Trump-Lavrov: Non, la Maison Blanche n’est pas furieuse de la publication des photos
Par Karine Bechet-Golovko
Russiepolitics
Lire également :
- AFP La Maison Blanche furax après la publication de photos par le Kremlin

Selon la presse française, la Maison Blanche serait furieuse que la Russie ait diffusé les photos de la rencontre entre D. Trump et S. Lavrov. Le seul problème, est qu’il s’agit d’un Fake. Un fake lancé par CNN et docilement repris par la presse atlantiste, c’est-à-dire la quasi-totalité des médias. Mais pourquoi? Parce que la rencontre s’est trop bien passée. Et que les photos le montrent.
CNN sort un article au titre tapageur:
Alors l’on cherche les déclarations du porte-parole de la Maison Blanche ou de D. Trump, furieux – et il sait l’être – mais rien. Il faut dire que la source est assez … floue:
The White House did not anticipate that the Russian government would allow its state news agency to post photographs of an Oval Office meeting between President Donald Trump, Russian Foreign Minister Sergey Lavrov and Russia’s ambassador to the US, a White House official said.
Autrement dit, CNN a trouvé la bonne personne pour faire la bonne déclaration, en espérant qu’au minimum ils aient cherché la personne. Cela a été suffisant pour lancer la machine médiatique. Si CNN le dit, il faut le reprendre, c’est le but de la liberté de la presse.
CNN, le média que Trump qualifie régulièrement de Fake News pour propager de fausses informations. Bref, une source de choix. D’ailleurs Trump s’en donne à coeur joie sur la menace russe:
Il faut comprendre que les médias ont été furieux pour deux raisons. Tout d’abord, le Président américain n’a pas invité de journalistes américains lors de la rencontre avec S. Lavrov et le si dangereux ambassadeur russe aux Etats Unis, celui-là même dont la seule vue coûte leur carrière aux politiciens américains. Jamais un ambassadeur n’a fait tombé autant de têtes, ce qui montre la faiblesse et la radicalité du système américain actuel. Seuls étaient présents le photographe de D. Trump (qui a ainsi maîtrisé l’image – ce qui a dérangé) et le photographe de Lavrov, un journaliste de l’agence d’information TASS. Et les photos prises montraient une bonne ambiance et un rapport franc, qui a fortement dérangé. Voir la réaction de l’ancien ambassadeur US à Moscou:
Ils ont donc voulu boycotter les images. Surtout que, et c’est la deuxième raison, la rencontre avec le ministre des affaires étrangères d’Ukraine n’a eu lieu que après et non avant celle de Lavrov et que la photo qui en ressort a fait largement réagir la blogosphère se demandant si Klimkine apportait son café à Trump ou s’il était son caniche:
L’on sent une différence d’ambiance et d’attitude:
C’est effectivement impardonnable pour la presse, qui ne s’arrête pas là. La presse anglosaxonne, The Independant et The Washington Post en tête, lance le bruit que ce photographe russe serait un espion russe qui aurait déposé des micros dans le bureau ovale: laisser entrer cet individu portait atteinte à la sécurité nationale. Plus concrètement pour un ancien de la CIA interrogé par The independant:
Il n’y a rien de nouveau finalement, ce n’est qu’une crise d’hystérie de plus. Mais il est important de le rappeler régulièrement, pour que cette fausse impression de normalité en Occident ne puisse s’installer. Les gens ont la mémoire courte, les piqûres de rappel doivent être régulières … tant que la raison n’aura pas repris le dessus.
Karine Bechet-Golovko