Rapport sur la guerre en Syrie au 7 mars 2018 : bataille de la Ghouta Est et "attaques chimiques".
Article originel : Syrian War Report – March 7, 2018: Eastern Ghouta Battle And “Chemical Attacks”
South Front
Traduction SLT
L'administration du président étatsunien Donald Trump envisage une fois de plus une nouvelle "action militaire" contre le gouvernement syrien, a rapporté le Washington Post le 5 mars, citant des fonctionnaires anonymes.
Selon le journal, le président Trump, le chef d'état-major John Kelly, le conseiller à la sécurité nationale Herbert McMaster et le secrétaire à la Défense Jim Mattis se sont rencontrés la semaine dernière pour discuter de nouveaux bombardements en réponse à ce qu'ils appellent les attaques d'armes chimiques par les forces gouvernementales dans l'est de la Ghouta.
Le 25 février, des militants et des médias liés à des groupes militants opérant dans l'est de la Ghouta ont affirmé que Damas avait utilisé du chlore gazeux dans la zone militante. Ces informations auraient incité la Maison-Blanche à envisager une nouvelle action militaire en Syrie. Néanmoins, il convient de noter que le Pentagone a nié qu'une telle réunion ait eu lieu.
Le 6 mars, les Casques blancs, une organisation notoire opérant dans des zones contrôlées par des militants liés à Al-Qaïda, ont rapporté que les forces gouvernementales avaient mené une nouvelle attaque au chlore gazeux dans l'est de la Ghouta qui aurait blessé 30 personnes.
Il est intéressant de noter que des informations faisant état d'attaques chimiques présumées ont commencé à apparaître au cours d'une avancée rapide de l'armée arabe syrienne (AAS) et de ses alliés contre Hayat Tahrir al-Sham (anciennement Jabhat al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda), Ahrar al-Sham, Jaish al-Islam et Faylaq al-Rahman.
Le 7 mars, les troupes de l'AAS avaient libéré une vaste zone, y compris des fermes près des villes de Misraba et Beit Sawa. La ville de Hammouriyah se serait rendue à l'AAS et les troupes gouvernementales auraient commencé à y entrer. La ville de Rayhan, qui avait été un important bastion militant dans la partie nord-est de la poche, avait également été libérée par l'AAS.
La défense des militants s'effondre rapidement. Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et ses homologues ne peuvent être sauvés que par un coup de chance. Par exemple, des missiles étatsuniens frappant Damas à la suite d'attaques chimiques présumées de l'AAS. Les médias liés au groupe HTS font tout leur possible pour atteindre cet objectif.
Le 6 mars, le ministère russe de la Défense a offert aux militants un passage sûr pour sortir de la zone assiégée par un couloir ouvert.
"Le Centre de Réconciliation Russe garantit l'immunité de tous les combattants rebelles qui prennent la décision de quitter Ghouta Est avec des armes personnelles et avec leurs familles", a déclaré le ministère, ajoutant que les véhicules seraient "fournis, et que l'ensemble de la route sera gardée".
Cependant, un porte-parole de Faylaq al-Rahman a publiquement rejeté la proposition en disant qu'Alep ne sera pas répété. Les militants empêchent toujours les habitants d'utiliser le couloir de sécurité pour quitter la zone assiégée.
Selon le major-général Yuri Yevtushenko, chef du Centre russe pour la réconciliation des parties belligérantes, le 6 mars, seulement 17 personnes avaient réussi à quitter la Ghouta Est par le corridor humanitaire d'Al-Wafideen.
Le même jour, un avion de transport militaire An-26 s'est écrasé près de la base aérienne russe Hmeimim. Selon le ministère de la Défense, 39 personnes sont mortes dans l'accident. Six membres d'équipage et 33 personnes étaient à bord, tous militaires. L'incident aurait pu être causé par un dysfonctionnement technique.
Dans la région d'Afrin, l'armée turque et l'armée syrienne libre ont capturé 7 villages, dont Tall Hamu, Shirkan, Metinli et Qatma, des unités de protection du peuple kurde (YPG). Compte tenu des progrès récents, les forces turques tentent maintenant d'isoler la ville d'Afrin, tenue par les YPG, du nord-est et de l'ouest.