Des armes fabriquées à Roanne tuent au Yémen
Par Thomas Frénéat
Lyon Capitale
Depuis son entrée dans le conflit yéménite, l’Arabie saoudite commande des armes à tour de bras. Aux géants de l’industrie américaine, britannique, mais aussi aurhalpine. Missiles roannais de Nexter, blindés de Renault Trucks... Enquête sur les ventes d’armes locales aux pays accusés de crimes de guerre au Yémen.
Des armes fabriquées dans la région ont-elles servi dans le conflit yéménite ? Il y a encore un an, le gouvernement français assurait que non. Il assumait bien vendre des armes en quantité à l’Arabie saoudite, principal belligérant du conflit, mais expliquait qu’elles n’étaient utilisées que pour des “manœuvres défensives”. Mais, face aux preuves qui s’accumulent depuis quelques mois, l’exécutif a revu sa copie et insiste dorénavant sur le fait qu’il ne pouvait pas “imaginer la survenance du conflit au Yémen”. Malgré cet aveu à peine dissimulé de sa responsabilité, le Gouvernement continue d’honorer ses commandes à la coalition menée par l’Arabie saoudite, et d’attribuer des centaines de licences d’exportation d’armes sur la zone. Ces licences correspondent à des autorisations d’exportation délivrées par le Premier ministre, sans lesquelles toute vente est illégale. Parmi les groupes en bénéficiant, on trouve Nexter et Renault Trucks Defense, qui disposent de sites de production ou de recherche et développement respectivement à Roanne et à Lyon...