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Trump veut la paix avec Erdogan - Les militaires veulent la saboter (Moon of Alabama)

par Moon of Alabama 25 Novembre 2017, 17:35 Trump Erdogan USA Turquie Crise Syrie Kurdes YPG FDS Armée US Collaboration Articles de Sam La Touch

Trump veut la paix avec Erdogan - Les militaires veulent la saboter
Article originel : Trump Wants Peace With Erdogan - The Miltary Wants To Sabotage It
Moon of Alabama, 25.11.17

Traduction SLT

Trump veut la paix avec Erdogan - Les militaires veulent la saboter (Moon of Alabama)

Le président Trump tente de calmer le conflit étatsunien avec la Turquie. La junte militaire de la Maison Blanche a des plans différents. Elle tente maintenant de contourner la décision que le président a communiquée à son homologue turc. Le résultat entraînera plus d'acrimonie turco-étatsunienne.

Hier, le ministre turc des affaires étrangères a révélé de manière surprenante un appel téléphonique que le président Trump avait eu avec le président Erdogan de Turquie.

   
Le président des États-Unis Donald Trump et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont discuté au téléphone le 24 novembre, quelques jours seulement après un sommet russo-turco-iranien sur la Syrie, et Ankara a déclaré que Washington s'était engagé à ne plus envoyer d'armes aux unités de protection du peuple kurde (YPG).

    "Le président Trump a donné des instructions très ouvertes à[ses généraux] pour que les YPG ne reçoivent plus d'armes. Il a déclaré ouvertement que cette absurdité aurait dû prendre fin beaucoup plus tôt", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavusoglu aux journalistes après l'appel téléphonique.

 

Le YPG est l'organisation sœur syrienne du groupe terroriste turco-kurde PKK. Certaines armes que les États-Unis avaient livrées au YPG en Syrie pour combattre l'Etat islamique ont été récupérées par les combattants du PKK en Turquie. Malgré cela, l'approvisionnement du YPJ s'est maintenu. Au total, plus de 3 500 chargements dans des camions ont été fournis. Ce n'est que récemment que le YPG a reçu quelque 120 nouveaux Humvees, véhicules de déminage et autres équipements.

Les généraux de la Maison-Blanche et d'autres secteurs de l'administration furent surpris par la promesse que Trump avait faite. Le Washington Post écrit :

    Dans un premier temps, l'équipe de sécurité nationale de l'administration a semblé surprise par l'annonce des Turcs et incertaine sur ce qu'il fallait en dire. Le Département d'État a renvoyé les questions à la Maison-Blanche et les heures ont passé sans confirmation du Conseil de sécurité nationale.

La Maison Blanche a finalement publié ce que l'Associated Press a appelé :

    "une déclaration mystérieuse au sujet de l'appel téléphonique qui disait que Trump avait informé les Turcs des " ajustements en attente de l'appui militaire fourni à nos partenaires sur le terrain en Syrie ".

Ni la lecture de l'appel ni la déclaration dont il est question dans l'AP ne sont actuellement disponibles sur le site Web de la Maison-Blanche.

L'armée étatsunienne utilise le YPG en Syrie pour justifier et appuyer son occupation du nord-est de la Syrie. L'intention de l'occupation est, pour l'instant, de presser le gouvernement syrien d'accepter un "changement de régime" contrôlé par les États-Unis :

    Les responsables étatsuniens ont annoncé leur intention de maintenir les troupes étatsuniennes dans le nord de la Syrie - et de continuer à travailler avec les combattants kurdes - pour faire pression sur Assad afin qu'il fasse des concessions lors des pourparlers de paix négociés par les Nations unies à Genève, dans l'impasse depuis trois ans. "Nous n'allons pas partir tout de suite", a déclaré le secrétaire à la Défense Jim Mattis la semaine dernière.

Pour consolider leur position, les États-Unis doivent renforcer davantage leurs forces mercenaires du YPG.

Lorsqu'en 2014, les États-Unis ont commencé à utiliser des Kurdes en Syrie comme soldats fantassins, ils ont placé le YPG sous le manteau des Forces démocratiques syriennes (FDS) et ont payé quelques Arabes syriens pour qu'ils rejoignent et maintiennent le subterfuge. Cela a contribué à contrecarrer l'argument turc selon lequel les États-Unis armaient et soutenaient les terroristes. Mais en mai 2017, les États-Unis ont annoncé qu'ils armeraient le YPG directement sans la couverture du FDS. Le but allégué était d'éliminer l'État islamique (EI) de la ville de Raqqa.

Initialement, le YPG n'avait pas voulu se battre pour la ville arabe à moins que les États-Unis ne lui fournissent plus d'argent, de matériel militaire et de soutien. Tous ont été fournis. Les forces spéciales étatsuniennes, qui contrôlent les combattants des YPG, ont lamcé une énorme quantité de munitions aériennes et d'artillerie contre la ville. Toute position ennemie potentielle a été détruite par de grosses munitions et d'intenses bombardements avant que l'infanterie des YPG n'avance. En fin de compte, quelques combattants du YPG sont morts au combat. L'État islamique a été libéré (a du s'enfuir avec la bénédiction US, NdT) ou a été éliminé de la ville de Raqqa qui a été dlétruite. L'intensité des bombardements de la ville moyenne était parfois dix fois supérieure à celle des bombardements dans tout l'Afghanistan. Airwars signale que :

    Depuis le mois de juin, environ 20 000 munitions ont été tirées à l'appui des opérations de la Coalition à Raqqa. Des images prises par des journalistes dans les derniers jours de l'assaut montrent une ville en ruines.

Plusieurs milliers de civils ont été tués dans cette attaque aveugle.

L'État islamique de Syrie et d'Irak est défait. Il ne tient plus rien. Il n'est plus justifié d'armer et de fournir davantage le YPG ou l'organisation factice des FDS.

Mais les généraux veulent continuer à le faire pour faire avancer leurs projets plus vastes. Ils posent les fondements pour contourner la promesse de leur président. Le Wall Street Journal (WSJ) semble être le seul média à s'intéresser au subterfuge :

    L'administration du président Donald Trump se prépare à cesser d'envoyer des armes directement aux militants kurdes luttant contre l'Etat islamique en Syrie, portant un coup politique à l'allié le plus fiable des Etats-Unis dans la guerre civile, ont déclaré des officiels vendredi.
    ...
    L'annonce turque a été une surprise à Washington, où les responsables militaires et politiques de l'administration de M. Trump semblaient pris au dépourvu. Les responsables militaires étatsuniens ont déclaré qu'ils n'avaient pas reçu de nouvelles directives sur la fourniture d'armes aux forces kurdes. Mais ils ont déclaré qu'il n'y avait pas de plans immédiats pour livrer de nouvelles armes au groupe. Et les États-Unis peuvent continuer à fournir des armes aux forces kurdes par l'intermédiaire de la coalition militante syrienne.

Les "officiels militaires" qui s'entretiennent avec le WSJ ont trouvé un moyen  de nier la promesse de Trump.

Un porte-parole des FDS, le turkmène Talaf Silo, a récemment fait défection et s'est rendu du côté turc. Le gouvernement turc est certainement bien informé au sujet des FDS et sait que sa structure politique et de commandement est dominée par le YPG. Tout le concept est une imposture.

Mais les États-Unis ont besoin du YPG pour garder le contrôle du Nord-Est de la Syrie. Elle doit continuer à fournir ce que les YPG exige, sinon elle devra renoncer à son programme plus vaste contre la Syrie.

Le gouvernement turc découvrira bientôt que les États-Unis ont de nouveau tenté de les rouler. M. Erdogan sera furieux lorsqu'il découvrira que les États-Unis continuent de fournir du matériel de guerre au YPG, même si ces livraisons sont couvertes via les fournitures aux FDS.

Le gouvernement turc a publié une photo montrant Erdogan et cinq de ses aides téléphonant avec Trump. De telle divulgation et l'annonce de l'appel du ministre turc des affaires étrangères sont très inhabituelles. Erdogan prend l'appel en haute estime et son annonce publique vise à s'assurer que Trump tient sa promesse.

Cette large publication augmentera aussi la colère d'Erdogan quand il découvrira qu'il a encore été trompé.

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