La marche en mémoire des victimes de la dictature de Pinochet a rassemblé plus de 5 000 manifestants à Santiago. Retour sur le coup d'Etat.
44 ans après le coup d‘état militaire au Chili, la marche en mémoire des victimes du régime de Pinochet s’est achevée par des émeutes devant et à l’intérieur du cimetière principal dans le nord de Santiago.
Bilan de cette journée de commémoration toujours tendue : six policiers ont été blessés et 25 manifestants arrêtés.
Elu en 1970, le Président socialiste Salvador Allende (de l’Unité populaire) tentait encore de juguler la crise économique organisée par l’oligarchie chilienne avec la complicité des Etats-Unis, quand l’armée lance son coup d’Etat. On est le 11 septembre 1973. L’attaque du palais de la Moneda signe l’arrêt de mort d’Allende (il se serait suicidé après avoir déclaré qu’il ne se rendrait pas), et l’avènement du général Augusto Pinochet pour les 16 ans à venir. Ce n‘était pourtant pas le cerveau du coup d’Etat, mais c’est lui qui est tenu responsable de ce qui arriva : à savoir la terreur, les purges, des milliers d’arrestations, la caravane de la mort, les centres de détentions. Un exode massif s’en suit.
Officiellement, le régime a engendré 3 200 morts et disparus et 38 000 personnes ont été torturées...
Santiago du Chili connaît des émeutes suite à un hommage à Pinochet
Amériquedusud.org
Le centre de Santiago du Chili a connu des affrontements entre 3000 manifestants qui sont venus dénoncer l’hommage organisé à l’ancien dictateur Augusto Pinochet et la police de la ville.
Cette cérémonie a été organisée par Corporation 11 Septembre.
Les émeutes ont fait un bilan de 16 blessés dont 14 policiers et 2 journalistes ainsi que 25 arrestations.
En effet, ces affrontements sont les plus violents dans le pays durant ces derniers mois. Les 3000 manifestants se sont concentrés dans le centre de la ville dans la région proche du théâtre Caupolicán, soit quelques centaines de mètres du palais présidentiel.
Ils ont été menés de pierres et de bâtons contre le gaz lacrymogène et des lances à eau utilisé par la police pour tenter de disperser les gens. Ces affrontements ont duré plus de 3 heures.
Pinochet à toujours diviser la population chilienne en deux. Les manifestants ont commencé à hurler « Assassin, assassin! », pour décrire l’ex dictateur qui est resté au pouvoir de 1973 à 1990.
Une des manifestantes, Yolanda Contreras a souligné qu’« il est totalement immoral que l’on rende hommage à un assassin, à un
génocidaire, qui a assassiné, torturé, fait disparaître des gens ou les a forcés à l’exil, et a laissé le peuple dépouillé de tous ses droits sociaux ».
Les évènements ont commencé lorsque quelques 2000 partisans de l’ex-général qui se sont réunis dans la salle de spectacles pour rendre hommage au dictateur.
Lucila Ruiz a déclaré qu’elle est là pour » faire acte de présence, parce que nous nous n’avons pas le droit de parler. Je suis
« pinochetiste » depuis l’âge de 15 ans, quand j’étais étudiante et je ne vais pas changer d’avis, ni mes enfants non plus ».
L’association Corporation 11 Septembre, organisatrice de cet évènement tient son nom de la date du coup d’Etat contre le gouvernement socialiste du président Salvador Allende qui a porté Pinochet au pouvoir
le 11 septembre 1973.
La cérémonie comporte également un documentaire qui relate les principales réformes faites par le régime de l’ex général.