Le Bilderberg réunit chaque année des personnalités occidentales de la politique ou des affaires. Emmanuel Macron a participé en 2014 au club le plus fermé du monde.
A peine Edouard Philippe nommé à Matignon, en mai 2017, la "complosphère" s’est déchaînée : la France était tombée sous le contrôle de la "maçonnerie mondialiste". Motif ? Le nouveau Premier ministre avait participé au Bilderberg 2016, en Allemagne. L’information figure d’ailleurs sur la notice Wikipédia de l’ancien maire du Havre. Le Bilderberg? Le club le plus fermé au monde. Le plus secret aussi. Le lieu où des présidents américains et européens sont conviés avant leur élection. Un terrain de débats confidentiels entre politiques, dirigeants de multinationale et agents secrets… Chaque printemps, la centaine d’invités converge vers un hôtel de luxe privatisé. Chefs d’Etat, ministres, patrons de banque, PDG de multinationale, militaires, universitaires ont été priés de venir seuls, sans conjoints, sans assistants ni gardes du corps. L’hôtel est sous haute protection et les échanges se déroulent sous la règle de Chatham House, un vieux code éthique de la diplomatie britannique qui interdit de rendre publiques les identités et les propos des autres invités. Durant ces trois jours, ils vivront en vase clos. Objectif? Discuter entre spécialistes sur la marche du monde. Rien que ça…
En 2014, Macron dit "tout le mal qu’il pense de la politique menée par François Hollande"
Dans une longue enquête publiée par le JDD, des participants racontent ce qu’il se passe lors de ces rencontres. L’une d’entre elles a déjà beaucoup fait parler : celle de 2014 quand Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint de l’Elysée, était venu parler au 62e Bilderberg. "Devant ces 130 personnes, le secrétaire général adjoint de l’Elysée a pris la parole pour dire tout le mal qu’il pensait de la politique menée par François Hollande", se souvient l’un des participants, encore médusé de la "charge de ce jeune inconnu". Fleur Pellerin confirme. "Je n’en ai jamais rien dit à personne… Il est vrai que sur le coup j’en ai été un peu choquée, même si j’avais entendu dire qu’Emmanuel Macron se démarquait déjà de François Hollande", confie l’ancienne ministre aujourd’hui reconvertie dans le privé.
Neuf jours après ce Bilderberg, le secrétaire général adjoint quitte l’Elysée. Le 10 juin 2014, il annonce qu’il souhaite "mener des projets personnels dans les domaines de l’enseignement et de la recherche". Plus exactement, durant cet été 2014, le futur président cherche un poste d’enseignant à Harvard ou à Berlin. Deux mois plus tard, fin août 2014, c’est le départ brutal d’Arnaud Montebourg du ministère de l’Economie. Voilà Emmanuel Macron remis en selle, ministre de François Hollande qu’il a pourtant étrillé trois mois plus tôt à Copenhague. Mais grâce à la règle de Chatham, personne n’en a fait état. Le secret a du bon. S’il avait eu un compte rendu du Bilderberg, le président socialiste aurait-il nommé à Bercy son futur Brutus ?...
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