G5-SAHEL OU L’ART DE REFILER LA PATATE CHAUDE...
PROCHE ET MOYEN ORIENT
Manifestement, Emmanuel Macron est un homme pressé qui sait ce qu’il veut dans les domaines régaliens de son action qu’il s’agisse de la Défense (« Le Président de la République est le chef des armées » selon l’article 15 de la constitution du 4 octobre 1958) ou bien des relations internationales (« Le Président de la République accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères ; les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires étrangers sont accrédités auprès de lui » selon l’article 14 de cette même constitution). Dans cette seconde sphère, il entend déterminer la politique étrangère de la France (ce qui est son rôle) et conduire la diplomatie (ce qui serait plus le rôle de son ministre des Affaires étrangères).
Présent sur tous les fronts, il fait de la lutte contre le terrorisme la priorité de la diplomatie française (Cf. ses discours lors de la semaine des ambassadeurs et devant les forces de sécurité pour ne citer que les principaux). S’il entend que la France prenne sa part du fardeau dans cette aventure (Cf. opérations « Chammal » au Moyen-Orient et « Barkhane » dans le Sahel), il souhaite que les principaux États concernés en fassent autant afin de relâcher la pression (militaire et financière) sur notre pays.
En expert des finances publiques qu’il est, il sait que ces aventures extérieures (sans parler de l’opération « Sentinelle » en France qu’il a déjà allégée) sont coûteuses et mettent à mal le budget de la Défense. C’est pourquoi, il vient de décider de réduire la voilure dans « l’Orient compliqué » (l’EIIL ayant été défait sur le terrain) et de transférer, autant que faire se peut, la responsabilité de leur sécurité à la force conjointe antiterroriste de cinq pays (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) regroupés dans le G5 Sahel. A Niamey, le 23 décembre 2017, il exige des victoires dès 2018 comme si la lutte contre le terrorisme était une science exacte. La dernière réunion de ce groupe s’est tenue le 13 décembre 2017 à la Celle-Saint-Cloud en présence de représentants de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE) et de plusieurs chefs de gouvernement ou de ministres (Allemagne, Arabie saoudite, Belgique, Émirats arabes unis, États-Unis, Italie). Afin de mieux appréhender les résultats de l’action du président de la République sur ce dossier, il est indispensable de revenir quelques années en arrière sur le quinquennat de son prédécesseur, François Hollande.