En diminuant de façon uniforme l’allocation personnalisée au logement (APL), le gouvernement choisit de frapper les classes populaires au portefeuille. Les économies réalisées, loin de permettre l’équilibre budgétaire, permettront de baisser les impôts des plus riches, comme l’ISF.
Cette fois-ci, le gouvernement tape dans la poche des pauvres, et sans fard ou presque. En annonçant la réduction de 5 euros par mois du montant de l’aide personnalisée au logement (APL), Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, a désigné une cible très concrète à sa politique d’austérité comptable. L’APL (qui représente une charge de 18 milliards d’euros par an au budget de l’Etat) est la principale mesure d’aide au logement de quelque 6,5 millions de foyers, dont 800.000 étudiants. 99% de son montant va à des foyers qui gagnent jusqu’au revenu médian (environ 20.000 euros par an, 1.700 euros par mois). Parmi eux, 48% du montant est versé à des ménages appartenant aux 10% du bas de l’échelle des revenus (revenu annuel de 6.500 euros). C’est donc une aide aux catégories populaires. Rogner uniformément son montant, même de 5 euros par mois, n‘est jamais indolore...