Dans un long, dense, documenté et solide article récemment paru et récapitulant les turpitudes et complicités de Bernard Tapie dans le litige qui l'oppose au Crédit Lyonnais depuis plus de vingt ans, Laurent Mauduit (Mediapart) évoque ce qu'il appelle :
Dans cette partie de l’ordonnance, les magistrats s’arrêtent sur la stupéfiante soirée du 31 décembre 2006, à l’hôtel Miramar à Agadir (Maroc), qui a rassemblé Bernard Tapie, son avocat Maurice Lantourne, André Guelfi, Brice Hortefeux ou encore Jean-François Copé – rencontre que Mediapart a fréquemment évoquée.
Mais dans cette partie de l’ordonnance, c’est un autre extrait, révélant un épisode encore inconnu, qui retient l’attention. Détaillant les relations de forte proximité entre Bernard Tapie et Nicolas Sarkozy, les magistrats apportent ces précisions : « Un étrange document donnait même à penser que Bernard Tapie avait pu jouer un rôle de messager de Nicolas Sarkozy auprès d’autorités étrangères. Dans un courrier en date du 3 août 2007, le secrétariat particulier du président de la République informait le président “avoir reçu un appel de M. Bourgi [Robert Bourgi, figure de la Françafrique souvent utilisée par Nicolas Sarkozy pour des missions occultes – ndlr]. Ce dernier avait eu l’ambassadeur du Congo qui l’avait informé que B. Tapie avait été reçu pendant 48 h à Brazzaville par le président Sassou-N’Guesso et qu’il aurait été mandaté par NS. B. Tapie aurait rendu compte à NS le lundi précédant le courrier”. Bernard Tapie prétendait ne s’être déplacé dans ce pays que pour visiter une école de formation au football, mais il sera observé que c’est précisément à cette période, en juin 2007, que le parquet de Paris ouvrait une enquête préliminaire sur l’affaire dite “des biens mal acquis” qui visait notamment des détournements de fonds publics dans ce pays. »