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Le mouvement indépendantiste de Catalogne n'est pas seulement un problème pour l'Espagne (The Guardian)

par The Guardian 29 Octobre 2017, 15:40 Catalogne Séparatisme Espagne UE Barcelone Madrid Articles de Sam La Touch

 Le mouvement indépendantiste de Catalogne n'est pas seulement un problème pour l'Espagne
Article originel :  Catalonia’s independence movement is not just a problem for Spain
Par Simon Jenkins

The Guardian

 

Traduction SLT

 Le mouvement indépendantiste de Catalogne n'est pas seulement un problème pour l'Espagne (The Guardian)

L'aversion pour le pouvoir centralisé déstabilise les États européens. L'UE ignore ce désir croissant d'autonomie régionale à ses risques et périls

La Catalogne a tort. Madrid a raison. Il existe une constitution espagnole qui établit clairement la souveraineté et l'intégrité de l'État espagnol. Il n' y a aucune disposition permettant de la rompre. La Catalogne, malgré son passé particulier, a longtemps accepté la Constitution espagnole et n'a aucun droit légal à l'indépendance. Sur ce point, la loi est claire.

L'essence de la colonisation européenne d'après 1945 est l'intégrité des États. Après des siècles de guerres horribles, la stabilité de l'État est le socle sur lequel repose la sécurité de l'Europe. Permettre aux vieux griefs de se reproduire, aux vieux conflits de se raviver et aux anciennes frontières de changer, et le chaos s'ensuivra. En outre, l'autre pierre de la stabilité, l'Union européenne, repose sur le fait que les États doivent être en mesure d'appliquer sans conteste les diktats de l'UE aux régions subordonnées.

 

Si seulement la politique était aussi simple.

Tout comme la commission de l'UE à Bruxelles est devenue une parodie de l'église romaine préréforme, l'aversion pour le pouvoir central déstabilise les États du continent. Les économies se mondialisent et les gouvernements nationaux se centralisent, ce qui a pour conséquence que les identités régionales s'affirment et deviennent plus belligérantes. Les Catalans mais aussi les Ecossais, les Basques, les Corses, les Flamands, les Silésiens et les Vénitiens ne montrent aucun signe d'affaiblissement de leur plaidoyer en faveur d'une plus grande autonomie, qu'elle soit lourde ou "allégée". Les Catalans ne sont que l'avant-garde d'un mouvement contre les élites bureaucratiques maladroites qui gouvernent Bruxelles comme Madrid, sans parler de Londres. Il est donc inutile que Madrid lise simplement le règlement et la loi anti-émeute pour résoudre cette crise.

Il est clair que le président catalan, Carles Puigdemont, veux à tout prix éviter une rupture cataclysmique avec Madrid, sachant que son propre peuple est profondément divisé dans son séparatisme. Il devrait y avoir le genre d'accord qu'il y a eu avec les Basques dans les années 1990, peut-être encore plus radical. L'Espagne compte déjà parmi les États européens les plus décentralisés. Son récent traitement de la situation à Barcelone exige qu'il le devienne encore plus, peut-être avec une nouvelle constitution catalane qui pourrait être soumise au plébiscite local.
 

L'UE est folle de penser que cela ne la regarde pas. Sa diplomatie maladroite l'a déjà fait perdre au Royaume-Uni. Aucune autre nation n'ose organiser un référendum sur la sortie. La séparation attire les Polonais, les Tchèques et les Hongrois. La zone euro, dominée par l'Allemagne, a ruiné les économies grecque et espagnole et est en grande partie responsable de la crise actuelle. L'UE se soucie aussi peu de l'identité régionale que de toute forme de décentralisation. La question catalane concerne l'Europe autant que l'Espagne.

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