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Pour repousser l'Iran, Israël renforce son soutien aux rebelles syriens, "armant 7 groupes différents" (Haaretz)

par Haaretz 21 Février 2018, 18:00 Israël Collaboration Rebelles Syrie Impérialisme Golan Colonialisme Articles de Sam La Touch

Pour repousser l'Iran, Israël renforce son soutien aux rebelles syriens
Article originel : To push Iran back, Israel ramps up support for Syrian rebels
Haaretz


Traduction SLT

Pour repousser l'Iran, Israël renforce son soutien aux rebelles syriens, "armant 7 groupes différents" (Haaretz)

Les récentes tensions le long de la frontière israélo-syrienne ont été principalement aériennes. Mais en raison de l'évolution de la guerre civile syrienne, des changements réels se produisent également sur le terrain dans les hauteurs du Golan.

Le régime d'Assad, qui a pris le dessus pendant la guerre, se concentre désormais sur l'attaque agressive des enclaves rebelles à l'est de Damas et dans la province d'Idlib, au nord du pays. Mais il renforce également progressivement sa présence dans le sud de la Syrie, y compris sur les hauteurs du Golan syrien. Et en conséquence, Israël modifie son déploiement pour se préparer à l'avenir.

L'accord de désescalade pour le sud de la Syrie, que les États-Unis, la Russie et la Jordanie ont signé en novembre dernier, comprenait une promesse de tenir l'Iran et ses milices chiites affiliées à l'écart de la frontière israélienne. Israël voulait que les Iraniens et leurs agents soient maintenus à près de 60 kilomètres de la frontière, à l'est de la route Damas-Daraa. Mais il n' a pas obtenu son souhait; l'accord s'est engagé à les maintenir à seulement 5 kilomètres des lignes de front entre le régime et les rebelles.

Le régime d'Assad a des postes surplombant la frontière israélienne près de Quneitra dans le nord du Golan, et il est possible que de hauts responsables du Hezbollah et des représentants iraniens visitent ces postes, qui sont très proches du territoire israélien. Ce n'est pas la seule évolution importante de ces derniers mois. Il y a environ un mois, le régime a repris l'enclave de Beit Jin, dans le nord du Golan, des rebelles sunnites; elle est située à moins de 15 kilomètres de la frontière israélienne. Les officiers des Forces de défense israéliennes croient que tôt ou tard, Assad s'efforcera de reprendre le contrôle du reste du Golan syrien, en partie à cause de l'importance symbolique de la souveraineté sur la frontière avec Israël. Les membres du cabinet de sécurité, qui ont visité le Golan avec des officiers supérieurs des FDI il y a près de deux semaines, pensent la même chose.

L'analyste Elizabeth Tsurkov, qui a suivi de près les événements en Syrie au cours des dernières années et qui a interviewé de nombreux miliciens rebelles et résidents du Golan syrien, a publié la semaine dernière une enquête détaillée sur le blog "War on the Rocks" sur les développements dans le sud de la Syrie.

M. Tsurkov a déclaré que l'ampleur de l'implication d'Israël dans le sud de la Syrie a changé ces derniers mois en réponse aux succès du régime dans la guerre civile et à la consolidation de l'Iran en Syrie. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu met en garde contre ce dernier à chaque occasion possible et a répété à maintes reprises qu'Israël s'efforcera de le contrecarrer.

Selon les médias étrangers, au cours des derniers mois, Israël a commencé à lancer des attaques aériennes contre des installations de l'armée syrienne et des cibles liées à l'Iran et à ses milices chiites, en plus de ses attaques de longue date contre des convois transportant des armes vers le Hezbollah. Tsurkov a également rendu compte d'autres faits nouveaux survenus.

Des dizaines de rebelles qui se sont entretenus avec Tsurkov ont décrit un changement important dans le montant de l'aide qu'ils reçoivent d'Israël. En outre, elle a déclaré qu'au moins sept organisations rebelles sunnites du Golan syrien reçoivent maintenant des armes et des munitions d'Israël, ainsi que de l'argent pour acheter des armements supplémentaires.

Ce changement est intervenu à un moment où les Etats-Unis ont considérablement réduit leur engagement dans le sud de la Syrie. En janvier, l'administration Trump a fermé le centre d'opérations que la CIA dirigeait à Amman, la capitale jordanienne, qui coordonnait l'aide aux organisations rebelles dans le sud de la Syrie. En conséquence, des dizaines de milliers de rebelles qui recevaient régulièrement un soutien économique des États-Unis ont été privés de ce soutien.

 

Dans le même temps, Israël a également augmenté son aide civile aux villages contrôlés par les rebelles, notamment en fournissant des médicaments, de la nourriture et des vêtements. L'été dernier, Israël a admis pour la première fois qu'il apportait une aide civile aux villages du Golan syrien, mais a refusé de confirmer qu'il apportait également une aide militaire.

 

Tsurkov a déclaré que ces mesures israéliennes sont destinées à bloquer l'avancée du régime Assad dans le Golan et sa conquête des villages rebelles près de la frontière israélienne. Néanmoins, écrit-elle, il y a un écart d'attentes entre les deux camps. Les rebelles attendent un soutien israélien illimité et certains espèrent même obtenir de l'aide dans leurs efforts pour renverser le régime. Les plans d'Israël sont beaucoup plus modestes et se veulent une action d'attente.

Les rebelles sunnites relativement modérés, que l'establishment de défense israélien appelle "les locaux", contrôlent la plupart de la frontière syro-israélienne, à l'exception de deux zones - une zone contrôlée par le régime dans le Golan septentrional et une partie du Golan méridional contrôlée par une branche de l'État islamique, Jaysh Khalid ibn al-Walid. Selon Tsurkov, Israël aide également les rebelles dans leur guerre contre l'État islamique (EI).

Il y a eu des accrochages entre l'EI et d'autres organisations rebelles au cours des dernières années, mais ces batailles n'ont produit aucun changement significatif dans le déploiement des forces. Cependant, les rebelles ont dit à Tsurkov qu'Israël a récemment commencé à les aider en lançant des frappes de drone et des missiles antichar sur les positions de l'Etat islamique pendant ces batailles.

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