La France déclare que le programme de missiles iranien doit être mis sous surveillance
Article originel : France says Iran’s missile programme must be put “under surveillance”
Middle East Monitor
Traduction SLT
Le programme de missiles balistiques de l'Iran doit être placé sous surveillance internationale, a déclaré le président français Emmanuel Macron, dans le but d'être plus sévère envers Téhéran tout en préservant l'accord nucléaire que Donald Trump a menacé de démanteler.
Avec l'accord de 2015, qui vise à empêcher l'Iran de développer des armes nucléaires, mis en péril par le président étatsunien, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne travaillent sur un plan visant à le satisfaire d'ici le 12 mai, date butoir pour aborder les essais de missiles balistiques de l'Iran et son influence régionale.
Macron a déclaré que la France, l'un des signataires de l'accord nucléaire, voulait le préserver car rien de mieux n'avait été offert.
Toutefois, il a déclaré que l'utilisation de missiles liés à l'Iran au Yémen et en Syrie doit être abordée car ils constituent un problème de sécurité pour les alliés français.
"Je veux un nouveau cycle de négociations avec les parties régionales et les membres permanents du Conseil de sécurité, comme nous l'avons fait pour l'accord nucléaire, mais en l'élargissant aux pays de la région afin que nous puissions réduire et éradiquer cette insécurité ", a déclaré mardi soir Macron aux journalistes.
"Et (nous devons) mettre l'Iran sous surveillance au sujet de ses missiles balistiques. C'est indispensable pour la sécurité de la région et nous avons donc besoin d'un mécanisme de sanctions et de contrôle adapté."
Alors que l'Iran a accepté de limiter ses activités nucléaires - qui, dit-il, sont purement pacifiques -, ce pays a refusé à plusieurs reprises de discuter de son programme de missiles, ce que les États-Unis et les Européens ont demandé.
Le 8 février, le vice-ministre iranien des affaires étrangères Abbas Araqchi a déclaré que l'Occident devait veiller à ce que l'accord nucléaire aboutisse avant de tenter de négocier d'autres questions.
Citant l'influence iranienne en Irak, au Liban et au Yémen, Macron a déclaré que la politique étrangère de Téhéran " peut parfois être un facteur de déstabilisation et que nous devons dialoguer avec le régime iranien ".
Il a ajouté : "Je pense que toutes les formes de solution militaire à cette situation sont une erreur. On a perdu trop de temps sur la balistique et les activités régionales."
Les commentaires de Macron viennent quelques jours après que des tirs antiaériens ont abattu un avion de guerre israélien revenant d'un raid de bombardement sur des positions soutenues par l'Iran en Syrie.
Macron, dont le ministre des affaires étrangères se rend à Téhéran le 4 mars, a déclaré vouloir organiser une réunion des principaux acteurs de la crise syrienne.
"Je veux que nous ayons dans les semaines à venir une réunion sur la Syrie qui éradique les activités balistiques en Syrie qui mettent en danger toutes les puissances régionales ", a-t-il déclaré, sans élaborer.