À Mossoul, c’est lorsqu’ils se déshabillent qu’on reconnaît les résistants à l’EI...
Par Wilson Fache
OLJ
En deux ans et demi d'occupation par les jihadistes, plus de 50 personnes ont fait appel à Amar le tatoueur pour hurler leur opposition en silence.
Pour le trouver, le crachat de la musique est un premier indice ; le parfum de l'alcool un second. Il est caché derrière un simple mur de tôle : le premier salon de tatouage de Mossoul. L'artiste, Amar, 29 ans, nous claque la bise avec un grand sourire. Avec sa moustache, sa bague et son marcel blanc qui dévoile des bras tatoués, on a le sentiment de l'avoir déjà croisé à Brooklyn ou Berlin. Le salon, ouvert il y a trois mois à Karamah – un quartier pauvre mais épargné par les combats –, fait une dizaine de mètres carrés. Juste de quoi accueillir la douzaine de jeunes qui se pressent bruyamment autour d'Amar, occupé à dessiner sur l'épaule de son ami Zaïd les prémices d'un nouveau tatouage...