Israël continue de bombarder la Syrie et personne ne fait quoi que ce soit à ce sujet
Article originel : Israel Keeps Bombing Syria and Nobody Is Doing Anything About It
Par Darius Shahtahmasebi
The Antimedia
Traduction SLT
L'armée syrienne allègue que les avions à réaction israéliens ont frappé des dizaines de positions en Syrie tôt mardi matin dans la région d'Al-Qutayfa, à l'est de Damas.
Selon une déclaration du Commandement général de la Syrie, les défenses aériennes du gouvernement syrien ont non seulement intercepté tous les missiles qu'Israël a tirés, mais ont même réussi à contrer la frappe d'un des avions de chasse israéliens, rapporte le Jerusalem Post.
Alors que la frappe n'est pas confirmée du côté israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait référence à l'assaut récent lors d'un déjeuner avec les ambassadeurs de l'OTAN à Jérusalem, selon le Post.
"Nous avons une politique de longue date visant à empêcher le transfert d'armes au Hezbollah qui changent la donne à partir du territoire syrien. Cette politique n'a pas changé. Nous appuyons cela si nécessaire par des mesures concrètes", a-t-il déclaré.
Depuis le début du conflit en 2011, Israël a frappé plus de 100 fois le territoire syrien. Il a également parlé ouvertement récemment de bombarder le Liban. Chacun de ces théâtres de conflit vise à contenir l'influence croissante de l'Iran.
Tout ceci soulève la question : pourquoi l'Iran, la Syrie et/ou le Hezbollah n'ont-ils pas répondu directement au Liban ? Frapper le territoire d'une nation souveraine n'est pas seulement un acte de guerre, c'est tout à fait illégal sans l'autorisation de l'ONU, sauf si cela a été fait en légitime défense.
Est-ce parce qu'Israël aurait plus de 200 bombes nucléaires "pointées vers l'Iran" et que l'Iran et ses alliés ne peuvent pas faire grand-chose pour faire face à une telle menace ?
Selon le Guardian, le président russe Vladimir Poutine aurait ordonné au président syrien Bachar al-Assad et au Hezbollah de ne pas riposter contre les frappes israéliennes en Syrie. Le Guardian note également que les médias israéliens ont affirmé que Poutine a même proposé un accord qui empêcherait les puissances étrangères d'utiliser la Syrie comme base pour attaquer un État voisin, une référence flagrante à l'Iran.
Alors que la plupart des défenses aériennes syriennes sont fournies par la Russie, le Jerusalem Post note que les S-300 et S-400 russes beaucoup plus avancés n'ont pas été utilisés contre les avions de chasse israéliens, malgré que les défenses aériennes syriennes en ont. Il s'agit notamment d'un incident survenu en mars, au cours duquel trois missiles antiaériens dotés d'une ogive de 200 kilogrammes ont pris pour cible plusieurs avions de chasse israéliens.
Manifestement, la Russie n'a aucun intérêt à s'impliquer dans une dispute entre Israël et l'Iran. En fait, il est fort probable qu'elle pourra utiliser le conflit imminent pour poursuivre ses objectifs au Moyen-Orient et devenir la principale puissance, chassant complètement les États-Unis hors de la région. Aujourd'hui encore, la Russie continue d'apporter son soutien au gouvernement syrien afin qu'il reprenne le reste de la Syrie, en particulier dans la province d'Idlib. Une grande partie de l'attention des médias est concentrée ailleurs, comme les manifestations en Iran.
Ne vous y trompez pas, le conflit imminent entre l'Iran et Israël via ses États mandataires pourrait facilement éclater si rien de radical n'est fait pour le dissiper.
Mardi, le chef du Mossad, Yossi Cohen, a mis en garde contre la prolifération de missiles iraniens de précision au Moyen-Orient.
"Les Iraniens s'installent dans le Moyen-Orient sans être dérangés et avec de très grandes forces, d'une manière qui crée virtuellement un couloir aérien et terrestre qui déverse des combattants dans la région afin d'actualiser la vision iranienne", a averti M. Cohen lors d'une réunion du ministère des Finances mardi à Jérusalem, ajoutant que "nous entendons les inquiétudes des dirigeants sunnites à propos de l'Iran qui grandissent, tout comme en Israël. Nous l'entendons de partout."
S'adressant à Politico en décembre, l'ambassadeur aux États-Unis Ron Dermer a également mis en garde :
"Si l'Iran n'est pas repoussé en Syrie, les chances d'affrontement militaire augmentent. Je ne veux pas dire dans l'année ou dans le mois. Je dirais même dans la semaine", a-t-il dit.
"Parce que plus ils poussent, plus nous devons imposer nos lignes rouges, et vous avez toujours la perspective d'une escalade, même lorsque les parties ne veulent pas d'une escalade. Donc, en prenant des mesures pour nous défendre, vous ne savez pas ce qui pourrait arriver. Mais je pense que c'est plus élevés que ce que les gens pensent."
Dans l'intervalle, on ne sait pas exactement dans quelle mesure la Russie pourrait tolérer une attaque flagrante contre l'Iran si elle dépassait la zone frontalière contestée avec Israël. Quoi qu'il en soit, l'Iran et la Russie resteront des alliés clés dans les années à venir jusqu'à ce que l'influence et le contrôle de Washington sur le Moyen-Orient se soient à peu près totalement érodés.