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Femmes palestiniennes, sur tous les fronts. « Se battre pour nos droits, c’est se battre contre l’occupation » (Orient XXI)

par Laurent Perpigna Iban 10 Mars 2018, 15:36 Israël Palestiniennes Résistance Colonialisme Apartheid

Plusieurs centaines de Palestiniennes ont devancé la journée internationale de lutte pour les droits des femmes en manifestant à Qalandia le 7 mars. Si le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem était sur toutes les lèvres, elles n’ont pas pour autant oublié de rappeler que ce sont également leurs droits de femmes qui sont bafoués au quotidien par l’occupation israélienne, en manifestant symboliquement d’un lieu de souffrance vers un autre : d’un camp de réfugiés vers un checkpoint.

« C’est un cri adressé au monde pour témoigner de nos conditions de vie. » Sana était au rendez-vous, ce 7 mars, à l’entrée du camp de réfugiés de Qalandia. À ses côtés, plusieurs centaines de femmes, qui ont toutes répondu à l’appel de l’Union générale des femmes palestiniennes (General Union of Palestinian Women, GUPW). Cette organisation, créée au milieu des années 1960, tente de fédérer les femmes palestiniennes autour de plusieurs axes, allant de l’investissement politique et social à des revendications égalitaires et progressistes.

Alors qu’Ahed Tamimi1 incarne aux yeux du monde le nouveau visage de la résistance palestinienne, ces femmes revendiquent l’importance de leur parole : « Les voix féminines sont des voix puissantes. Le monde nous entend. Mais pour nous, Palestiniennes, il faudrait surtout que ceux qui tiennent et ceux qui commandent ces checkpoints nous entendent également », commente Sana.

Dalal Salama, elle, est l’une des porte-voix du GUPW et par ailleurs membre du comité central du Fatah. Elle prône l’unité, loin des clivages qui divisent la société : « Nous organisons cet événement sous l’égide du GUPW. Nous sommes un regroupement de femmes issues de différents partis politiques, et d’institutions. Mais il n’y a pas de place aujourd’hui pour les couleurs de nos différentes organisations. Seul le drapeau palestinien compte. Seuls nos messages comptent ».

« Le droit au retour est sacré »
Rassemblées à l’entrée du camp de réfugiés de Qalandia, les manifestantes brandissent un panneau sur lequel on peut lire : « Le droit au retour est sacré. Il ne tombe pas sous le coup de la prescription ». La question du droit au retour des Palestiniens est extrêmement sensible dans les camps de réfugiés. Dix mille personnes vivent dans celui de Qalandia, et sa situation géographique, à quelques centaines de mètres du checkpoint menant à Jérusalem, en fait un lieu de tension quasi-permanent. Les affrontements avec l’armée israélienne y sont fréquents...
 
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