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Des nationalistes corses à l'Assemblée ? (AFP)

par AFP 12 Juin 2017, 12:35 Corse Assemblée nationale Nationalistes Elections France

Le héros de Bonaparte, P. Paoli s'en féliciterait aujourd'hui

(c) Pochard/Casablanca. AFP. Michel Castellani, candidat du parti nationaliste Pé à Corsica

 

Les nationalistes ont réalisé une percée en Corse au premier tour des élections législatives en qualifiant leurs candidats pour le second tour dans trois des quatre circonscriptions de l'île.

Le vote du 11 juin s'inscrit dans la droite ligne de celui des élections territoriales de décembre 2015 qui avaient vu les nationalistes remporter une victoire historique. Il marque également une nette amélioration par rapport aux législatives de 2012, quand les nationalistes s'étaient qualifiés pour le second tour dans deux circonscriptions, sans toutefois qu'aucun d'entre eux ne finisse en tête au soir du premier tour.

Et le 11 juin, dans la première circonscription de Haute-Corse, c'est un candidat du parti nationaliste Pé à Corsica, le professeur d'économie Michel Castellani, qui décroche la première place avec 30,42% des voix. Le sortant Sauveur Gandolfi-Scheit (LR), maire de Biguglia, candidat pour un troisième mandat, est en ballotage défavorable avec 21,73%.

En 2012 déjà, il l'avait emporté face à un nationaliste au second tour du scrutin, l'actuel président du Conseil exécutif corse Gilles Simeoni.

A Bastia notamment, où il est adjoint au maire, Michel Castellani se place largement en tête avec près de 30% des voix, devant le candidat REM François Orlandi.

Dans la 2e circonscription de Haute-Corse, où se trouve notamment Calvi, le candidat indépendantiste Jean-Félix Acquaviva (36,44%), président de l'Office des Transports de la Corse, arrive lui aussi en tête du scrutin. Le candidat REM Francis Giudici arrive loin derrière avec 23,41%, tandis que les Républicains (Stéphanie Grimaldi) échouent à se qualifier pour le second tour.

 

Le FN s'effondre

A Corte, où se trouve notamment l'Université de Corse, le candidat nationaliste remporte près de 40% des voix. A Venaco, dans le fief du député sortant Paul Giacobbi (DVG) - un des principaux soutiens d'Emmanuel Macron sur l'Ïle de Beauté - le candidat REM ne se place qu'en quatrième position avec 14,67% des suffrages exprimés, tandis que la droite l'emporte avec près de 30%.

Dans la première circonscription de Corse-du-Sud, où le député-maire d’Ajaccio Laurent Marcangeli (LR) ne se représente pas, les Républicains sont les grands vainqueurs du premier tour. Jean-Jacques Ferrara (LR) est en tête dans la 1ère circonscription (33,50%). Ce chirurgien d'Ajaccio affrontera la candidate de la République en Marche Maria Guidicelli.

Dans la deuxième circonscription, Camille de Rocca Serra, LR, sortant, est en ballotage favorable avec près de 36% des voix. Il affrontera le troisième candidat nationaliste qualifié pour le second tour en Corse, Paul-André Colombani, qui a enregistré 29,09% des voix.

Le Front national, dont la candidate Marine Le Pen était arrivée en tête au premier tour de la présidentielle le 23 avril en Corse - une première pour le parti-  s'est totalement effondré aux législatives, pour lesquelles il n'avait présenté des candidats que dans les deux circonscriptions de Haute-Corse. Aucun d'eux n'a atteint les 5% des suffrages exprimés. 

Fin 2015, les nationalistes ont pris le pouvoir en Corse avec l'accession de Gilles Simeoni à la présidence du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale (CTC), le «mini-gouvernement» de l'île, et l'installation de l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni au perchoir de l'Assemblée de Corse.

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