Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Informer sous le nazisme : la réponse inattendue de AP aux historiens allemands. Quand le gouvernement US tentait de déstabiliser l'agence (Arrêt sur infos)

par Arrêt sur infos 25 Juillet 2017, 12:40 AP Nazisme Collaboration Antisémitisme

Informer sous le nazisme : la réponse inattendue de AP aux historiens allemands. Quand le gouvernement US tentait de déstabiliser l'agence (Arrêt sur infos)

Mise en cause par des chercheurs allemands pour ses compromissions avec le nazisme (voir notre premier article), l'agence AP a répondu en plongeant dans ses archives. Paradoxe : en tentant de relativiser les accusations, elle a dévoilé d'autres compromissions encore, ouvrant de nouvelles questions sur les marges de manœuvre des agences internationales, et des medias dans leur ensemble, dans les régimes autoritaires, et en temps de guerre. Des questions encore actuelles aujourd'hui.

Surtout ne circulez pas, il y a beaucoup à voir. Davantage encore que ce que l'on imaginait. Frontalement mise en cause par deux historiens allemands, AP, dans un rapport interne d'une grande richesse, publié après un an d'enquête, confirme leurs révélations : oui, le bureau de AP à Berlin a bien licencié ses employés juifs en 1935 ; oui, elle a bien vendu ses photos pour nourrir des brochures antisémites nazies ; oui, des légendes de photos ont été tripatouillées, pour leur faire dire le contraire de ce qu'elles montraient ; oui, même après le début de la guerre entre l'Allemagne et les USA, l'agence a bien servi de filière de passage à des photos de propagande entre les deux pays ; oui, au total, la signature AP a bien servi à masquer la "shoah par balles", en Ukraine.

Pour autant, conclut le rapport, l'agence n'a rien à se reprocher, ou très peu : "l'agence a rempli de manière aussi indépendante que possible sa mission de collecter l'information, au profit de ses clients, et de la vérité." Rédigé par un retraité de AP, et aujourd'hui professeur de journalisme, Larry Heinzerling, et supervisé par John Daniszewski, vice-président de AP, le rapport interne fait certes quelques concessions minimes à ses critiques d'aujourd'hui. Il relève par exemple que si l'agence était bien obligée de se soumettre à la loi allemande, laquelle stipulait que ses photographes devaient être non-juifs, ne pas avoir de conjoints juifs, et être de nationalité allemande (et donc soumis aux...

Lire la suite

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Haut de page