Arabie Saoudite-Liban : Voyage en absurdie !
Par Guillaume Berlat
Proche & Moyen Orient, 20.11.2017
« Heureux, qui comme Ulysse, a fait un beau voyage ». Belle citation de Joachim du Bellay qui enchantait les enfants que nous étions au siècle dernier. Avec un brin d’imagination, elle pourrait être adaptée sous la forme suivante : « Heureux, qui comme Jupiter, a fait un beau voyage » après la visite du président de la République à Abou Dhabi aux Émirats arabes unis (programmée) et à Riyad en Arabie saoudite (improvisée) à la veille des célébrations officielles du 11 novembre 2018.
Le chef de l’État excelle dans sa fonction de diplomate en chef (il veut régler d’un coup de baguette magique le différend entre l’Arabie saoudite et l’Iran, voire avec le Liban) et de VRP de luxe de l’industrie française (achat de par les Émirats de deux corvettes multifonctions Gowind construites par Naval Group et octroi d’un milliard d’euros pour les entreprises françaises1) au moment où la compétitivité de notre pays ne se redresse pas2.
Pendant ce temps, son ministre de l’Europe (qui existe de moins en moins en termes concrets) et des Affaires étrangères (qui lui sont de plus en plus étrangères), Jean-Yves Le Drian voit passer les trains et n’en peut mais. Au premier la diplomatie du mégaphone, au second la diplomatie du psittacisme.
LA DIPLOMATIE DU MÉGAPHONE
En l’espace de 48 heures, le président de la République a pu démontrer ses immenses talents de diplomate dans cet « Orient compliqué ». Rien ne semble lui résister tant il est d’une intelligence supérieure, une sorte de cocktail détonnant d’Einstein et de Talleyrand.
L’aubade à MBZ
Emmanuel Macron abandonne, l’espace de deux journées, le champ de bataille hexagonal pour rejoindre le champ de bataille proche-oriental, accompagné de sa fidèle compagne (celle dont on découvre qu’elle coûte déjà 440 000 euros de frais de fonctionnement au contribuable… attendons la suite). Le Président de la République inaugure le Louvre d’Abou Dhabi3, œuvre monumentale de l’architecte Jean Nouvel4. Jupiter déploie toute la palette de ses talents diplomatiques. Diplomatie culturelle oblige, on prête quelques œuvres maîtresses du Louvre et on dénonce l’obscurantisme religieux (« L’idée consiste à créer ce pont entre l’Occident et l’Orient, à faire dialoguer les cultures et les civilisations à travers de musée »5). Diplomatie sécuritaire également, on se félicite de la chute de Raqqa et de la fin de la territorialité de l’EIIL6.
Diplomatie militaire, il en fallait en raison de la présence des militaires de l’opération « Chammal ». On félicite nos héros (et ils le sont), omettant de signaler au passage qu’on diminue régulièrement leurs moyens, mettant en danger leur vie. La publication de « Servir » par l’ex-CEMA, Pierre de Villiers vient rappeler le manque de moyens de nos armées7.
Diplomatie économique, il va sans dire, on obtient quelques espèces sonnantes et trébuchantes du prince Mohamed Ben Zayed al-Nahyan (MBZ)8. Diplomatie classique, il en faut bien un zeste, on décide d’un partenariat stratégique franco-émirien. Nicolas Sarkozy s’était entiché du Qatar, François Hollande s’était jeté dans les bras de l’Arabie saoudite. Jupiter trouve une autre maîtresse. Diplomatie juridique, on décide que le sort des Français ayant fait le coup de poing en Syrie et en Irak serait traité « au cas par cas ». Diplomatie de la séduction de notre jeune quadragénaire qui éblouit par son regard d’acier et par sa « pensée complexe ». Cela n’est pas inutile, la diplomatie c’est aussi l’art de convaincre. Communication, d’abord et avant tout9.
La sérénade à MBS
Mais Jupiter, c’est aussi Zorro, ne l’oublions pas ! Dès que le feu couve au Proche et au Moyen-Orient, le pompier Macron arrive, en se pressant (contrairement au personnage de la chanson d’Henri Salvador), pour circonscrire l’incendie naissant. Mohammed ben Salmane (MBS) l’appelle à son secours. N’écoutant que son cœur, il se précipite à Riyad10 au moment où le Kim Jong-un de la région affame le Yémen et se fait tancer par l’ONU11 ; embastille plus de 1500 cents personnalités (ministres, hauts fonctionnaires, hommes d’affaires…) sous prétexte de mettre fin à la corruption endémique (sport national) qui menacerait la démocratie saoudienne ; déclare quasiment la guerre à l’Iran accusée de tous les maux de la terre ; prend en otage le premier ministre libanais, Saad Hariri sous prétexte qu’il serait menacé d’assassinat dans son pays et le contraint à renoncer à son poste de premier ministre12… Drôle de citoyen en vérité que ce jeune prince qui ne manque ni d’ambition, ni de poigne !
Les entretiens (d’une durée de trois heures qui ont lieu à l’aéroport de la capitale saoudienne) auraient porté sur les « récents développements au Moyen-Orient » et sur les efforts des deux responsables « pour la sécurité et la stabilité dans la région, y compris via une coordination dans le combat contre le terrorisme », précisent les Saoudiens. Les communicants de Jupiter sont plus prolixes surtout lorsqu’il s’agit de mettre en valeur leur héros Emmanuel Macron est venu pratiquer sa politique étrangère favorite (le parler à tout le monde) ; apaiser les tensions irano-saoudiennes (sans l’aide des Américains et des Russes13 et des puissances régionales comme la Turquie) ; proposer sa médiation (les meilleurs médiations sont traditionnellement celles qui restent secrètes) ; marquer sa distance avec la position saoudienne sur l’Iran (elle ne serait pas conforme à ce qu’il pense); s’informer sur la situation au Liban (il ne rencontrera pas Saad Hariri qui est prisonnier des Saoudiens)14 ; dénoncer l’hégémonisme iranien dans la région en marquant sa solidarité avec Riyad (les Saoudiens sont des oies blanches sur ce registre de l’ingérence dans les pays étrangers, en particulier au Liban15…) ; soutenir la stratégie du nouveau prince (« vision 2030 ») ; s’inquiéter de la situation humanitaire au Yémen16 (il y a de quoi dans ce pays ravagé par la guerre de la coalition saoudienne)…17 Une sorte de tour du monde diplomatique en trois heures. Mais de grandes initiatives françaises dans la région, il n’en fut, semble-t-il pas question.
La diplomatie de la prospective n’avait pas été invité au cours de cette seconde étape du périple jupitérien que les médias ont déjà oublié dès le lendemain. Emmanuel Macron reçoit le ministre libanais des Affaires étrangères à Paris le 14 novembre 2017 pour démontrer son implication dans le dossier du pays du cèdre. Il annonce dès le lendemain qu’il a obtenu de MBS la libération de l’otage Saad Hariri et de sa famille qu’il accueillera à Paris mais qu’il n’y serait pas en statut d’exilé. Rien ne nous est dit sur les risques de la politique étrangère saoudienne engagée sur quatre fronts : Syrie et Yémen avec le succès que l’on sait et, désormais, Liban sous une forme plus sournoise18 et Qatar.
On l’aura compris, si les Saoudiens privilégient une forme de diplomatie classique fondée sur la discrétion, du côté de Jupiter, il en va tout autrement. À Paris, on préfère et on pratique la diplomatie de la communication et du mégaphone. Est-ce la meilleure méthode pour conduire efficacement une médiation complexe ?
LA DIPLOMATIE DU PSITTACISME
Pendant ce temps, son ministre des Affaires étrangères, l’homme de Lorient, particulièrement désorienté par les temps qui courent, se contente de ramasser les quelques miettes que lui laisse son chef, usant de son réseau d’ex-ministre de la Défense dans la zone pour exister. Deux occasions lui sont données d’exceller dans ce registre.
La confession aux ministres et aux élus
Jean-Yves Le Drian n’y va pas par quatre chemins lorsqu’il s’adresse à ses collègues en conseil des ministres dans le Salon Murat. Le volatil en est le témoin privilégié19. Sur le dossier syrien, il nous épate par la profondeur de sa pensé stratégique. Cela vole bas en dépit des hordes de conseillers et de diplomates qui l’aliment en informations, en réflexions comme le CAPS. Que dit-il ? « Poutine à la main, à cause du désengagement américain. La France et l’Europe doivent prendre conscience de la nouvelle organisation qui est en train de se mettre en place. D’où la nécessité d’une diplomatie européenne » (sic)20. Les bras vous en tombent tant on en apprend plus par les médias de quatre sous que le ministre en charge de la diplomatie n’a pas le temps de parcourir.
Le Quai d’Orsay découvre, avec sidération, que la Russie est devenue un acteur incontournable dans la région et, en Syrie, en particulier. Mazette ! Où va-t-on ? Peut-être, entre temps, grâce à la lecture de prochetmoyen-orient.ch, Jean-Yves Le Drian a pris connaissance de l’ouvrage de Maria Khondynskaya-Golenishcheva intitulé : « Alep. La guerre et la paix » 21 et a découvert des choses qu’il ne connaissait pas ? Résoudre le problème en ayant recours à un ectoplasme qui a pour nom Union européenne et qui n’a aucune réalité diplomatique, il fallait oser le dire. C’est confier le volant à un aveugle. Mais, ce n’est pas fini. « Bachar est en place ; la question n’est pas de savoir ce que l’on pense. On doit d’abord combattre le terrorisme islamiste et ensuite instaurer un État démocratique en Syrie, sans Bachar ». Le Quai d’Orsay découvre que le président syrien – donné pour mort en août 2012 par Laurent Fabius – est toujours à sa place et qu’il faut combattre les terroristes dont le même visionnaire, actuel président du Conseil constitutionnel déclarait que ces mêmes affreux faisaient du bon boulot. On croit tomber à la renverse en découvrant ces paroles inoubliables. De plus, nous allons instaurer un état démocratique sans Bachar. Mais de qui se moque-t-on ?
Nous (France) allons créer ex nihilo un état démocratique à notre main (avec quelle onction internationale incontestable ?) en décidant en lieu et place du peuple syrien. Cela s’appelle de l’ingérence dans les affaires intérieures. Jean-Yves Le Drian n’aurait-il pas abusé de quelques boissons fortes avant de prononcer de pareilles inepties ? Que font ses hauts fonctionnaires au lieu de le conseiller ? Ils rêvent ou ils n’osent pas informer le ministre des principes fondamentaux du droit international. « Dans les deux cas, l’erreur occidentale a consisté à prétendre se substituer aux autres peuples pour définir leurs intérêts »22. Une fois encore, nous jouons aux apprentis sorciers, ne voulant pas tirer les leçons de l’Irak et de la Libye sans parler de l’Afghanistan où règne une joyeuse pagaille.
Lors du dernier conseil des ministres, au titre de la traditionnelle communication sur la situation internationale, il récidive sur le mode humoristique. Il évoque la « tension croissante entre l’Iran et l’Arabie saoudite », la situation « extrêmement tendue » dans ce dernier pays et souligne que tous ces dignitaires « sont dans une prison dorée, puisqu’ils sont logés à l’hôtel Ritz Carlton de Riyad. Mais en même temps, ils sont privés de liberté ». L’un de ses charmants collègues du gouvernement dira plus tard : « on dirait qu’il récite ce qu’il a déjà lu dans la presse »23. Il est vrai que la dernière livraison d’intelligence on line est plus éclairante que les analyses du ministre24. Feuille à laquelle le Quai d’Orsay est abonné. Il suffirait qu’un fonctionnaire de son cabinet lui rédige un bref résumé en une page !
Devant les parlementaires de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat (18 et 24 octobre 2017), Jean-Yves Le Drian retrouve son képi d’ex-ministre de la Défense pour présenter les grands axes de la diplomatie française25. Sur une heure et demie d’exposé, il consacre tout son prêche aux opérations extérieures de la France, omettant de parler de la Russie, de la Chine, des États-Unis, du Proche-Orient. À quoi servent donc les auditions du responsable de la diplomatie française devant les élus de la nation ? Après ces auditions, le sénateur Ladislas Poniatowski lui déclare à titre de propos de bienvenue : « Monsieur le ministre, on a le sentiment, et encore plus, depuis l’audition de la semaine dernière, que vous n’êtes pas ministre des Affaires étrangères mais toujours ministre de la Défense ». Visiblement vexé, Jean-Yves Le Drian réplique : « Si vous voulez dire que j’ai gardé mon casque lourd, mon treillis et mon gilet pare-balles, ce n’est pas faux. Mais, la diplomatie, c’est beaucoup de situations conflictuelles ».
Mais ce qu’oublie le ministre en charge des Affaires étrangères, c’est que la diplomatie a pour principal, si ce n’est essentiel, objectif de régler des situations conflictuelles par des moyens pacifiques. En cas d’échec, la coopération fait place à la coercition, le diplomate cède la place au militaire. Petite nuance… mais de taille lorsque l’on occupe le poste de ministre des Affaires étrangères et non celui de ministre de la Défense ou des Armées ! Il devrait suivre une formation accélérée à la diplomatie, aux relations internationales et à la géopolitique26.
La confession à Europe 1
Intervenant à 8h15 le novembre 2017 sur Europe 1 dans la tranche de Patrick Cohen, le festival continue. Il se contente de paraphraser la parole jupitérienne sans la moindre originalité. La bataille de Raqqa est gagnée ; ne transformons pas le problème iranien en problème nord-coréen ; il faut gagner la paix en Irak en respectant les règles du droit humanitaire ; ne faisons pas du départ de Bachar al-Assad un préalable au règlement de la crise syrienne (les Russes ne nous demandent pas notre avis et ils préfèrent en parler directement avec les Américains) ; rédigeons une constitution et organisons des élections (nous ne savions pas que la Syrie était encore un protectorat français) ; Emmanuel Macron rencontrera le prince saoudien qui a demandé à le rencontrer ; la France est préoccupée par ce qui se passe au Liban et par le sort de Saad Hariri et elle est attachée à la stabilité de ce pays qui accueille beaucoup de réfugiés syriens sur son sol ; au Yémen, la France soutient la coalition mais est préoccupée par la situation humanitaire ; Paris est préoccupé par les prétentions hégémoniques de l’Iran et par le développement de ses capacités balistiques (cela ressemble aux éléments de langage saoudien)…
Le ministre annonce qu’il se rendra à Riyad, à Téhéran et rappelle qu’il a rencontré le maréchal Al Sissi. Pour qui Jean-Yves Le Drian prend-il les auditeurs de cette station privée ? Pour des crétins des Alpes. Rien n’est dit sur le nouvel axe États-Unis/Arabie saoudite/Israël qui se dessine au Proche-Orient !27 Rien n’est dit sur les récentes mises en garde d’Israël face à l’Iran !28 Rien n’est dit sur les initiatives diplomatiques russes sur la Syrie (Astana, Genève…).
Il semble que l’accessoire l’emporte sur le principal, la tactique sur la stratégie, la communication sur l’action. Nous sommes au cœur d’une diplomatie incantatoire qui se trouve à l’opposé d’une diplomatie exécutoire. Brillant ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian se révèle, à l’expérience, un piètre chef de la diplomatie française au moment où les vents sont mauvais et où l’on aurait besoin d’un capitaine au long cours expérimenté… et cela même s’il obtient la libération de l’otage Saad Hariri et sa venue en France. Le prix en est aussi, celui du report de sa visite à Téhéran qui n’a pas apprécié ses charges contre l’Iran (programme balistique, hégémonie dans la région…). Ce qui signifie que la médiation française entre l’Arabie saoudite et l’Iran a du plomb dans l’aile !
Après le sottisier de Laurent Fabius, la direction des archives du Quai d’Orsay (délocalisée à La Courneuve par la grâce d’un tiers mondiste, deux tiers mondain, Bernard Kouchner) s’honorerait en commençant à alimenter le bêtisier de Jean-Yves Le Drian. Il possède un art consommé d’enfoncer les portes ouvertes et d’enfiler les perles diplomatiques
On l’aura compris, faute d’avoir prise sur les évènements, Jean-Yves Le Drian pratique avec un certain succès, il faut le lui reconnaitre, la politique du perroquet qui répète ce que dit son maître, la diplomatie du psittacisme. Certains considèrent que la France vient de réussir un coup de maître diplomatique avec l’affaire Hariri29. L’avenir nous dira ce qu’il en est. Souvenons-nous de ce qu’il reste aujourd’hui de la médiation de Jupiter sur la Libye (accord de la Celle-Saint-Cloud) ! Souvenons-nous de ce que nous a coûté notre implication dans les affaires libanaises au début des années 1980 : multiplication des prises d’otages, assassinat de notre ambassadeur à Beyrouth et de son attaché militaire, attentat contre le bâtiment Drakkar à Beyrouth de 1983 qui a tué 58 parachutistes ! L’histoire ne se répète pas nécessairement mais on ne sait jamais…
Quelle meilleure conclusion de cet épisode peu glorieux pour la diplomatie française que la une de Time Magazine du 9 novembre 2017, hebdomadaire auquel s’est longuement confié Jupiter dans la langue de Shakespeare (dans un « anglais excellent, fait très rare chez un dirigeant français ») et qui l’affiche le visage grave ! « Le prochain leader de l’Europe » (« The Next Leader of Europe ») en est le titre principal accompagné en petits caractères d’un commentaire peu élogieux : « Encore faudrait-il qu’il arrive à gouverner la France » (« If Only He Can Lead France »)30. Même si le corps de l’article est prudemment sceptique, il n’en reste pas moins que nos amis américains, nos meilleurs ennemis aiment bien et pratiquent à merveille le in cauda venenum (dans la queue le venin) à l’égard de leurs principaux alliés ! Qui aime bien, châtie bien… c’est bien connu depuis la nuit des temps.
Au vu de tout ce qui précède, le président de la République et son ministre de l’Europe et des Affaires étrangères gagneraient à méditer quelques réflexions frappées au coin du bon sens du général Pierre de Villiers précité. Parmi d’autres, nous leur recommanderons celles-ci : « Dans les temps difficiles que nous traversons, mieux vaut faire de la stratégie que de la tactique »31 et « Sans bonne stratégie, la meilleure des tactiques est d’un faible rendement. Sans supériorité tactique, la meilleure stratégie est défaillante »32. Cela vaut également pour l’Arabie saoudite qui comme le rappelle Alain Rodier : « Mieux vaut entretenir un foyer de fixation à l’extérieur que gérer une insurrection à domicile »33.
Prudence est mère de sûreté surtout avec l’imprévisible MBS et ses sbires. La diplomatie française éviterait quelques fâcheuses embardées dans la région en privilégiant la vérité à l’ambiguïté. La pratique des relations internationales requiert du temps et de la patience et, surtout, une bonne dose d’équilibre, de discrétion, voire de secret, gage de son efficacité. On sait que les voyages forment la jeunesse, déforment les pantalons. Aujourd’hui, sous le règne impérial, omnipotent et omniscient de Jupiter-Zeus, nous savons que la prétendue diplomatie française peut se résumer en un vulgaire voyage en absurdie.
Guillaume Berlat
20 novembre 2017
1 Anne Cheyvialle, Un milliard d’euros pour les entreprises françaises, Le Figaro, 10 novembre 2017, p. 7.
2 Anne de Guigné, La compétitivité de la France ne se redresse pas. Le déficit commercial, inquiétant talon d’Achille de l’économie française, Le Figaro économie, 9 novembre 2017, pp. 21-22-23.
3 Philippe Dagen, Abou Dhabi, l’anti-Louvre, Le Monde, 14 novembre 2017, p. 22.
4 François-Xavier Bourmaud, Macron inaugure le Louvre d’Abou Dhabi, Le Figaro, 9 novembre 2017, p. 9.
5 Marc Semo, A Abou Dhabi, Macron prône le dialogue des civilisations sur fond de tensions régionales, Le Monde, 10 novembre 2017, p. 10.
6 Roumiana Ougartchinska, Libye. La revanche de Daech ?, Marianne, 17-23 novembre 2017, pp. 46-48.
7 Pierre de Villiers, voir chapitre 5 : « Le prix de la paix, c’est l’effort de guerre », dans Servir, Fayard, 2017, pp. 125-148.
8 Marc Semo, Abou Dhabi, le nouvel ami de Paris, Le Monde, 11-12-13 novembre 2017, p. 7.
9 Emmanuel Macron. Une semaine dans le vie du président, Paris Match, 16-22 novembre 2017, Une et pp. 54 à 68.
10 Ludovic Marin, Arabie saoudite-Iran : Macron a rencontré le prince ben Salmane à Riyad, www.LePoint.fr, 10 novembre 2017.
11 Marie Bourreau/Hélène Sallon, L’ONU exige la levée par Riyad du blocus du Yémen, Le Monde, 10 novembre 2017, p. 10.
12 Benjamin Barthe, « Où est Saad Hariri ? », se demandent les Libanais, Le Monde, 11-12-13 novembre 2017, p. 6.
13 Nouvel échange d’amabilités entre Donald Trump et Vladimir Poutine, www.Lexpress.fr , 11 novembre 2017.
14 Jean-Pierre Perrin, Liban : la démission forcée de Saad Hariri déchire la communauté sunnite, www.mediapart.fr , 11 novembre 2017.
15 Jean-Pierre Perrin, Comment Hariri s’est retrouvé piégé en Arabie saoudite, www.mediapart.fr , 10 novembre 2017.
16 Vincent Vantighem, Yémen. Au bord de la catastrophe, 20’, 10 novembre 2017, p. 8.
17 Marc Semo, Emmanuel Macron en mission d’apaisement en Arabie saoudite, Le Monde, 11-12-13 novembre 2017, p. 6.
18 Renaud Girard, Les risques de la politique saoudienne, Le Figaro, 14 novembre 2017, p. 19.
19 Le casse-tête syrien, Le Canard enchaîné, 8 novembre 2017, p. 2.
20 Jean-Jacques Mével, 23 pays européens se lancent dans une opération militaire inédite, Le Figaro, 14 novembre 2017, pp. 6-7.
21 Guillaume Berlat, Alep : guerre, paix et mythologie, www.prochetmoyen-orient.ch , n° 151, 6 novembre 2017.
22 Thierry de Montbrial, Vivre le temps des troubles, Albin Michel, 2017, p. 66.
23 Prison dorée, Le Canard enchainé, 15 novembre 2017, p. 2.
24 www.intelligenceonline.fr , Le Monde du renseignement, n° 794, 15 novembre 2017.
25 Le soldat du Quai, Le Canard enchaîné, 8 novembre 2017, p. 2.
26 Philippe Moreau-Defarges, La géopolitique pour les nuls, First éditions, 2016.
27 Christophe Ayad, Des liaisons dangereuses, Le Monde, 10 novembre 2017, p. 23.
28 Piotr Smolar, Les nouvelles lignes rouges d’Israël face à l’Iran, Le Monde, 10 novembre 2017, p. 10.
29 Hadrien Desuin, Saad Hariri à Paris : le réveil diplomatique de la France, www.lefigaro.fr , 16 novembre 2017.
30 La une ambiguë du « Time Magazine » sur Emmanuel Macron, 6Medias publié par www.LePoint.fr , 9 novembre 2017.
31 Pierre de Villiers, précité, p. 21.
32 Pierre de Villiers, précité, p. 56.
33 Éric Denécé (sous la direction de), La menace mondiale de l’idéologie wahhabiste, CF2R, Arcena Imperï, 2017, p. 203.
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