La photo d’un attentat terroriste à Caracas qui transforme la victime en oppresseur
Par Pascual Serrano, 31-07-2017
Publico
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr.
La plupart des médias espagnols ont utilisé la violence durant la période électorale au Venezuela pour fustiger la « répression du régime de Maduro », bien qu’il s’agisse d’attaques de groupes d’individus cagoulés qui collaborent avec les mouvements d’opposition.
Les élections de l’Assemblée nationale constituante eurent lieu ce dimanche au Venezuela. Parmi les nombreuses violences de l’opposition, qui essaya de boycotter les élections, l’explosion à Caracas d’une bombe incendiaire au passage de plusieurs effectifs de la Garde nationale bolivarienne (GNB) sort du lot. Une explosion qui blesse six agents et que personne n’aurait nulle part hésité à qualifier d’attentat terroriste.
Mais dans les médias espagnols, en pleine campagne de dénigrement du gouvernement de Maduro, au point qu’ils passent des semaines à taire les actions terroristes des manifestants de l’opposition, notamment les assassinats de sympathisants du gouvernement qui ont été brûlés vifs, la photo spectaculaire de l’attentat se change en une accusation de répression contre le gouvernement.
Le monde est à l’envers : le gouvernement qui convoque des élections est accusé d’être dictatorial et la photo d’un attentat terroriste contre lui est présenté à la Une des journaux comme la preuve de sa répression.
Regardons les Unes de la presse espagnole :
ABC : « Maduro cache par la violence et la répression l’échec total de sa constituante »
El Mundo : « Maduro a perpétré son coup d’État »
La Razón : « Bain de sang lors du putsch de Maduro »
La Voz de Galicia : « Le vote putschiste de Maduro déchaîne la violence au Venezuela »
Heraldo de Aragon : « Maduro réprime le boycott électoral de l’opposition »
El Norte de Castilla: La légende de la photo passe sous silence que c’est un attentat contre la police et que six policiers furent blessés, elle se limite à dire qu’ils passaient par là. « Des policiers motorisés passent près d’une explosion à Caracas »
Les agents de police d’un gouvernement légitime sont la cible d’un attentat à la bombe et la presse espagnole met la photo à la une pour parler de « violence et de répression » du gouvernement, « bain de sang » provoqué par le président, les élections sont des « votes putschistes » et « déchaînent la violence ». Et la police n’est plus la cible d’un attentat, mais est simplement passée à côté d’une explosion. Nous sommes arrivés au point où s’approcher d’un kiosque à journaux revient à s’éloigner de ce qui se passe réellement dans le monde.
Source : Publico, Pascual Serrano, 31-07-2017
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr.