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Rappels d'ambassadeurs, tweet indignés, aide au rapatriement, ... : Des gouvernements africains réagissent à la traite humaine en Libye (Cameroon Voice)

par Ndam Njoya Nzoméné 22 Novembre 2017, 13:19 Libye Esclavage Manifestations Afrique

                                                  Le président kabore du Burkina est l'un de ceux qui ont le plus vivement réagi

Fortement acculés, voire accusés de complicité de crimes contre l'humanité par des organisations de la société civile africaine de la diaspora auxquelles se sont jointes des voix qui comptent internationalement en matière de défense des droits humains, des gouvernements africains, des gouvernements d'Afrique au Sud du Sahara commencent à réagir au drame que vivent leurs compatriotes, partis de leurs pays respectifs vers l'eldorado occidental, mais coincés depuis on ne sait plus combien de temps dans l'enfer libyen où ils sont torturés vendus comme des bêtes sauvages et tués ! Un drame qui se déroulait jusqu'ici dans l'indifférence … générale !  

Au nombre des gouvernements qui se sont finalement résolus à bouger, se trouve –une fois n'est pas coutume- celui du Cameroun.

C'est l'Ambassade de Libye au Cameroun et l'Organisation internationale pour les migrations qui l'ont annoncé mardi : le gouvernement camerounais, sur instructions du président de la République, Paul Biya, a  mis un avion à la disposition des citoyens camerounais vivant en situation irrégulière en Libye, et probablement tous ou presque cherchant à rejoindre l'Europe, pour les besoins de leur rapatriement.

Dans le cadre de cette sollicitude qui change quelque peu de l'attentisme dont fait généralement montre le gouvernement relativement aux questions touchant les Camerounais expatriés et en difficulté, des sources indiquent que le nombre des bénéficiaires de cette réaction des autorités camerounaises  se situerait entre 230 à  250 personnes, qui recevront de l'Etat camerounais –à leur arrivée mercredi- une somme de  65 mille Fcfa (un peu plus de 100 $ par individu) pour regagner leurs familles respectives.

Vivement que la générosité présidentielle devienne… virale !

L'initiative a été saluée par de nombreux observateurs, après cependant que le gouvernement a été vivement critiqué lundi et mardi pour l'interpellation par la police des meneurs des manifestations de protestations devant l'ambassade de Libye à Yaoundé, qui rentrait pourtant dans le cadre d'une mobilisation à travers le monde contre la traite des Noirs en Libye.

Reste à souhaiter que dans ce pays de kleptocrates où des élites égocentriques font la loi et ont toujours le dernier mot, la bonne volonté dont a fait preuve cette fois-ci le président camerounais se propage dans les esprits de ceux qui sont chargés de l'implémenter. Autrement, que le peu de moyens que le chef de l'Etat a recommandé de mettre à la disposition des citoyens en difficulté ne soit pas détourné par des hauts fonctionnaires que l'on dit capables de dépouiller un macchabée  de son linceul, juste pour jouir du plaisir d'avoir réussi à voler.


Réactions "diplomatiques"  très vives de Bamako, Ouagadougou, Dakar…

Cela permettra à ce geste d'avoir à peu près la même résonnance  que les initiatives qui ont été prises par d'autres gouvernements africains ou le président de l'Union Africaine, le Guinéen Alpha Condé, qui se sont montrés plus vifs dans leurs réactions.

C'est le cas des gouvernements malien  burkinabé et sénégalais qui, dès le lendemain de la mobilisation de Paris organisé devant l'ambassade de Lybie en France par Claudy Siar et Kemi Seba, ont pris position en convoquant chacun les responsables diplomatiques de ce qu'il reste de la Libye, pour leur signifier leur indignation,  puis en rappelant leurs ambassadeurs respectifs en Libye pour consultation, non sans déployer les moyens pour rapatrier leurs ressortissants dans ce pays où ils sont traités comme des damnés.

Outre le rappel d'ambassadeur et l'aide au rapatriement, le  chef de l'Etat burkinabé, Roch Marc Christian Kabore, s'est même emparé  de son clavier  pour condamner  «avec la plus grande fermeté les horreurs abominables subies par les migrants en Libye »  et appeler « à sévir vigoureusement contre le trafic d'êtres humains ».

La Côte d'Ivoire elle aussi  a aidé les siens à regagner le bercail, et on parle de 155 d'entre ceux-ci arrivés à Abidjan lundi.

Rappelons qu'un documentaire réalisé en août par la chaîne de télévision américaine CNN a montré mi-novembre, des migrants africains en partance pour l'Europe, qui, faute d'avoir pu solder leurs comptes avec leurs passeurs, étaient avaient été vendus par ces derniers, notamment à des opérateurs agropastoraux pour des sommes variant entre 400 et 1200 dinars libyens (soit entre 291.6  et 874.73 US $). 

Le reportage de CNN a été fait sur la base de messages publiés sur les réseaux sociaux par un Camerounais vivant en Libye et connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de John Dahl Carter, qui choqué par le décès d'un sénégalais vendu comme esclave,  a entrepris de faire
connaître au monde la tragique existence des migrants originaires d'Afrique noire en Libye.

Rappels d'ambassadeurs, tweet indignés, aide au rapatriement, ... : Des gouvernements africains réagissent à la traite humaine en Libye  (Cameroon Voice)
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