Afrique du Sud. Paris, 1988 : qui a assassiné Dulcie September ?
Courrier international
Le 29 mars 1988, la représentante de l’ANC en France est assassinée en plein cœur de Paris. En s’appuyant sur des archives inédites, un chercheur sud-africain juge probable qu’elle ait été éliminée par le régime de l’apartheid, avec la participation ou l’accord tacite des services secrets français.
Cette enquête est le deuxième volet traduit par Courrier international d’une série d’articles d’Open Secrets publiée par le Daily Maverick. Dans le premier volet, le chercheur sud-africain Hennie van Vuuren, directeur d’Open Secrets et auteur du livre “Apartheid Guns and Money : A Tale of Profit” (Jacana Media, mai 2017, non traduit), faisait de nouvelles révélations sur les relations troubles entre les services secrets français et le régime de l’apartheid. Dans une interview, il nous a expliqué les coulisses de son enquête.
À Paris, les représentants d’Armscor [organisme étatique sud-africain] qui achète des armes à destination de l’armée du régime de l’apartheid [système ségrégationniste mis en place par la minorité blanche, 1948-1991] bénéficient de la protection d’une ambassade de sept étages dotée d’une ossature extérieure en métal, et de la bénédiction de l’État français.
La représentante à Paris du Congrès national africain (ANC) [le mouvement emblématique de la lutte anti-apartheid de Nelson Mandela], Dulcie September, n’a pas cette chance. Cette militante intrépide enquête sur le soutien fourni par l’armée française au régime de l’apartheid depuis un modeste bureau non sécurisé...