"Israël ne laissera pas cela se produire" : l'Iran construirait une base militaire en Syrie
Article originel : “Israel Will Not Let This Happen”: Iran Is Reportedly Building A Military Base In Syria
Zero Hedge
Traduction SLT
Vendredi, la "presse occidentale" a commencé à préparer le terrain pour la guerre entre le Liban (l'Iran) et l'Arabie Saoudite (Israël).
Premièrement, c'était le troisième rappel d'affilée que, malgré l'absence de preuves, que le missile balistique qui a été tiré samedi dernier par les rebelles Houthi au Yémen, et qui était censé frapper l'aéroport de Riyad avant d'être intercepté par les forces de défense saoudiennes, appartenait à l'Iran. Comme l'Associated Press l'a rapporté ce matin,"le missile balistique tiré par les rebelles yéménites qui a visé la capitale saoudienne provenait d'Iran et portait des"marquages iraniens", a déclaré vendredi le haut responsable de l'armée de l'air étatsunienne au Proche-Orient, le lieutenant-général Jeffrey L. Harrigian, qui supervise le commandement central des forces aériennes au Qatar et a fait ces commentaires lors d'une conférence de presse à Dubaï, tout en refusant d'offrir des précisions sur le type de missile.
On ne sait pas très bien ce qui constitue exactement un "marquage iranien" : peut-être - s'agit-il d'un timbre sur le côté disant que "ce missile balistique a été fabriqué en Iran, si vous le retrouver, veuillez retourner à Téhéran".
En fin de compte, cela n'avait pas d'importance, car quelques heures plus tard, un rapport beaucoup plus provocateur a été publié par la BBC, selon lequel l'Iran établit une base militaire permanente en Syrie, citant une source occidentale de renseignements. Le rapport, comme on pouvait s' y attendre, fait suite aux tensions croissantes au sujet de l'influence iranienne en Syrie et dans toute la région, alors que l'"alliance" israélo-saoudienne cherche désespérément à trouver un prétexte pour déclencher la guerre".
Comme l'ajoute la BBC, l'armée iranienne aurait établi un complexe sur un site utilisé par l'armée syrienne en dehors d'El-Kiswah, à 14 km au sud de Damas.
Il va sans dire que pour Israël, cela constituerait le franchissement d'une "ligne rouge" par l'Iran : le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a récemment averti que l'Iran voulait s'établir militairement en Syrie. "Israël ne laissera pas cela se produire", a-t-il déclaré.
Les images satellitaires commandées par la BBC "semblent montrer" l'activité de construction sur le site référencé par la source de renseignement entre janvier et octobre de cette année. Les images montrent une série de deux douzaines de grands immeubles de faible hauteur - probablement pour loger des soldats et des véhicules.
Selon les images satellites, au cours des derniers mois, d'autres bâtiments ont été ajoutés au site. Toutefois, la BBC admet au moins qu'il est impossible de vérifier de manière indépendante l'objectif du site et la présence de l'armée iranienne. Cela n'a pas empêché quelqu'un, notamment la CIA, d'affirmer ce qui s'y passe.
Un représentant d'un autre pays occidental a déclaré à la BBC que les ambitions d'une présence aussi longue en Syrie ne seraient pas illogiques pour l'Iran. Ses adversaires ont accusé l'Iran de chercher à établir non seulement un arc d'influence, mais aussi une ligne logistique de ravitaillement terrestre entre l'Iran et le mouvement chiite du Hezbollah au Liban. Le soit-disant État islamique (EI) ayant subi des défaites finales sur le champ de bataille et perdu ses derniers bastions, l'attention se tourne de plus en plus vers ce qui vient ensuite et vers la nouvelle carte du pouvoir et de l'influence en Syrie.
Il faut donc se concentrer sur l'Iran.
L'Iran a toujours soutenu le régime du président Bachar al-Assad. Des photographies publiées sur les médias sociaux ces derniers jours ont également montré un général iranien de haut rang à Deir Ezzor peu après que l'EI ait été chassé de la ville. Les photos montrent le major-général Qasem Soleimani, chef de la force Quds du Corps des gardes de la révolution islamique (IRGC) aux côtés des membres d'une milice.
Avec un nombre important de combats de l'IRGC - et dans certains cas de décès- en Syrie, il y a déjà eu une présence significative dans le pays, mais la question est maintenant de savoir s'ils se préparent à rester sur le long terme.
Pour en revenir aux images satellites de la prétendue base, elles ne révèlent aucun signe d'armement de grande taille ou non conventionnel, ce qui signifie que si c'était une base, il serait fort probable qu'elle abriterait des soldats et des véhicules. Une source a indiqué qu'il était possible que de hauts responsables militaires iraniens aient visité le complexe au cours des dernières semaines. Selon une analyse indépendante des images commandées par la BBC, l'installation est de nature militaire. L'analyse suggère également qu'il existe une série de garages pouvant accueillir de six à huit véhicules chacun.
L'analyse suggère que de nouveaux bâtiments ont été construits et d'autres rénovés au cours des six derniers mois, bien que le rôle exact des nouvelles structures ne puisse être déterminé. Les analystes estiment que jusqu' à 500 soldats pourraient être basés sur le site. En outre, il n'est pas clair si l'installation est actuellement occupée. Des combattants chiites d'autres pays - y compris le Pakistan et l'Afghanistan - sont également soupçonnés d'opérer en Syrie sous le contrôle de l'IRGC et il est possible que la base puisse être utilisée par eux, mais aux fins de battre bruyamment les tambours de guerre qui exigent une guerre avec l'Iran bientôt, ce ne serait pas pratique.
Selon le récit de l'évolution de la situation, alors que la présence des forces iraniennes en Syrie est signalée depuis un certain temps déjà, la revendication d'une base iranienne potentiellement plus permanente soulève la possibilité d'une action militaire de la part d'Israël, qui a averti à maintes reprises qu'il ne tolérerait pas une telle évolution.
Lorsqu'il sera confirmé que la base appartient à l'Iran, Netanyahu sera forcé de répondre, la base se trouve à environ 50 km du Golan - territoire syrien occupé puis annexé par Israël et où il a maintenant une présence militaire importante.
Et juste pour souligner que l'Iran est maintenant le nouveau EI, Netanyahu a tweeté dimanche que "Alors que l'EI s'en va, l'Iran entre."
"L'Iran veut s'implanter militairement en Syrie, juste à côté d'Israël. Israël ne laissera pas cela se produire", a-t-il ajouté.
Dans une interview à l'émission Andrew Marr de la BBC le même jour, il a déclaré que l'Iran voulait amener ses forces aériennes et sous-marines ainsi que ses divisions militaires à proximité immédiate d'Israël.
Israël a fait part de ses préoccupations au sujet de l'Iran qui cherche à utiliser les ports et bases syriens pour ses sous-marins. Lorsqu'on lui a demandé si Israël utiliserait la force militaire pour arrêter de tels développements, M. Netanyahu a répondu à la BBC : "Vous savez, plus nous sommes prêts à l'arrêter, moins nous aurons de chance de recourir à des choses beaucoup plus grandes. Il y a un principe auquel j'adhère beaucoup, qui est de faire taire les mauvaises choses dans l'œuf."
Cependant, la pression internationale est probablement la première avenue qu'Israël suivra. D'autres pays ont également fait part de leurs préoccupations au sujet d'une éventuelle présence iranienne à long terme dans la région.
Mais ce n'est pas seulement Israël qui importe.
La question des bases militaires iraniennes potentielles a probablement été soulevée par les responsables israéliens avec la Russie, l'alliée de la Syrie. En octobre, le ministre russe de la Défense était à Jérusalem et Netanyahu lui a déclaré qu'Israël ne permettrait pas à l'armée iranienne de "prendre pied en Syrie", selon les rapports de l'époque.
Bien qu'on ne sache pas très bien comment cette conversation s'est terminée, le président russe Vladimir Poutine s'est rendu en Iran la semaine dernière et les médias russes ont suggéré que la Syrie - y compris l'influence de l'Iran dans le pays - serait à l'ordre du jour.
Enfin, bouclant la boucle sur la récente escalade des tensions entre l'Arabie saoudite et le Liban, l'armée de l'air israélienne a, au cours de l'année écoulée, atteint à plusieurs reprises des cibles en Syrie qu'elle a liées au Hezbollah.
Et avec cette seule base - qui peut ou non appartenir à l'Iran - les médias ont maintenant l'"alibi" narratif dont ils ont besoin pour pousser le public à soutenir l'axe israélo-saoudien dans le prochain conflit militaire contre l'Iran et le Liban.
Pendant ce temps, au début de cette semaine, Reuters a rapporté que le président iranien Hassan Rouhani a déclaré que l'Arabie saoudite avait fait une "erreur stratégique" en considérant les États-Unis et Israël comme des amis et l'Iran comme un ennemi. Les prochaines semaines devraient confirmer s'il a raison.