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La Maison Blanche reconnaît sa défaite en Syrie (Sputniknews)

par Finian Cunningham 23 Juillet 2017, 11:13 Trump CIA Terrorisme Défaite Syrie USA Russie Articles de Sam La Touch

La Maison Blanche reconnaît sa défaite en Syrie
Par Finian Cunningham
Article originel : White House Admits Defeat in Syria
Sputniknews


Traduction Karl pour SLT

(c) Rodi Said / Reuters

(c) Rodi Said / Reuters

L'annonce du Président Trump cette semaine d'arrêter les livraisons secrètes d'armes de la C.I.A. aux miliciens en Syrie est l'admission d'une défaite. Les Etats-Unis ont perdu leur guerre de six ans pour effectuer un changement de régime dans un pays arabe. Il est grand temps d'en finir.

Ce n'est pas encore fini, bien sûr. Il reste à savoir si la décision de Trump peut en fait être mise en oeuvre. La C.I.A. peut-elle obéir aux ordres ? Est-ce que Les Etats-Unis pourront arrêter les régimes clientélistes dans la région, comme l'Arabie Saoudite, d'intensifier leur fourniture secrète d'armes étatsuniennes aux miliciens en Syrie ?

Ainsi, la décision de Trump ne signifie pas que les Etats-Unis et leurs alliés retireront leur armée de l'air de Syrie, où elle opère illégalement en violation du droit international.

Néanmoins, la déclaration présidentielle étatsunienne de la fin du rôle de la C.I.A. pour alimenter l'insurrection en Syrie devrait être bien accueillie. C'est une bonne décision et courageuse également à cause des critiques anti-russes que Trump ne manquera pas de recevoir pour avoir pris cette décision. Il aurait été politiquement opportun pour Trump de n'avoir pas laissé tomber la C.I.A. en Syrie. Mais ce faisant, il doit nécessairement composer avec l'hystérie anti-Russe de Washington tandis qu'une grande partie des médias l'accuse d'être "un faire-valoir du Kremlin".

  Toute personne raisonnable devrait reconnaître que la meilleure façon de mettre fin à la violence en Syrie est, pour les pays étrangers, de cesser de déverser des armes dans ce pays. Le président syrien Bachar Al-Assad a longtemps défendu cette position logique : si les nations veulent que le carnage en Syrie s'arrête, comme elles le prétendent, elles devraient arrêter de fournir des armes et cesser de parrainer des groupes de miliciens.

De leur propre aveu, les Etats-Unis ont fourni des armes en Syrie depuis au moins 2013, selon des reportages dans les médias et probablement avant cette date au début de la guerre en mars 2011. Il y avait non seulement les Etats-Unis mais aussi ses partenaires de l'OTAN, la Grande-Bretagne, la France et la Turquie, aussi bien que ses alliés régionaux, l'Arabie Saoudite, le Qatar et Israël. Ceci est la reconnaissance d'une conspiration criminelle pour déstabiliser un pays souverain en soutenant des groupes de miliciens antigouvernementaux armés illégalement. Peu importe si ces groupes sont arbitrairement désignés par le terme de "rebelles modérés". Ils sont armés illégalement.


Avec un nombre de morts syriens allant jusqu'à 400.000 durant les six années de guerre, des millions de réfugiés et un pays culturellement riche poussé au bord de la destruction, c'est une évidence flagrante que Trump a fait le bon choix pour réduire au moins partiellement le flux des armes, en arrêtant le programme de la C.I.A.. Il est plus que temps de mettre fin à l'agression criminelle menée par les États-Unis envers la Syrie.

L'appel de Trump fut aussi courageuse parce que les médias étatsuniens ont immédiatement et de manière prévisible dépeint le mouvement comme "une concession envers la Russie". Avec un président étatsunien déjà attaqué avec des accusations incessantes "d'avoir fait collusion" avec la Russie pour obtenir la victoire électorale à la Maison Blanche l'année dernière, sa décision cette semaine de rappeler les chiens de guerre lâchés en Syrie apportent encore plus de grains à moudre aux rumeurs russophobes.

Le Washington Post a titré : "Trump ends covert CIA program to arm anti-Assad rebels in Syria, a move sought by Moscow". ("Trump met fin au programme secret de soutien de la CIA envers les rebelles syriens anti-Assad, un mouvement cherché par la Russie").

Plusieurs autres médias étatsuniens ont fait de même, effectuant des commentaires erronés selon lesquels cette décision aurait été effectuée "pour plaire au Kremlin" et que Trump "apaisait Poutine" en arrêtant les opérations secrètes de la CIA en Syrie.

 

Les médias mainstreams étatsuniens persistent avec le mythe que la C.I.A. a soutenu "des rebelles modérés". Quand en réalité, "les rebelles modérés" et "les djihadistes terroristes" sont la même armée bariolée de mercenaires. Des mercenaires qui ont traumatisé le peuple syrien avec des massacres répugnants, sous la tutelle de la C.I.A. et d'autres services militaires étrangers.

Avec une logique tordue, les médias étatsuniens retournent la fermeture par Trump du programme de formation de la C.I.A. "des rebelles modérés" en Syrie en déclarant qu'elle pourrait maintenant renforcer "les extrémistes".

Le président Trump est à présent accusé d'avoir capitulé face à Poutine sur la Syrie. Il y a des rumeurs dans des médias étatsuniens suggérant que ce sujet a été évoqué entre Trump et Poutine pendant leurs réunions à Hambourg au sommet du G20 au début du mois. Particulièrement, pendant la prétendue "réunion secrète" lors d'un dîner avec 18 autres chefs d'État.

Ce que les incorrigibles médias menteurs étatsuniens ne saisissent pas est que cette participation étatsunienne en Syrie a été une entreprise criminelle depuis le début, constituant un crime contre l'humanité et contre la paix monumental. Le terrorisme parrainé par les États-Unis en Syrie a duré depuis trop longtemps. Aucune tentative d'assainissement médiatique ne pourra changer cette vérité brutale.

Ce fut la décision  principale de la Russie d'intervenir en Syrie à la fin 2015, conformément au droit international, qui a commencé à arrêter cette conspiration criminelle. Deux ans plus tard, l'Etat syrien commence à prendre l'avantage sur les groupes de miliciens soutenus par l'étranger qui ont ravagé le pays. L'assistance militaire de la Russie fut essentielle pour cette victoire imminente.

"La fermeture du programme [de la C.I.A.] est aussi une reconnaissance de la force de levier limitée de Washington et de son désir d'enlever Assad du pouvoir," a noté le Washington Post.

Autrement dit, de mauvaise grâce, la guerre des Etats-Unis pour un changement de régime en Syrie est reconnue comme une défaite. Et c'est la Russie qui a contribué à cette défaite.
Le Washington Post cite un officiel étatsunien déclarant plus ouvertement que : "c'est une décision importante. Poutine a gagné en Syrie."

Plutôt que de dire la vérité et admettre que les Etats-Unis ont été engagés dans une guerre sordide, criminelle en Syrie qu'ils ont finalement perdue, les médias étatsuniens retournent la situation en considérant maintenant la fin des opérations de la C.I.A. décidée par Trump comme "une concession" à la Russie.

En dépit de tous ses défauts et il en a beaucoup, Donald Trump sait au moins quand admettre que la guerre étatsunienne en Syrie a échoué. Et malgré les critiques russophobes qui essayent de le coincer, Trump apparaît prêt à prendre la bonne décision pour terminer cette guerre criminelle étatsunienne.

* Finian Cunningham a largement écrit sur les affaires internationales, avec des articles publiés dans plusieurs langues. Il est titulaire d'un Master de Chimie Agricole et a travaillé comme rédacteur scientifique de la Société Royale de Chimie, à Cambridge, en Angleterre, avant d'entamer une carrière dans le journalisme. Il est aussi musicien et auteur-compositeur. Pendant presque 20 ans, il a travaillé comme éditeur et comme rédacteur dans des médias d'information importants, y compris The Mirror, Irish Times et The Independent.

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