La Russie menace les Etats-Unis d'une action militaire si Washington frappe la Syrie
Article originel : Russia Threatens Military Action Against US If Washington Strikes Syria
Par Tyler Durden
Zero Hedge
Traduction SLT
Alors que le mystère entoure encore la déclaration de l'ancien secrétaire d'État Rex Tillerson, qui a déclaré lundi - alors qu'il savait déjà qu'il avait été licencié - que Moscou est "clairement" derrière l'empoisonnement du double agent russe Skripal au Royaume-Uni et que l'action russe "déclencherait une réponse", et si c'était là un défi tacite à Trump puisqu'il n'avait plus rien à perdre, il est clair que les relations entre la Russie et les États-Unis, sont au plus bas.
Confirmant cela, une semaine après que le Washington Post ait rapporté que les Etats-Unis envisagaient une nouvelle action militaire contre la Syrie au sujet des prétendues attaques chimiques d'Assad (comme à toutes les autres occasions précédentes), les militaires russes menaçaient d'intervenir contre les Etats-Unis si ils frappaient la capitale syrienne Damas. La menace, par le chef de l'état-major général de la Russie Valery Gerasimov, a été rapporté par les sites des médias russes tels que les agences de presse d'État RIA et Tass, selon CNBC.
Le Général a également déclaré que la Russie avait des "informations fiables" sur les militants se préparant à organiser une attaque chimique mettant en cause le gouvernement contre des civils. En d'autres termes, une autre attaque sous faux drapeau étatsunien, comme celle lancée en 2013 qui a failli provoquer un conflit militaire entre la Russie et les Etats-Unis.
Gerasimov a prédit que les Etats-Unis utiliseraient alors cette attaque pour accuser les troupes du gouvernement syrien d'utiliser des armes chimiques. Il a ajouté que les États-Unis allaient alors envisager de lancer une frappe de missiles sur les districts du gouvernement à Damas.
"Dans plusieurs districts de l'est de la Ghouta, une foule a été rassemblée avec des femmes, des enfants et des personnes âgées, amenés d'autres régions, qui devaient représenter les victimes de l'incident chimique", a déclaré Gerasimov, selon le RIA.
Mais bien plus inquiétant encore, Gerasimov a déclaré que la Russie répondrait à une attaque étatsunienne contre la Syrie si la vie des soldats russes était menacée, en ciblant tous les missiles et lanceurs impliqués : "Au cas où il y aurait une menace sur la vie de nos militaires, les forces armées russes prendront des mesures de représailles à la fois sur les missiles et les porte-missiles qui les utiliseront", a déclaré le général russe.
Le régime du président syrien Bachar Al Assad, soutenu par la Russie, continue de lancer des attaques aériennes sur l'enclave rebelle de la Ghouta Est, juste à l'extérieur de Damas, où les États-Unis ont allégué qu'Assad avait à nouveau utilisé des armes chimiques.
Le Conseil de sécurité des Nations unies avait demandé un cessez-le-feu en Syrie il y a deux semaines; lundi, les États-Unis ont menacé d'"agir si nous le devons" si la résolution de l'ONU sur le cessez-le-feu continue d'être ignorée a déclaré lundi L'ambassadrice à l'ONU, Nikki Hailey, que les États-Unis étaient en train de rédiger une nouvelle résolution de cessez-le-feu avec "une impossibilité de s'en échapper" et a averti que les Etats-Unis étaient prêts à agir.
"Ce n'est pas le chemin que nous préférons, mais c'est un chemin que nous avons déjà pris, et nous sommes prêts à le reprendre", a déclaré Haley au Conseil de sécurité des Nations unies lundi. "Lorsque la communauté internationale ne parvient pas à agir, il y a des moments où les États sont contraints de prendre leurs propres mesures ", a-t-elle ajouté.
Pendant ce temps, la guerre civile syrienne par procuration, dans laquelle les Etats-Unis et d'autres alliés ont soutenu des groupes rebelles "modérés" pour renverser le régime d'Assad sous prétexte de combattre l'Etat islamique (EI), se poursuit : la guerre est également considérée comme une bataille d'influence entre la Russie et l'Occident au Moyen-Orient. À mesure que l'influence de l'EI a diminué et que les emplacements occupés par les rebelles ont été récupérés, Assad a repris le dessus en Syrie, tout comme la Russie.
C'est pourquoi les États-Unis sont de plus en plus impatients de provoquer la Russie.
Pourtant, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré mardi que l'établissement de nouvelles zones de désescalade en Syrie n'était pas une priorité pour le moment, a rapporté Reuters. Il a déclaré aux journalistes qu'il était important d'empêcher la violation des accords de cessez-le-feu dans l'est de la Ghouta, une situation qu'il comptait discuter avec le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu qui est en visite à Moscou.
Enfin, si les Etats-Unis poursuivent effectivement une action militaire contre la Syrie en utilisant le faux drapeau usé de l'"attaque chimique", et si la Russie riposte effectivement contre les navires de guerre étatsuniens dans la région, n'oubliez pas de prendre toutes les actions, car rien n'est aussi haussier - pour les keynésiens - que la troisième guerre mondiale.