Des survivants au déraillement du train de la Camrail, à Eseka, le 21 octobre 2016. Crédits : STRINGER / AFP
Le 21 octobre à la mi-journée, le train de voyageurs Intercity de la société Camrail, reliant Yaoundé (capitale politique) à Douala (capitale économique), a déraillé en gare d’Eseka, occasionnant de très lourdes pertes humaines. Le bilan provisoire de 79 morts et de plus de 500 blessés est accablant.
Une cause externe a été pointée, qui masque mal un chapelet d’incuries et des accusations portées tant vers le transporteur que vers les pouvoirs publics. La cause externe : l’effondrement d’un pont sur l’axe routier reliant les deux métropoles a mécaniquement poussé les voyageurs vers les gares. Cet afflux aurait lui-même conduit les opérateurs de la Camrail à doubler les wagons, faisant passer le convoi de neuf à dix-sept rames. La responsabilité du transporteur est donc ici engagée et une question se pose : une telle surcharge était-elle supportable sur un réseau décrié depuis des années pour sa fragilité, voire son délabrement ?...