Recherché par la justice française, invité par Macron en Algérie

Alexandre Djouhri (c) DR

Décidément la terre africaine pour l'ancienne puissance coloniale est la terre de tous les possibles. Alors que Djouhri est recherché par la justice française qu'il fuit désespérément, Macron, en terre algérienne, se serait permis de l'inviter. Selon le Canard enchaîné  :

"Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République, prie Monsieur Alexandre Djouhri de bien vouloir participer à la réception qu'il offrira à l'occasion de son déplacement en Algérie à la Résidence de France, le mercredi 6 décembre 2017 à 19h15...l'homme d'affaires, sulfureux intermédiaire dans des marchés d'armement, visé en France par plusieurs enquêtes judiciaires s'est présenté à la Villa des Oliviers, dans les hauts d'Alger, où loge l'ambassadeur. L'invité, à qui plusieurs services de police ont envoyé une convocation restée jusque-là lettre morte, a franchi sans encombre tous les points de contrôle de cette enclave française, gardée et surveillée par la maréchaussée. Le juge Serge Tournaire, qui, depuis des mois, cherche en vain à l'entendre, notamment dans le dossier libyen, risque de n'apprécier que modérément cet épisode mondain..." (Canard enchaîné, L'encombrant invité de Macron à Alger, 13.12.17).

Ahmed Djouhri est un pur produit des réseaux françafricains. Selon Wikipedia : "Ahmed Djouhri est initié aux affaires par André Tarallo, l’ancien dirigeant d’Elf. À la fin des années 1990, Alexandre Djouhri est recruté par Vivendi Environnement (devenu Veolia). Il est décrit comme un « ami personnel » de son président Henri Proglio...Sous la présidence de Jacques Chirac, il devient un intime des conseillers présidentiels Maurice Gourdault-Montagne (actuel secrétaire général du Quai d'Orsay sous Macron, ndlr) et Dominique de Villepin. Il se rallie en 2006 aux réseaux de Nicolas Sarkozy. Il accompagne Claude Guéant lors de ses déplacements en Libye ou en Algérie"... Alexandre Djouhri est cité dans l’enquête sur un possible financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy. Des indices concordants s’étant accumulés sur un possible versement de fonds par Mouammar Kadhafi pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, une enquête judiciaire est instruite depuis avril 2013 par deux juges du parquet national financier (PNF). Il s'agit de déterminer si la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy a bien fait l’objet d’un financement illicite libyen. Au cours de cette enquête, le domicile suisse d'Alexandre Djouhri fait l’objet d’une perquisition approfondie en mars 2015. Depuis lors, Djouhri ne met plus les pieds en France ou seulement le week-end, comme il le confie à Alain Marsaud « pour éviter une garde à vue. En septembre 2016, Djouhri ne se rend pas à la convocation d'un juge du PNF dans le cadre de cette enquête. Selon le magazine Marianne, la justice demande alors à Interpol d'émettre et de diffuser un mandat d'arrêt international contre Djouhri »".

Visiblement tout ce petit monde françafricain est resté très en lien.

Selon Mondafrique, "dans les années 1990-2010, la proximité de ce beur de Sarcelles avec feu le puissant général Larbi Belkheir, un des principaux “parrains” alors du système algérien, lui avait facilité son irrésistible ascension en France !".

Selon Le Canard, un porte-parole de l'Elysée, a confirmé cette surprenante invitation : "Il a été invité par l'ambassade (...). Ce n'est pas la première fois que ce monsieur tente de croiser le Président." Cette insistance "a mis Macron en colère"."

On croira le porte-parole sur parole ?

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