Une journaliste avait exceptionnellement obtenu le droit d'enregistrer des audiences du tribunal de Marseille pour France Culture. Mais lors d'un procès en comparution immédiate, les magistrats ont tellement dérapé, dans l'expression et dans la sanction, que le tribunal a pris peur et rompu l'accord. Un miroir a été tendu à la justice. Elle a préféré le casser.
La justice est censée être publique mais au-delà de la salle d’audience, elle ne se donne ni à voir, ni à entendre. C’est donc une autorisation exceptionnelle qu’avait obtenue la journaliste Pascale Pascariello. Une convention lui accordait le droit, pour l’émission « Les pieds sur terre », sur France Culture, d’enregistrer pendant plusieurs mois des audiences du tribunal de grande instance (TGI) de Marseille, et d’en diffuser des passages, après avoir fait valider ses montages par les autorités judiciaires concernées. Seulement, le 10 février, elle a assisté à une audience de comparution immédiate, dont les extraits diffusés le 20 février ont fait résonner une justice inhumaine, brutale, déloyale. Visiblement effrayé par l’image qu’il renvoyait de lui-même, le TGI de Marseille a décidé de rompre la convention.
Le motif principal avancé pour justifier la rupture du contrat est que le montage réalisé par la journaliste serait biaisé, non contextualisé. Grâce à des magistrats et des avocats effarés par l’audience et ses conséquences, Mediapart a pu récupérer l’intégralité de l’enregistrement. Chacun pourra se faire une opinion. Mais force est de constater que la présidente de l’audience, Delphine Belmontet, avait elle-même écouté le reportage avant sa diffusion et qu’elle n’avait rien trouvé à y redire. Elle assume...
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