Cameroun- Répression : Patrice Nganang devant le procureur mardi, mais les partisans du régime font déjà campagne pour sa mise à mort !
Par Natondi K.
Cameroon Voice
A moins d'un avenant dans le calendrier de ceux qui ont séquestré Patrice Nganang depuis mercredi, et de la justice camerounaise qui va se charger comme d'habitude de lui faire payer ses fréquentes impertinences vis-à-vis du président Camerounais, l'écrivain et enseignant sera présenté au procureur de la République mardi 12 décembre 2017.
A charge pour celui-ci de décider de la suite, au regard des éléments que lui fourniront les enquêteurs à la suite des interrogatoires qui durent depuis le 06 décembre, date de son enlèvement à l'aéroport de Douala.
Approché, lundi, son avocat, Me Emmanuel Simh, a révélé que la garde à vue de Patrice Nganang avait été prorogée de 48 heures, et que la principale accusation d'outrage à chef de l'Etat pour laquelle il avait été arrêté avait été annulée. Restent cependant trois autres, à savoir : faux et usage de faux (possession de deux passeports américain et camerounais), immigration clandestine et menace de mort».
Cependant, la mobilisation au Cameroun et dans le monde pour sa libération se poursuit.
C'est le cas des ONg de défense des droits humains REDHAC et TRIBUNAL ARTICLE 53 qui ont tenu à rappeler aux autorités camerounaises que "l'Etat du Cameroun est signataire de la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, et de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Pacte International Relatif aux Droits Civils et Politiques (PIRDCP), par conséquent, il a l'obligation de respecter scrupuleusement ces instruments".
Même si de l'autre côté, les rangs des partisans du régime qui veulent sa mise à mort, pointant du doigt le fait qu'il ait menacé de mort leur chouchou Paul Biya, ne cesse non plus de s'étoffer. Et ceux-ci se recrutent parmi des personnes que l'on croyait à l'abri d'une telle dérive.
Si par exemple la réaction d'un certain Albert Mbida, journaliste et haut-fonctionnaire camerounais à la retraite, considéré à tort ou à raison comme un des "intellectuels organiques" du régime, ne surprend personne, celle d'un journaliste du quotidien "Le Messager" qui a repris vertement son confrère Haman Mana du quotidien Le Jour parce que celui-ci avait osé prendre la défense de l'écrivain pris dans les serres du régime et des forces d'oppression, a bouleversé plus d'un.