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France-Rwanda : un ancien officier brise l’omerta malgré « des menaces émanant de services de l’État » (JAI)

par JAI 15 Mars 2018, 23:51 Rwanda Génocide France Collaboration Françafrique Armée française Ancel Articles de Sam La Touch

 Guillaume Ancel, ancien officier français de l'opération Turquoise au Rwanda en 1994 © Vincent Fournier pour JA

Guillaume Ancel, ancien officier français de l'opération Turquoise au Rwanda en 1994 © Vincent Fournier pour JA

Dans « Rwanda, la fin du silence », qui sort en librairie le 16 mars, l'ancien officier français Guillaume Ancel lève le voile sur l’une des interventions les plus controversées conduites par la France en Afrique au cours des dernières décennies : l'opération Turquoise menée en plein génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994.

« C’est se moquer des Français que de leur mentir sur la nature d’une opération qui a été menée en leur nom. Et c’est tout aussi indécent, vis-à-vis du million de victimes du génocide, d’occulter le rôle inquiétant que la France y a joué. En taisant cette réalité, on s’autorise à ce qu’une telle horreur puisse se répéter. » Longtemps, Guillaume Ancel fut un spécialiste du guidage au sol des frappes aériennes. Ancien TACP (prononcer : « TacPi », pour Tactical Air Control Party Specialist), ce lieutenant-colonel diplômé de Saint-Cyr guidait les avions de chasse de l’armée française vers leur cible, sur différents terrains d’opération.

Depuis quelques années, revenu à la vie civile, il est passé aux « frappes littéraires ». Dans Rwanda, la fin du silence (Les Belles Lettres), qui sort en librairie le 16 mars, cet ancien artilleur lève le voile sur l’une des interventions les plus controversées conduites par la France en Afrique au cours des dernières décennies. En mai 2017, déjà, il décryptait, chez le même éditeur, les manquements de la politique française durant le conflit en ex-Yougoslavie, à travers un récit décapant : Vent glacial sur Sarajevo.

A la veille de la sortie de son ouvrage sur l’opération Turquoise, basé sur un témoignage dont Jeune Afrique a rendu compte dès 2014, Guillaume Ancel revient sur la culture du secret au sein de la Grande Muette, et sur le paravent humanitaire déployé autour d’une intervention militaire politiquement sensible.

 

 

Dans « Rwanda, la fin du silence », qui sort en librairie le 16 mars, l'ancien officier français Guillaume Ancel lève le voile sur l’une des interventions les plus controversées conduites par la France en Afrique au cours des dernières décennies : l'opération Turquoise menée en plein génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994.

« C’est se moquer des Français que de leur mentir sur la nature d’une opération qui a été menée en leur nom. Et c’est tout aussi indécent, vis-à-vis du million de victimes du génocide, d’occulter le rôle inquiétant que la France y a joué. En taisant cette réalité, on s’autorise à ce qu’une telle horreur puisse se répéter. » Longtemps, Guillaume Ancel fut un spécialiste du guidage au sol des frappes aériennes. Ancien TACP (prononcer : « TacPi », pour Tactical Air Control Party Specialist), ce lieutenant-colonel diplômé de Saint-Cyr guidait les avions de chasse de l’armée française vers leur cible, sur différents terrains d’opération.

Depuis quelques années, revenu à la vie civile, il est passé aux « frappes littéraires ». Dans Rwanda, la fin du silence (Les Belles Lettres), qui sort en librairie le 16 mars, cet ancien artilleur lève le voile sur l’une des interventions les plus controversées conduites par la France en Afrique au cours des dernières décennies. En mai 2017, déjà, il décryptait, chez le même éditeur, les manquements de la politique française durant le conflit en ex-Yougoslavie, à travers un récit décapant : Vent glacial sur Sarajevo.

A la veille de la sortie de son ouvrage sur l’opération Turquoise, basé sur un témoignage dont Jeune Afrique a rendu compte dès 2014, Guillaume Ancel revient sur la culture du secret au sein de la Grande Muette, et sur le paravent humanitaire déployé autour d’une intervention militaire politiquement sensible.

 


>>> A LIRE – Guillaume Ancel : « L’histoire mythique de l’opération Turquoise ne correspond pas à la réalité »


 

Jeune Afrique : À quel moment avez-vous pris conscience des dissonances entre la version officielle française sur l’opération Turquoise et votre propre expérience sur le terrain ?

Guillaume Ancel : Comme je le raconte dans mon livre, l’ordre d’opération préparatoire que j’ai reçu dès mon arrivée sur place ne correspondait pas à l’opération humanitaire que les médias présentaient vers la fin juin 1994. Il s’agissait en réalité d’une opération de guerre classique, visant à remettre au pouvoir le gouvernement rwandais, alors en difficulté. Quand on déploie sur le terrain des avions de chasse et les meilleures unités de la Force d’action rapide, c’est rarement pour une mission humanitaire...


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