Erdogan qualifie Israël "d'État terroriste qui tue des enfants", Netanyahu en colère lui répond
Article originel : Erdogan Calls Israel "Terrorist State That Kills Children", An Angry Netanyahu Responds
Par Tyler Durden
Zero Hedge
Traduction SLT
Les relations entre Israël et la Turquie se sont détériorées dimanche après que leurs dirigeants aient échangé des accusations d'implication dans le terrorisme, quelques jours après la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël. Tout d'abord, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu'il combattrait la déclaration controversée, qualifiant Israël "d'État terroriste" qui tue des enfants, dans un discours prononcé à Istanbul.
"La Palestine est une victime innocente... quant à Israël, c'est un État terroriste, oui, terroriste ", a déclaré Erdogan dans un discours prononcé dans la ville centrale turque de Sivas. "Nous n'abandonnerons pas Jérusalem à la miséricorde d'un État qui tue des enfants."
Le dirigeant turc a déjà menacé de couper les liens avec Israël si Trump tenait sa promesse de déplacer l'ambassade étatsunienne. Il a participé à l'organisation d'une réunion internationale de fonctionnaires des pays à majorité musulmane pour discuter de la manière dont ils devraient réagir. En outre, il a également averti que le déplacement de l'ambassade représenterait un obstacle d'un point de vue logistique.
Quelques heures après les déclarations virulentes d'Erdogan, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a riposté, qualifiant son homologue de leader qui bombarde les villageois kurdes et soutient les terroristes, lors d'une visite officielle à Paris. Alors que les deux pays avaient normalisé leurs relations ces dernières années, le déchaînement s'est produit dimanche après que la Turquie eut été en colère contre la décision du président étatsunien Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël. De plus, comme nous l'avons rapporté vendredi et samedi, la décision de Trump a déclenché des manifestations dans les pays musulmans et arabes pendant quatre jours.
Erdogan a décrit plus tôt le statut de Jérusalem, que les Palestiniens du secteur oriental considèrent comme leur capitale de leur futur État, comme une "ligne rouge" pour les Musulmans. Netanyahu s'est empressé de contrer l'assaut lorsqu'il s'est exprimé plus tard lors d'une conférence de presse aux côtés du président français Emmanuel Macron.
"Je n'ai pas l'habitude de recevoir des conférences sur la moralité d'un dirigeant qui bombarde des villageois kurdes dans sa Turquie natale, qui emprisonne des journalistes, qui aide l'Iran à contourner les sanctions internationales et qui aide les terroristes, y compris à Gaza, à tuer des innocents", a-t-il déclaré, cité par l'AFP. "Ce n'est pas l'homme qui va nous faire la leçon."
Les commentaires du premier ministre israélien ont été immédiatement dénoncés par le porte-parole d'Erdogan, Ibrahim Kalin, qui a déclaré : "Au lieu de s'attaquer à notre pays et à notre chef, les autorités israéliennes feraient mieux de mettre fin à leur occupation des territoires palestiniens".
Erdogan a profité de sa position en tant que président actuel de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) pour convoquer un sommet du groupe panislamique mercredi. "Nous montrerons que l'application de la mesure ne sera pas aussi facile que cela", a-t-il ajouté dimanche, se référant à la reconnaissance étatsunienne de Jérusalem. Il a déclaré qu'il était "absurde" de nier le "lien ancien" des Juifs avec Jérusalem.
Au cours de son discours, Erdogan a tenu une photo de ce qu'il a déclaré : un garçon palestinien de 14 ans d'Hébron, en Cisjordanie occupée, emmené par les soldats israéliens. La Turquie et Israël avaient amélioré leurs relations diplomatiques ces dernières années, mais Erdogan a continué à défendre la cause palestinienne et a régulièrement critiqué la politique israélienne.