Gabon-France : Pierre Péan condamné pour diffamation suite à une plainte d’Ali Bongo
Par Olivier Liffran
JAI

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi le journaliste Pierre Péan pour avoir laissé entendre que le président gabonais Ali Bongo était à l’origine des tentatives d’assassinat de Jean-Pierre Lemboumba.
Les passages incriminés figurent dans le livre Nouvelles affaires africaines, publié en 2014 aux éditions Fayard, dans lequel le journaliste Pierre Péan revient longuement sur les relations entre Ali et Omar Bongo. Dans l’un des chapitres, l’auteur laisse entendre que le président gabonais aurait commandité deux tentatives d’assassinat à l’encontre de Jean-Pierre Lemboumba, qui était alors le directeur de cabinet d’Omar Bongo et aurait comploté pour empêcher le fils Bongo de succéder à son père. « Un contrat a été mis sur sa tête, écrit ainsi Pierre Péan. C’est un voyou du Havre qui est chargé de l’exécution. La PJ retrouve le donneur d’ordre : un Coréen proche d’Ali Bongo. »
Des accusations « très graves » et « formulées de façon affirmative », dont « la base factuelle s’avère insuffisante », a jugé la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
En l’occurrence, le journaliste avait rapporté les propos de Jacques Foccart, le « Monsieur Afrique » des présidents français, qui lui avait confié que la première tentative d’assassinat avait été « plus ou moins inspiré par Ali Bongo ». Une allégation jugée « trop vague » par le tribunal, qui a également réfuté les propos rapportés par Pierre Péan d’un enquêteur anonyme...