Officiellement l'armée française n'était pas censée se trouver sur le territoire syrien mais officieusement on savait qu'il y avait des forces spéciales britanniques, françaises combattant aux côté des troupes étatsuniennes comme en Libye lorsqu'il a fallu renverser Kadhafi puis le tuer en soutenant les rebelles djihadistes ainsi que les rebelles dits "modérés".
Voilà que dans un bras de fer diplomatique entre Erdogan et Macron, l'agence de presse Anadolu a révélé la présence de 5 bases militaires où opèrent les forces françaises notamment dans le nord de la Syrie. Cette publication intervient au lendemain des déclarations du président Macron sur le soutien de Paris aux Forces Démocratiques Syriennes (FDS) kurdes soutenus par les Etats-Unis. Il s’agirait de cinq bases militaires, principalement dans le nord, dans des zones contrôlées par les Forces démocratiques syriennes, bases d’où près "70 soldats français" opéreraient actuellement dans le nord-est de la Syrie. Si avérées, les informations publiées par l'agence Anadolu sont potentiellement sensibles et pourraient constituer une forme de mise en garde d’Ankara à l’égard de Paris.
L’Agence Anadolu selon Voltaire.net précise que "le 1er RPIMa (régiment parachutiste d’infanterie de Marine) est déployé sur le sol syrien. En outre 30 soldats français supplémentaires sont présents à Raqqa et 70 sur divers autres sites". Si tel était le cas la présence de ces troupes seraient illégales au regard du droit international tout comme celles des Etats-Unis marquant un nouvel exemple de collaboration impérialiste franco-étatsunienne.
Mais ces forces spéciales françaises combattent-elles uniquement aux côté des FDS, en a-t-il toujours été ainsi ?
Voltaire.net allègue que ces forces ont soutenu les djihadistes d'Al Qaïda à la Ghouta Est : "Les Forces spéciales françaises qui étaient présentes dans la ghouta orientale ont été exfiltrées sur ordre du numéro 2 de l’Onu, le faucon Jeffrey Feltman, dans des voitures diplomatiques des Nations unies vers le Liban. Elles seront de retour, plus nombreuses, au Nord de la Syrie. Si leur présence dans la banlieue de Damas était un secret de polichinelle, leur arrivée à Manbij est officieuse, dans la mesure où elle a été annoncée par le PYD, mais non confirmée par l’Élysée".
Plus loin dans le même article, Voltaire.net précise : "La France d’Emmanuel Macron semble abandonner son soutien aux jihadistes d’al-Qaïda pour se concentrer sur la création d’un « Kurdistan » en territoire arabe, le « Rojava »".
Si ces allégations étaient vérifiées, ce serait extrêmement grave sachant déjà que selon Le Canard enchaîné, la France a refusé de bombarder les djihadistes d'Al Qaïda jusqu'en 2016.
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Il nous faudra encore attendre des sources plus étayées avant que de pointer du doigt la responsabilité des gouvernements Hollande-Macron dans la collaboration militaire française avec les rebelles djihadistes d'Al Qaïda. Car si on savait le soutien implicite et tacite envers les rebelles djihadistes qui combattaient en Libye et à présent en Syrie, un soutien militaire direct marquerait une coresponsabilité ouverte dans le terrorisme djihadiste en Syrie et ailleurs. Et la question se poserait du rôle des médias français dans leur couverture de la situation à Idlib, à Alep et à la Ghouta Est. Cela relèverait du méga scandale d'Etat. Mais nous attendrons d'être plus informés à ce sujet avant que de tirer des plans sur la comète.
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