Accord secret entre Washington et Ankara : les forces étatsuniennes doivent rester à Manbij et les Kurdes doivent partir.
Article originel : Washington, Ankara in Secret Agreement: US Forces to Remain in Manbij, Kurds to Leave
Fars News Agency
Traduction SLT
TEHERAN (FNA) - Les médias russes ont rapporté que les forces kurdes seront forcées de se retirer de Manbij, Raqqa et de l'Euphrate oriental après l'occupation d'Afrin par Ankara et les militants alliés et à la suite d'un accord secret entre les Etats-Unis et la Turquie, Washington envisage d'étendre la mission en Syrie.
Le média russe Nezavisimaya Gazetta a rapporté dimanche que les affrontements entre les Kurdes et l'armée turque s'étendront probablement à Manbij, Raqqa et les rives orientales de l'Euphrate, ajoutant que les Kurdes se sont retirés du champ de bataille d'Afrin après plusieurs jours d'affrontements violents et probablement après le récent accord entre Ankara et Washington.
Le média russe a ajouté que les unités kurdes ne seront pas autorisées à rester à Manbij, et "ce sont les forces militaires étatsuniennes et turques qui seront déployées dans la région".
Le rapport affirme que les Etatsuniens ont trahi leurs alliés (les Kurdes) pour établir une présence militaire des forces étatsuniennes dans la région de sécurité le long des frontières turco-syriennes, ajoutant qu'Ankara cherche à confier au groupe terroriste de l'Armée syrienne libre (ASL) le pouvoir sur Afrin.
L'ASL affiliée à Ankara transformera Afrin en une région comme Idlib qui accueille tous les groupes terroristes stationnés en Syrie.
La porte-parole du département d'État étatsunien Heather Nauert a déclaré jeudi que Washington n'a pas l'intention de quitter Manbij malgré la promesse de la Turquie d'évacuer les combattants kurdes de la ville stratégique du nord de la Syrie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a également déclaré qu'il a dit à la fois au président étatsunien Donald Trump et au président russe Vladimir Poutine que " la Turquie ne reculera pas en Syrie ", jurant que la campagne en cours à Afrin sera étendue à d'autres parties du pays déchiré par la guerre, y compris Manbij.
L'armée turque, avec l'ASL, a lancé l'opération "Rameau d'Olivier" contre les Kurdes à Afrin, et le dirigeant turc a juré que les opérations "ne s'arrêteront pas à Afrin. Ensuite, Idlib et Manbij".
Erdogan a déclaré que les opérations de la Turquie contre les combattants kurdes se poursuivent dans différentes parties de la Syrie et de l'Irak.
L'opération "Rameau d'Olivier" de la Turquie a été lancée le 20 janvier dans la région d'Alep en Syrie pour évincer les unités de protection du peuple kurde (YPG), qu'Ankara considère comme une organisation terroriste ainsi que la branche syrienne du Parti du travail kurde (PKKK)comme hors-la-loi.
Un responsable du Pentagone a déclaré en décembre 2017 que les forces militaires étatsuniennes sont prêtes à rester dans la Syrie ravagée par la guerre aussi longtemps qu'il le faudra.
"Nous allons maintenir notre engagement sur le terrain aussi longtemps que nécessaire, pour soutenir nos partenaires et empêcher le retour des groupes terroristes ", a déclaré le porte-parole du Pentagone, Eric Pahon.
Le porte-parole du ministère de la Défense sur l'Irak et la Syrie a également réitéré la position de Washington selon laquelle les Etats-Unis et leurs alliés combattent l'EI.
Seyed Mostafa Khoshcheshm, analyste, a déclaré à la fin janvier " que bien qu'une attaque d'Ankara contre Manbij aurait pu sembler désagréable pour les États-Unis, compte tenu des opinions exprimées par les responsables à Washington, la performance de l'administration étatsunienne sur le terrain dans la bataille d'Afrin et l'inaction des militaires étatsuniens et l'absence d'une politique forte et expressive montrent que[le président étatsunien Donald] Trump préfère se tenir à l'écart des situations de combat, en particulier contre un allié de l'OTAN, ce qui rend le rôle futur des États-Unis en Syrie brumeux".
Il a ajouté qu'il n'est pas clair si la Turquie "osera faire un raid sur Manbij alors que les Etatsuniens y sont présents. Toute mesure de ce genre signifierait déclarer la guerre aux États-Unis, et aucun des deux partis ne semble vraiment sérieux au sujet d'une confrontation directe".
Les responsables de l'administration étatsuniennes ont déclaré leur intention de maintenir des troupes en Syrie même après la défaite de l'EI. Washington justifiait autrefois son déploiement de troupes terrestres en Syrie, ce qui viole la souveraineté de la nation combattue, en citant la nécessité de combattre l'EI, mais maintenant il a commencé à mentionner l'influence croissante de l'Iran comme prochaine excuse pour rester dans le pays ravagé par la guerre sans un mandat de l'ONU ou la permission du gouvernement de Damas.
Un haut responsable russe de la sécurité a souligné début mars que les Etats-Unis ont installé une vingtaine de bases militaires dans des zones contrôlées par des militants kurdes qu'ils soutiennent dans le nord de la Syrie, ajoutant que Washington a "provoqué" la Turquie en l'obligeant à lancer des opérations militaires dans les régions par le fait que les USA ont fourni des armes sophistiquées aux Kurdes.