Décidément ceux qui ont contribué à la destruction de la Libye et de la Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste du leader panafricain Kadhafi ne semblent pas faire de vieux os en politique. Six ans après leurs crimes de guerre et contre l'humanité en Libye (à coup de bombardements intensifs et de soutien aux rebelles islamistes) la plupart ont été mis hors jeu de la politique : Cameron, Clinton, Obama, Sarkozy, Fillon et maintenant Theresa May, l'ex ministre de l'intérieur de Cameron lors de la guerre contre la Libye est en passe de les rejoindre. Elle a été mise quasiment knock out aux élections législatives britanniques après avoir voulu augmenter le nombre de sièges des Tories à la Chambre des Communes au travers d'une convocation de nouvelles élections. Résultat des courses les Tories perdent leur majorité et sont en passe de revoir leur version dur du Brexit en cherchant désespérément une alliance pour constituer une nouvelle majorité. L'effet contraire de ce qu'attendait May dont une majorité de Britanniques demande à présent la démission.
Si May se retrouve dans le pétrin c'est qu'elle subit le retour de flammes de sa politique impérialiste en Libye. Suite aux deux attentats terroristes de Manchester et Londres, le peuple informé par nombre de médias britanniques (contrairement à la France où la presse est muselée sous le régime de la Vème sur les Affaires étrangères du pays, sur la réelle action de ses services et de son armée notamment en Afrique et sur l'exécutif) s'est rendu compte que les terroristes avaient agi en Libye au sein de rebelles djihadistes avec la mansuétude des services britanniques et notamment du MI5 à l'époque où May était ministre de l'intérieur de David Cameron. Ainsi, selon la BBC, le kamikaze de Manchester et son père ont participé au renversement de Kadhafi tandis que de nombreux rebelles djihadistes vivant en Grande-Bretagne ont révélé que le gouvernement britannique les a laissés voyager en Libye pour combattre Kadhafi.
Concernant le kamikaze de Manchester qui s'est fait exploser au concert d'Ariane Grande, Salman Abedi, il aurait combattu selon les services de renseignement britannique dans le groupe terroriste des Libyan Islamic Fighter Group (LIFG) qui fut dirigé par Belhaj. Ce groupe a combattu en Afghanistan au côté d'Al-Quaïda et fut considéré comme un groupe terroriste en Grande-Bretagne en 2005. Paradoxalement, certains de ses membres ont reçu l'asile en Grande-Bretagne et n'ont pas été inquiétés par la justice et les services du ministère de l'intérieur de May. De plus, les services de sécurité britanniques connaissaient les liens du kamikaze de Manchester avec l’État islamique. Mais cela n'a pas semblé poser problème aux services de sa Majesté sous le gouvernement May. De plus, cette dernière connaissait les agissements de la famille du kamikaze de Manchester selon Digitalnews Network. De nombreux détails montrent que l’attentat de Manchester est un retour de flammes du soutien britannique au terrorisme.
Ajouté à cela la diminution drastique des effectifs policiers sous le gouvernement May et lorsqu'elle était ministre de l'intérieur, l'effet a été dévastateur dans les urnes. May a perdu sa majorité alors que 3 semaines avant les élections elle était au faîte de sa popularité et disposait d'une majorité absolue au Parlement.
Enfin, selon The Guardian, une enquête « sensible » sur le financement du terrorisme au Royaume-Uni pourrait ne pas être publiée. Cette enquête montre les liens étroits entre l'Arabie saoudite et le financement des groupes terroristes d'Al Quaïda et de l'Etat islamique. Or la publication s'avère d'autant plus sensible que May et son gouvernement entretiennent d'excellents liens avec la famille royale au travers d'émoluments divers et de ventes d'armes massives qui permettent à la coalition saoudo-israélo-étatsunienne de massacrer le peuple yéménite à coup de bombardements intensifs depuis plus de deux ans. "Dégoutante lâcheté" - Theresa May doit rendre des comptes sur la situation critique des enfants du Yémen.
La coupe est pleine, May doit démissionner a déclaré le leader des travaillistes, Jeremy Corbyn.
Nous laisserons la parole de la fin à feu Kadhafi qui avait averti Blair dans deux conversations téléphoniques du risque d'attaques islamistes en Europe. Dans le premier appel à 11h15, le 25 février 2011, Kadhafi a déclaré: "ils [les djihadistes] veulent contrôler la Méditerranée et ensuite ils attaqueront l'Europe". Kadhafi avait prévenu que l'armement des terroristes d'Al-Qaïda en Libye et les actions impérialistes occidentales contre son pays mèneraient au chaos, aux attentats et à une vague migratoire sans précédent en Europe.
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