
Lorsqu'il a vu nicher des hirondelles sous le toit de sa grange, Uros Macerl s'est dit que le combat contre la pollution industrielle incrustée dans sa verte vallée slovène n'avait pas été vain. Ses opposants voient en cet agriculteur de 48 ans un "éco-terroriste", ses supporters un héros écolo, couronné cette année par l'une des plus prestigieuses récompenses internationales en matière d'environnement, le prix Goldman.
Ce prix qu'il a reçu fin avril à New York distingue presque quinze années de mobilisation pour obtenir la mise à l'arrêt, intervenue en 2015, d'une usine du cimentier français Lafarge implantée dans une gorge du centre de la Slovénie, près de la ville de Trbovlje.
D'aussi loin qu'il se souvienne, Uros Macerl a toujours vu suffoquer cette vallée qui compte aussi une fabrique de verre, une usine chimique et une centrale à charbon, pourvoyeuses de centaines d'emplois. Enveloppées dans un brouillard sale, les collines alentour voyaient leur neige immaculée tourner au noir en une journée, se souvient cet homme qui a grandi dans la ferme familiale...