Etablissements scolaires fermés, circulation bloquée, report du lancement de la fusée Ariane: le département de la Guyane est totalement paralysé depuis le début de la semaine. Parmi les revendications des grévistes et manifestants, la lutte contre la délinquance et l'augmentation des salaires.
Situation tendue, à Cayenne. La Guyane est paralysée depuis plusieurs jours par un mouvement social de grande ampleur, qui met le département à l'arrêt, et a notamment empêché l'atterrissage de deux avions, jeudi, et conduit au report du lancement d'une fusée Arianespace. Les établissements scolaires sont fermés, sur ordre du rectorat.
Ariane 5 clouée au sol
Depuis le début de la semaine, plusieurs mouvements sociaux ont été lancés, empêchant notamment le lancement de la fusée Ariane 5, vitrine économique du territoire. Initialement prévu lundi, le transfert de la fusée vers son pas de tir n'a jamais pu être mis en œuvre à cause d'un barrage à l'entrée du Centre spatial guyanais à Kourou, et d'une grève au sein de la société Endel, qui assure le transfert.
Un accord a été trouvé mercredi entre la direction d'Endel et ses salariés, portant sur la revalorisation des salaires. Mais le blocage du site se poursuivant, le directeur du Centre spatial guyanais, Didier Faivre, a annoncé, après trois reports successifs, qu'il n'y aurait "pas de lancement tant que la situation sociale ne sera(it) pas réglée".
Multiplication des barrages
La mobilisation a pris une dimension plus large pour dénoncer des problèmes de santé, d'éducation, d'économie et de sécurité. Sont aussi bloqués le Grand port maritime, la collectivité territoriale de Guyane, la préfecture et les axes routiers.
Les barrages, notamment à l'initiative du syndicat UTG (Union des travailleurs guyanais)-CGT, rassemblent pêle-mêle des salariés d'EDF en grève, des personnels du centre médico-chirurgical de Kourou inquiets d'un désengagement de La Croix Rouge qui gère l'établissement, un collectif qui réclame un commissariat à Kourou, ainsi qu'un autre collectif contre la délinquance nommé "Les 500 frères", qui défilent vêtus de noir et cagoulés.
Ces derniers investissent les rues de Cayenne en sommant les commerçants de baisser leurs rideaux, afin d'inciter les Guyanais à rejoindre les barrages montés à l'entrée de la ville.
Mais parmi ces barrages, certains sont "sauvages" et sources de "rackets", a dénoncé jeudi soir le préfet de la région Guyane, ordonnant aux forces de l'ordre de les "éradiquer"...
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