L'offensive turque se poursuit dans la région d'Afrin et le bilan des combats ne cessent de s'alourdir. Les factions kurdes du YPG ont déclaré que les forces supplétives de la Turquie avaient perdu 203 militants tandis que 10 soldats turques auraient été tués depuis le début de l'offensive. Les forces turques déclarent avoir tué 260 militants des forces kurdes YPG, selon South Front. Enfin The Guardian rapporte que 24 civils ont été tués dans l'assaut turque contre les militants kurdes en Syrie.
D'après l'AFP, des représailles kurdes auraient été effectuées par les forces kurdes sur la ville turque de Killis :
...Une personne a été tuée et 13 blessées mercredi par la chute de roquettes tirées depuis le nord de la Syrie sur la ville frontalière turque de Kilis, a annoncé le gouverneur de la province. Ces roquettes, dont l'une a touché et endommagé une mosquée dans la soirée, ont été tirées au cinquième jour d'une offensive menée par la Turquie contre l'enclave d'Afrine dans le nord de la Syrie contre une milice kurde. Une deuxième roquette est tombée peu après sur une maison 100 mètres plus loin, selon le gouverneur, Mehmet Tekinarslan. Peu après la chute de ces roquettes, des tirs des représailles de l'artillerie turque en direction de la Syrie pouvaient être entendus depuis le centre de Kilis, selon une correspondante de l'AFP sur place. Les médias turcs ont imputé ces tirs de roquettes aux combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), considérées comme "terroristes" par Ankara qui veut les déloger de l'enclave d'Afrine...
Reuters relate également que "cent cinquante personnes ont été arrêtées depuis samedi en Turquie, accusées de "diffusion de propagande terroriste" pour avoir critiqué sur les réseaux sociaux l'opération militaire turque contre les miliciens kurdes".
South Front signale que l'armée turque a ouvert un nouveau front dans la partie ouest de la province d'Alep avec le risque d'une confrontation avec l'Armée arabe syrienne :
Le 24 janvier, un convoi militaire turc, comprenant des chars de combat, est entré dans la partie ouest de la province syrienne d'Alep, se préparant à ouvrir un nouveau front contre les forces kurdes du YPG/YPJ dans la région d'Afrin. Selon les médias, le convoi militaire aurait franchi la frontière syrienne via la station Atma et aurait atteint le village de Tellet el-Is et la colline voisine au sud-ouest d'Alep. L'objectif formel du déménagement est d'établir un point d'observation dans la zone en vertu de l'accord de désescalade conclu lors des pourparlers d'Astana. Cependant, certaines sources pro-kurdes croient que les forces déployées au sud d'Afrin pourraient servir à ouvrir un nouveau front pour combattre les YPG/YPJ dans la région. En même temps, des sources progouvernementales supposent que ce poste d'observation sera utilisé pour s'opposer aux opérations futures de l'armée arabe syrienne contre les terroristes dans la province d'Idlib.
Pendant ce temps, un certain nombre de combattants étrangers limités rejoignent les forces kurdes pour combattre l'offensive turque. Selon Middle East Eye :
"Un groupe de combattants étrangers, dont trois Britanniques, se rend dans la ville syrienne d'Afrin pour se joindre à la milice kurde YPG dans leur combat contre la Turquie."
Parmi les volontaires, il y a Huang Lei, un combattant chinois britannique de 24 ans originaire de Manchester, connu sous le nom de Huang Lei, qui, selon The Times, est le commandant de l'escouade de six combattants étrangers. Lei, qui s'est d'abord rendu en Syrie en 2015 pour lutter contre l'EI, a déclaré à la BBC que c'était son "devoir" de combattre. Lei a également déclaré à la BBC qu'il y avait deux autres Britanniques avec lui parmi le groupe, bien qu'ils aient choisi de rester anonymes.
Du côté des rebelles supplétifs des troupes turques, on retrouve la soit disant Armée syrienne libre (ASL) et des groupes de militants anciennement affiliés à Al Qaïda comme des anciens djihadistes de Tahrir al-Cham, nouvelle appellation du Front Al nosra, filiale d'Al Qaïda. Le Canard enchaîné dans son édition du 24 janvier (Erdogan joue les prolongations en Syrie) signale que tant Moscou que Washington ont donné leur aval à cette intervention militaire turque qui bénéficie également de l'appui de sombres djihadistes.