Brazzaville, la police enlève une journaliste dans la rue
par Russel Morley Moussala
Mondafrique
La journaliste de l’Agence congolaise d’information (ACI), et collaboratrice du site d’information Vox.cg, Julie Marna Mankene a été enlevée, le 22 avril dernier à Brazzaville par des personnes non identifiées, qui l’ont conduit au Commissariat central de Kibeliba, avant d’être relâchée.
La police de Brazzaville, tristement réputée pour des violences exercées à l’encontre notamment des professionnels de l’information, a opéré un rapt, en date du 22 avril dans une rue sablonneuse de Mikalou-Brazzaville, sur la personne de Julie Marna Mankene. Auteure d’une enquête sur les bébés noirs, la journaliste a été violemment prise à partie dans les locaux du commissariat central de Kibeliba.
Un groupe de délinquants communément appelé « bébés noirs » souvent armés de machettes, sèment la désolation dans les familles, en distribuant gracieusement la mort, parfois sous le nez et la barbe de la police congolaise.
Dans la matinée, la rédaction de Vox a publié un autre article intitulé « La Police entrave l’action de la presse à Brazzaville », dénonçant le rapt de la journaliste dans une rue sablonneuse de Brazzaville.
Deux articles censurés
Curieusement, les deux articles se rapportant à l’enlèvement de la journaliste Julie Marna Mankene, ont été supprimés du site d’information Vox.cg. Serait-ce un rappel à l’ordre du général Jean-François Ndenguet ? A Brazzaville, le directeur général de la Police congolaise fait la pluie et beau temps.
Tableau noir de la presse
Inculpé pour «complicité d’atteinte à la sûreté intérieure », pour avoir relayé les vœux à la nation du pasteur Ntumi, le journaliste Ghys Fortuné Bemba Dombé, directeur de publication du journal Talassa, est écroué depuis plus de trois mois à la Maison d’arrêt de Brazzaville. Quant à Guy Milex Mbondzi, ancien directeur de la publication La Voix du peuple, puis de La Trompette, après avoir échappé à une tentative d’arrestation, vit en clandestinité à Brazzaville.
En mars dernier, Luca Chianca et Paolo Palermo, deux journalistes italiens, ont été arrêtés, puis détenus 3 jours avant d’être expulsés de Pointe- Noire au Congo, où ils devaient réaliser une enquête sur la corruption.