Revue de presse du dimanche 17 septembre au samedi 23 septembre 2017
Voici les thématiques sélectionnées durant la semaine du 17.09.17 au 23.09.17 par SLT que vous ne retrouverez pas ou peu dans le P.A.F :
- Discours impérialiste et génocidaire de Trump à l'ONU et réponse de Morales
Sources : Russia Today, TeleSUR
- Les autorités françaises occultent la collaboration génocidaire mitterandienne au Rwanda
Source : Survie
- Le soutien gouvernemental français à Lafarge dans son financement de l'Etat islamique
Sources : Canard enchaîné, Le Monde, Le Parisien
- Censure politique sur Facebook ?
Source : The American Conservative
Lire également :
- Macron's Watch n°5. "Encore un autre président français raté" selon le NYT; Jupiter, Janus et terrorisme; Florilège de discours méprisants
- Newsletter n°197
Discours impérialiste et génocidaire de Trump à l'ONU et réponse de Morales
Trump a été fidèle à lui même il a pondu un discours radical et d'extrême impérialisme à l'ONU stigmatisant le leader nord coréen sous le sobriquet de "Rocket Man" et invitant au génocide d'un peuple :
"...Aucune nation sur Terre n'a intérêt à voir cette bande de criminels s'armer d'armes nucléaires et de missiles. Les États-Unis ont beaucoup de force et de patience, mais s'ils sont forcés de se défendre eux-mêmes ou de défendre leurs alliés, nous n'aurons d'autre choix que de détruire totalement la Corée du Nord. Rocket Man est en mission suicide pour lui-même et pour son régime. Les États-Unis sont prêts, désireux et capables, mais j'espère que cela ne sera pas nécessaire. C'est ce que les Nations Unies veulent dire. C'est à cela que servent les Nations Unies..."
Selon Christopher Black, avocat international spécialisé dans les crimes de guerre, le discours de Trump était un remarquable acte d'auto-accusation. L'avocat canadien a déclaré que les propos du président étatsunien constituaient une répudiation explicite et choquante des principes de l'ONU et du droit international sur plusieurs points.
M. Black a déclaré à Russia Today : "Le président étatsunien menace d'agression sous le faux prétexte de" défense ". En déclarant ouvertement que les États-Unis agiront seuls pour utiliser la force militaire, c'est une violation de la Charte des Nations Unies. Ce recours unilatéral à la force militaire constitue également une violation des principes de Nuremberg qui condamnaient l'Allemagne nazie pour avoir promulgué des justifications analogues sans fondement pour justifier son agression."
L'avocat a également ajouté que l'avertissement de Trump de "détruire totalement la Corée du Nord préconise le génocide d'un peuple entier", affirme M. Black : "Toute réponse militaire à une attaque doit être proportionnelle - juste assez pour arrêter l'attaque. L'objectif déclaré de Trump d'effacer la Corée du Nord et son peuple de la surface de la terre est un crime de génocide en vertu du droit international."
Evo Morales, le président bolivien, a mis aussi en cause Trump pour l'autre parti de son discours où il a prétendu que les États-Unis respectaient la souveraineté des autres nations.
"Comme toujours, le président étatsunien applique le deux poids, deux mesures", a déclaré M. Morales lors d'une interview avec TeleSUR de New York à l'Assemblée générale des Nations unies.
M. Morales a déclaré que le président étatsunien cherche à détruire tout dirigeant de pays qui adopte une position anti-impérialiste et que les mouvements de gauche et les dirigeants qui soutiennent une vision socialiste devraient s'organiser et devenir plus forts.
"Je suis convaincu que les États-Unis utilisent des marionnettes et des représentants du monde entier qui sont des pro-capitalistes qui ne respectent pas les droits de l'homme", a déclaré M. Morales.
Le président bolivien a déclaré que Luis Almagro, chef de l'Organisation des États Américains (OEA), a tenté de saper le Venezuela, cherchant à promouvoir une intervention étrangère.
"Je regrette que l'OEA soit un instrument permettant à Trump d'attaquer les pays", a déclaré Morales.
Il a également critiqué le maintien du blocus imposé par les États-Unis à Cuba, en dépit de son rejet par la communauté internationale.
Les autorités françaises occultent la collaboration génocidaire mitterandienne au Rwanda
On savait que François Mitterrand avait été décoré de la Francisque par le Maréchal Pétain durant le régime de Vichy, on savait son rôle pro-colonialiste durant la guerre d'Algérie mais l'on ignore encore à quel point ce monarque de la Vème République a mené une politique de soutien à un régime génocidaire au Rwanda.
En effet, le 18 septembre, le Conseil constitutionnel a publié sa décision concernant la loi censée encadrer l’accès aux archives des présidents de la République et des ministres et a refusé l’accès aux archives déclassifiées de François Mitterrand. La question prioritaire de constitutionnalité avait été soulevée par le chercheur François Graner, membre de Survie, association qui se mobilise contre la Françafrique et qui cherche à faire toute la lumière sur l’implication française au Rwanda avant et pendant le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994. Ce chercheur va donc désormais saisir la Cour européenne des droits de l’homme.
Les archives de François Mitterrand concernant la politique menée par la France au Rwanda au début des années 1990 représentent des milliers de pages conservées aux Archives nationales. Elles sont une source d’information potentielle sur ce que l’État français savait et a fait avant et pendant le génocide. Mais elles ne seront pas ouvertes avant 50 ou 60 ans : en attendant, une personne privée, mandatée par François Mitterrand avant sa mort, décide ou non d’autoriser leur consultation, de façon variable et arbitraire, sans qu’il soit possible de déposer un recours contre ces décisions. N’ayant pu avoir accès qu’à une partie des archives, et privé de possibilité de recours, le chercheur François Graner a contesté cette loi devant le Conseil constitutionnel. Au cours de l’audience, le jeudi 7 septembre, l’avocat de François Graner, Maître Spinosi, a plaidé pour la protection des droits des citoyens dans une démocratie, tandis que le représentant du Premier ministre a plaidé pour la protection pendant 25 ans du secret des gouvernants et anciens gouvernants. Les « Sages », parmi lesquels siégeaient deux anciens Premiers ministres, se sont rangés à cet avis, et ont considéré que l’article visé du Code du patrimoine était « conforme » à la Constitution.
Pour Fabrice Tarrit, co-président de l’association Survie, « cette décision inique illustre bien les innombrables blocages politiques auxquels on fait face dès lors qu’on cherche à faire toute la lumière sur l’implication des autorités françaises auprès des génocidaires rwandais en 1994 : contre la logique du droit, le pouvoir politique oppose une forme de raison d’État visant ni plus ni moins qu’à protéger un crime d’État. » (Survie Génocide des Tutsis du Rwanda : les « Sages » se posent en gardiens des secrets de la Mitterrandie).
Le soutien gouvernemental français à Lafarge dans son financement de l'Etat islamique
Alors que le parti impérial socialiste a refusé, en décembre 2016, de reconnaître le caractère génocidaire de l'Etat islamique à l'Assemblée nationale, contrairement aux autres partis français, on apprend selon Le Canard enchaîné et Le Monde que le gouvernement socialiste de François Hollande aurait aidé la multinationale franco-suisse Lafarge-Hocim dans son financement de l'Etat islamique.
Selon Le Monde, "Le 29 juin 2014, l’organisation Etat islamique (EI) proclame l’instauration du « califat » : un immense territoire à cheval entre l’Irak et la Syrie bascule « officiellement » sous le joug de l’organisation terroriste. Le même jour, à Rakka (Syrie), un cadre d’une usine du cimentier français Lafarge, située dans le nord du pays, informe par mail ses supérieurs qu’il a pris rendez-vous avec un « responsable de l’Etat islamique » pour négocier la sécurité des employés du site. Ce rendez-vous surréaliste marque le point culminant d’un engrenage commencé trois ans plus tôt. Depuis son implantation en Syrie, fin 2010, Lafarge n’a qu’une obsession : maintenir coûte que coûte l’activité de son usine de Jalabiya, à 87 kilomètres de Rakka, quitte à financer indirectement des organisations terroristes. Une aventure industrielle hasardeuse qui se conclura de façon dramatique, le 19 septembre 2014, par la prise de la cimenterie par les troupes de l’EI".
Si la multinationale franco-suisse a admis des arrangements avec des groupes armés en Syrie pour protéger sa cimenterie (Le Parisien), on ne savait pas que le Quai d'Orsay avait donné son aval à ses pratiques. Du moins c'est ce que révèle le Canard enchaîné :
"Le plus étonnant est que selon leurs dires, ces dirigeants communiquaient beaucoup sur cette situation surréaliste. Le directeur de la sûreté locale, par exemple, discutait "entre deux et trois fois par mois" avec le grand patron, Bruno Lafont. Et Olsen, son homologue depuis juillet 2015, avait, auparavant, participé à maintes relations sur le sujet, en tant que directeur des ressources humaines. "On a toujours eu le soutien de l'ambassadeur!" affirme Veillard. M. Gellet nous a toujours soutenus". Herrault confirme ("On le rencontrait tous les six mois") et ajoute que "le gouvernement ne (leur) a jamais demandé de partir" et "que le Quai d'Orsay (les) poussait à rester", "en 2012". Quand la DGSE, avec laquelle Veillard et Jolibois se trouvaient "en contact", elle ne semble pas avoir tiré le signal d'alarme. Pas très lucide, cette France glorieusement engagée derrière les USA dans l'inextricable conflit syrien...(Canard enchaîné "En Syrie, Lafarge cimentait ses relations avec djihadistes et racketteurs").
Censure politique sur Facebook ?
Philip Giraldi, ancien officier de la CIA, directeur exécutif du Conseil pour l'intérêt national, évoque dans les colonnes d'American Conservative, la censure politique qui s'abat sur les réseaux sociaux.
Selon Giraldi : "Les sites de réseaux sociaux ont volontairement utilisé des correctifs techniques qui restreignent certains contenus et ont également embauché des "évaluateurs" qui recherchent du matériel répréhensible et le suppriment. La législation européenne, quant à elle, pourrait exiger que les moteurs de recherche sur Internet éliminent l'accès à de nombreux posts anciens. YouTube s'est déjà engagé dans la suppression d'anciens contenus existants et travaille avec des "partenaires" impartiaux, comme la Ligue contre la diffamation (ADL), pour établir des lignes directrices visant à restreindre les contenus futurs. Les utilisateurs de Facebook auront sans doute déjà remarqué que certains contacts ont été bloqués temporairement (voire définitivement) et se sont vu refuser l'accès au site.
Google désactive ou limite désormais automatiquement les recherches de documents qu'il juge indésirables. Si Google n'approuve pas quelque chose, il n'apparaîtra pas dans les résultats de recherche. Et ce qui se produira favorisera probablement le contenu qui provient de ceux qui payent Google pour promouvoir leurs produits ou services. Les informations provenant de concurrents seront soit très peu nombreuses dans les résultats de la recherche, soit même bloquées. Google n'est guère une source d'information impartiale."
Puis Giraldi dans son article évoque son cas personnel en alléguant qu'une de ses publications aurait été transitoirement censurée sur Facebook : "Ma plus récente rencontre avec la censure des médias sociaux s'est produite sur Facebook, qui a annoncé en mai qu'il allait embaucher 3 000 nouveaux censeurs. J'avais posté un article que j'avais écrit pour Unz.com intitulé "Charlottesville Requiem", et à la fin de la première journée, Ron Unz a remarqué que même si l'article avait clairement attiré un grand nombre de lecteurs, les "likes" de l'article n'apparaissaient pas sur l'écran, c'est-à-dire n'étaient pas comptabilisés. Il était également impossible de partager l'article sur Facebook car le bouton pour le faire avait été supprimé".
Puis il ajoute : "Dans mon cas, après un jour, ma page est revenue à la normale, les "Likes" sont réapparus, et les lecteurs ont pu à nouveau partager l'article. Mais il était clair que quelqu'un avait géré ce que j'avais posté, apparemment parce qu'il y avait eu désapprobation de mon contenu basée sur ce qui devait être un jugement politique. Quelques jours plus tard, j'ai appris qu'il y avait un autre exemple d'incident semblable. Le site Web de Ron Paul Institute (RPI) affiche une grande partie de son matériel sur YouTube (appartenant à Google) sur un site où il y avait eu de la publicité dont RPI recevait un petit pourcentage de l'argent gagné. Soudainement, sans explication, les annonces et les rabais ont été éliminés après qu'un "examen manuel" eut déterminé que le contenu ne convenait pas à tous les annonceurs, ce qui était un jugement rendu apparemment en raison de la désapprobation de ce que RPI faisait et disait. La possibilité de commenter et de lier les morceaux a également été désactivée."
Selon Giraldi, "des censeurs non élus et anonymes opèrent partout sur Internet pour contrôler le contenu".
Chez SLT, nous avons subi de similaires avanies sans que nous puissions nous prononcer sur des problèmes techniques ou une censure politique sur le net. En effet, un certain nombre d'articles ont vu leur compteur facebook bloqué à 0 (après plusieurs votes) pendant plusieurs heures ou jours (de 24h à 96h). Nous avons repéré une dizaine d 'articles qui ont subi ces problèmes. Lire SLT sous la censure politique ?.
Si les faits narrés par cet ancien dirigeant de la CIA sont avérés cela serait particulièrement grave pour la liberté d'expression et plus généralement pour la vie démocratique marquée de plus en plus par le contrôle et la maîtrise des discours jugés non conformes, "dissidents" ou "subversifs". Ce qui se passe sur le net n'est-il pas le reflet de ce qui se passe dans la vie des citoyens des pays soit disant démocratiques mais de moins en moins démocratiques croulant sous le poids des directives néolibérales et du grand capital ?
Les 3 articles les plus cette semaine sur SLT :
- Evo Morales déclare que Trump cherche à détruire les leaders anti-impérialistes (TeleSur)
- La liste de l'ONU des entreprises liées aux colonies de peuplement sera publiée malgré les pressions israéliennes et étatsuniennes (Maan News)
- Syrie - La Russie accuse les États-Unis d'attaques, de tentatives d'enlèvement et de collaboration avec Al-Qaïda (Moon of Alabama)
Articles traduits sur SLT :
- L'affinité croissante entre l'Israël de Netanyahu et l'extrême droite occidentale n'est guère surprenante (Blog Jonathan Cook)
- Un donateur étatsunien islamophobe majeur alimente le parti d'extrême-droite allemand avec de fausses informations virales (The Intercept)
- Les forces soutenues par les Etats-Unis avancent vers un autre champ de pétrole alors que l'EI attaque l'armée syrienne près de Deir Ezzor (South Front)
- Rébellion vénézuélienne contre le pétrodollar (Il manifesto)
- Les forces spéciales russes repoussent une attaque US planifiée en Syrie, dénoncent les Etats-Unis et émettent un avertissement sévère (The Saker)
- De plus en plus de failles dans le récit du Russiagate (Consortium News)
- Syrie - La Russie accuse les États-Unis d'attaques, de tentatives d'enlèvement et de collaboration avec Al-Qaïda (Moon of Alabama)
- Frappes aériennes israéliennes près de l'aéroport civil de Damas (TeleSUR)
- La Russie menace d'attaquer les forces étatsuniennes à Deir Ezzor (Almasdar News)
- [Vidéo] Descente dans la barbarie : Trump fait de la guerre et du génocide une vertu à l'ONU (Russia Today)
- Le Parlement européen adopte une résolution visant à imposer un embargo sur les armes à l'Arabie saoudite pour ses violations des droits de l'homme au Yémen (American Herald Tribune)
- L'armée étatsunienne ferme un avant-poste dans le sud-est de la Syrie, cédant du territoire à un groupe de supplétifs iraniens (Washington Post)
- (Vidéo) Le président de la Bolivie condamne le terrorisme et le capitalisme dans son discours devant l'ONU (TeleSUR)
- La liste de l'ONU des entreprises liées aux colonies de peuplement sera publiée malgré les pressions israéliennes et étatsuniennes (Maan News)
- Evo Morales déclare que Trump cherche à détruire les leaders anti-impérialistes (TeleSur)
- Comment je suis arrivé à penser que Facebook censurait mon discours politique (American Conservative)
- Irma. La Banque ALBA fera un don de 2 millions de dollars à la Barbade pour assurer sa reconstruction (TeleSur)
- [Vidéo] Bagdad rejette un "second Israël", les Etats-Unis et l'Australie rejettent le référendum kurde (TeleSur)
- Première vidéo de la traversée de l'Euphrate par l'armée syrienne près de Deir Ezzor (Southfront)
- Rohrabacher: Quelqu'un a divulgué un de mes appels "très important" avec John Kelly concernant WikiLeaks (Washington Examiner)
- Selon un média russe, les forces gouvernementales syriennes ont franchi l'Euphrate à l'est de Deir Ezzor (Southfront)