Huit ans après sa promulgation, une loi censée lutter contre "les violences en bandes" a servi à arrêter et placer en garde à vue, mardi 22 mai, une centaine de manifestants. Parmi lesquels quarante mineurs qui tentaient d'occuper le lycée Arago, dans le 12ème arrondissement de Paris. Un détournement de loi en bonne et due forme.
Comment une loi contre "les bandes violentes"
est-elle devenue un outil légal pour arrêter de simples manifestants et des lycéens occupants ? Tombée aux oubliettes, cette loi anti-bandes votée il y a huit ans, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, à la suite d'une attaque en bande organisée dans un lycée de Gagny (93), vient en effet d'être appliquée dans un tout autre contexte. C'était le mardi 22 mai. En marge d'une manifestation de fonctionnaires à Paris, 102 personnes, dont 40 mineurs, ont été interpellées et placées en garde à vue sur le fondement de ce texte. Les manifestants ont été arrêtés alors qu'ils tentaient d'occuper le lycée Arago, où ils étaient parvenus à s'introduire. L'affaire avait aussitôt suscité l'indignation ...