L'hebdomadaire satirique n'échappe pas au déclin de la presse papier, mais il reste rentable et assis sur une cagnotte de 127 millions d'euros. Un cas unique au monde qui lui permet de voir l'avenir avec une très grande sérénité.
Dopé par ses révélations sur le Penelopegate, Le Canard enchaîné affiche des tirages records. Par exemple, pour l'édition du 1er février, l'hebdomadaire a distribué 391.000 exemplaires.
Si l'on ajoute à cela les 74.000 abonnés, les Dom-Tom, l'étranger et les compagnies aériennes, ce numéro se sera écoulé à près de 500.000 exemplaires, soit le plus haut tirage depuis de nombreuses années.
En temps ordinaire, l'hebdomadaire satirique, distribué par Presstalis, écoule en kiosque 300.000 exemplaires -c'était la moyenne en 2015.
Les records historiques datent toutefois des années 70 ou 80: un million d'exemplaires pour l'affaire Papon en 1981; 900.000 exemplaires pour la feuille d'impôt de Marcel Dassault; ou 800.000 exemplaires pour les diamants offerts par Bokassa à Giscard.
"Il est difficile de faire des comparaisons, ce n’était pas le même climat politique, et Internet n’existait pas. Un succès pouvait durer quatre ou cinq numéros. Maintenant, un numéro pète les ventes, et après c’est fini, car Internet nous bouffe une partie de nos ventes. Mais avec internet, on gagne en notoriété, surtout pour un journal qui ne fait aucune publicité", a expliqué à l'AFP Nicolas Brimo, administrateur délégué.
Toutefois, Le Canard enchaîné, qui a fêté son centenaire l'an dernier, n'échappe pas au déclin qui frappe...