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Une télévision israélienne montre des images d’un camp d’entraînement de l’Etat islamique à la frontière israélienne (Zero Hedge)

par Tyler Durden 14 Octobre 2017, 16:40 Israël EI Terrorisme Golan Collaboration Al-Quaïda Colonialisme Impérialisme Syrie

Une télévision israélienne montre des images d’un camp d’entraînement de l’Etat islamique à la frontière israélienne (Zero Hedge)

En novembre dernier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait déclaré que son pays « ne permettra pas à des membres de l’État islamique ou à d’autres acteurs ennemis, sous couvert de la guerre en Syrie, de s’établir près de nos frontières », mais il s’avère que cela soit déjà le cas, au point qu’un camp d’entraînement important de l’EI a été établi juste de l’autre côté de la frontière entre le plateau du Golan et Israël. Bien que l’Al-Qaïda syrien soit depuis longtemps un acteur majeur dans le sud de la Syrie le long de la frontière israélienne, cela constitue la première reconnaissance publique globale et la confirmation de l’existence d’une importante base d’opérations de l’EI dans la région du Golan.

 

Cette semaine, les médias israéliens rapportent des informations sur le camp à la suite du reportage détaillé de Canal 2 d’Israël montrant des preuves vidéo et photographiques de ce qui est décrit comme un centre de formation et de recrutement qui a déjà attiré des centaines de nouvelles recrues terroristes. Canal 2 est l’une des chaines de diffusion d’information les plus regardées et les plus renommées en Israël et opère sous la «Deuxième Autorité pour la Télévision et la Radio» sous licence de la Knesset et du Ministère des Communications. Selon le Times of Israel :

Canal 2 dit que les commandants sont allés dans une enclave contrôlée par l’Etat islamique « près de la frontière » israélienne. Ils ont établi un camp d’entraînement où ils ont recruté 300 jeunes locaux, indique le rapport qui montrait des images provenant apparemment du camp et des séances d’entraînement.

Parmi les commandants figure l’un des recruteurs les plus connu de l’Etat islamique, Abu Hamam Jazrawi, selon le reportage télévisé.

Les commandants mènent également des campagnes de propagande Internet pour l’Etat islamique à partir de leur nouvelle base qui remplace l’ancien quartier général de la campagne à Raqqa, l’ancienne capitale de facto des extrémistes dans le nord-ouest de la Syrie, où les combats pour les déloger semblent entrer dans leur dernière phase.

Images diffusées dans l'émission de Channel 2: camp d'entraînement de l'EI (capture d'écran)

Images diffusées dans l’émission de Channel 2: camp d’entraînement de l’EI (capture d’écran)

Capture d'écran de Channel 2 censée montrer le camp de base de l'EI juste de l'autre côté de la frontière israélienne.

Capture d’écran de Channel 2 censée montrer le camp de base de l’EI juste de l’autre côté de la frontière israélienne.

 

L’exposé de Channel 2 fait également état de la présence de plusieurs hauts commandants de l’État islamique dans le camp, ce qui suggère que le groupe terroriste serait en train de tenter de transférer ses bases au sud de la Syrie, étant donné que ses forces semblent s’écrouler sous les coups des SDF, de l’armée syrienne et des forces russes dans l’est du pays.

Times of Israel reconnaît un autre fait choquant, qui est lui-même devenu un secret de Polichinelle concernant les responsables israéliens de la défense et de la politique : ce qu’il appelle la relation de longue date du «vivre et laisser vivre» vis à vis d’Al-Qaïda dans la région. Le Times explique :

L’Armée de Khalid ibn al-Walid, affiliée à l’EI, et le Jabhat Fateh al-Sham, anciennement Front Al-Nusra, lié à Al-Qaïda, sont tous deux installés depuis des années sur les frontières d’Israël.

En dépit d’une relation «vivre et laisser vivre» relativement longue avec ces groupes, l’armée israélienne a mis en garde contre un éventuel conflit – inévitable – avec eux et s’est préparée à répondre aux attaques transfrontalières.

Bien que l’armée israélienne ait «lancé des avertissements» contre de «potentielles» actions directes de la part des groupes terroristes les plus notoires du monde qui semblent confortablement installés sur les postes frontaliers israéliens, elle n’a jamais pris d’actions directes significatives contre ces groupes, ciblant plutôt régulièrement avec des frappes aériennes l’armée syrienne, les milices liées à l’Iran et le Hezbollah. C’est le reflet général de la stratégie israélienne de changement de régime en Syrie, qui a abouti à une histoire bien documentée d’assistance aux groupes rebelles affiliés à Al-Qaïda.

Une enquête du Wall Street Journal a révélé que cette relation impliquait des transferts d’armes, des paiements de salaires aux combattants anti-Assad et le traitement des djihadistes blessés dans les hôpitaux israéliens, ce qui a été largement prouvé par des photos où Netanyahu saluait les miliciens. Comme l’ancien directeur par intérim de la CIA, Michael Morell, l’a dit un jour directement au public israélien , le «jeu dangereux» d’Israël en Syrie consiste à coucher avec al-Qaïda pour combattre l’Iran chiite.

Channel 2 News et The Times of Israel ont également présenté une image d’une vidéo antérieure d’un militant de l’EI solitaire tenant un drapeau de l’État islamique avec la partie israélienne de la frontière du Golan bien visible.

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Le Times of Israel a présenté l’image ci-dessus: «Menaces lancées par-delà la frontière dans une vidéo publiée, par un affilié de l’État islamique sur le côté syrien du plateau du Golan le 3 septembre 2016.»

 

Ces dernières années, de nombreux responsables actuels et anciens de la défense israélienne sont allés jusqu’à dire que l’EI est finalement préférable à l’Iran et à Assad. Par exemple, l’ancien ambassadeur israélien aux États-Unis, Michael Oren, en 2014, avait surpris l’auditoire lors du Aspen Ideas Festival du Colorado, lorsqu’il a dit dans ses commentaires sur l’EI que «les sunnites représentaient le moindre mal par rapport aux chiites». Oren, exposant la politique de défense israélienne, a pleinement reconnu qu’il pensait que l’Etat islamique était « le moindre mal ».

De même, pour Netanyahou et d’autres responsables israéliens, la principale préoccupation n’a jamais été ceux qui se vouaient au culte de la mort vêtus de noir et qui se filmaient décapitant des Américains et brûlant des personnes vivantes, mais la possibilité, selon les mots de Henry Kissinger, d’«une ceinture territoriale chiite et pro-iranienne de Téhéran à Beyrouth « et l’établissement d’un » empire radical iranien « .

Maintenant que les médias israéliens font largement état de la présence de l’État islamique le long de la frontière israélienne, nous nous demandons pourquoi un fait aussi clair et documenté ne provoque pas plus d’indignation. Bien que la bombe que représente le reportage de Channel 2 ait été diffusée plus tôt cette semaine, elle est accueillie par un silence retentissant dans la presse internationale. L’Etat islamique est en train de camper le long de la frontière israélienne, mais nous n’entendons parler que de la prétendue «menace iranienne» sur l’existence d’Israël.

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