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A quoi joue la Russie en Syrie ? (2)

par SLT 15 Avril 2018, 07:53 Poutine Syrie Assad Géopolitique USA France Turquie Impérialisme Russie Articles de Sam La Touch

A quoi joue la Russie en Syrie ? (2)

Le 19 septembre 2015, soit dix jours avant l'intervention russe en Syrie,  nous posions la question "A quoi joue la Russie en Syrie ?" et posions trois hypothèses. Est-ce que la Russie va s'impliquer directement dans le conflit, ou bien va-t-elle intervenir en renforçant l'armée arabe syrienne ou encore va-t-elle exfilter Assad qui était à l'époque en grand danger devant l'avancée des rebelles djihadistes soutenus par l'Occident. Visiblement, les deux premières étaient les bonnes hypothèses et c'est une stratégie qui a payé entraînant la défaite des groupes terroristes salafistes d'Al Qaïda que ce soit d'Al Nosra et de l'Etat islamique qui étaient auparavant épargnés par le trio franco-britannico-étatsunien.

Lire notamment :
- Syrie. Al-Quaïda toujours épargné... par la France et les USA (Canard enchaîné)
- Selon le Canard enchaîné, le gouvernement français aurait soutenu Lafarge dans ses transactions avec l'Etat islamique en Syrie



Mais après les frappes franco-britannico-étatsuniennes du 14 avril 2018, la Russie semble se satisfaire de cette intervention symbolique qui a épargné ses troupes et les troupes syriennes et dont il a été prévenu à l'avance (selon les déclarations de la ministre de la Défense française, Florence Parly, dans une conférence de presse conjointe avec le M.A.E, Le Drian, en date du 14.04.18 à Paris). Malgré la déculottée reçue à l'ONU alors que la Russie réclamait une condamnation de l'attaque impérialiste illégale du triumvirat atlantiste (seulement la Chine et la Bolivie ont voté avec la Russie), Poutine continue à oeuvrer à maintenir de bonnes relations diplomatiques avec ceux qui l'accusent de complicité dans les présumés attaques chimiques du régime syrien à Douma. La France vient de lancer une nouvelle résolution contre le régime d'Assad et ses soit-disant armes chimiques et entend fragiliser l'alliance russo-turco-iranienne en proposant une intensification des "concertations" avec la Turquie. Malgré tout cela et malgré que Macron-Jupiter refuse de lui fournir les informations dont il dispose sur la présumée attaque chimique de la Ghouta, Poutine maintient la venue de Macron en Russie fin mai. De même, Poutine soutient Erdogan qui collabore étroitement avec les djihadistes d'Al Nosra à Idlib et de Jaish Al Islam à Douma et qui a recruté d'anciens membres de l'EI et d'Al Nosra pour lancer son offensive à Afrin soutenue par Poutine. Certes, il s'agit d'une stratégie russe politico-militaire, visant entre autres à ne pas rompre le dialogue diplomatique et politique, mais à présent qu'Erdogan refuse de rendre Afrin à la Syrie, maintient ses troupes illégalement en Syrie (comme la France, les USA, la Grande-Bretagne), applaudit à tout rompre les frappes illégales franco-étatsuno-britanniques en Syrie prenant le relai des djihadistes de Jaish Al Islam qui bombardaient régulièrement Damas de la Ghouta Est, quelle sera la position russe envers le sultan Erdogan ?

Enfin, les Russes vont-ils prendre en compte le fait que la défense aérienne syrienne (DCA) est encore trop vétuste quand bien même elle aurait réussi à stopper 70% des frappes aériennes occidentales ? Poutine n'a-t-il pas compris comme l'a déclaré Ghorbatchev que les frappes du 14 avril pourraient être un test pour lancer des attaques plus massives contre la Syrie alors que des navires US font route vers les côtes syriennes ?

"Je pense que personne n'a besoin de l'attaque (du 14 avril) sous la forme dont on parle et avec de tels résultats. Cela ressemble beaucoup à un entraînement avant de commencer à agir sérieusement", a déclaré Mikhaïl Gorbatchev à la station de radio lettone Baltkom.


La Russie envisage de déployer des S-300 en Syrie comme menace de rétorsion contre les frappes atlantistes en Syrie mais il ne s'agit plus d'envisager à présent, il semble indispensable que Poutine déploie des S-400 en Syrie pour mettre un terme aux bombardements israéliens et étatsuno-franco-britanniques contre l'Etat souverain syrien. Ne pas l'intégrer c'est risqué de prolonger la guerre avec des Occidentaux qui montrent leur vrai visage derrière leurs supplétifs djihadistes.

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