Trois opposants détenus au secret depuis fin mars dans le sud du Tchad ont été libérés samedi soir, a appris l'AFP dimanche auprès d'un président de parti d'opposition.
Ils ont été libérés à Moundou (deuxième ville du pays), a indiqué à l’AFP Joseph Dadnadji, président du parti Cadre d’action populaire pour la solidarité et l’unité de la République (CAP-SUR).
« Ils ont déjà rejoint leurs familles » et « sont un peu fatigués », selon M. Dadnadji qui dit ne pas encore savoir s’ils ont subi ou non de mauvais traitements. Pendant leur détention, ils n’ont pas eu accès à un avocat et leurs proches ne savaient pas où ils étaient, dénonce le président de CAP-SUR qui parle d’une procédure « extrajudiciaire ».
Les trois opposants libérés sont deux membres du parti CAP-SUR, dont le président régional à Doba (sud), Meschak Ngarsoulede, ainsi qu’un collaborateur d’un autre parti d’opposition.
Plainte contre X
Selon M. Dadjnadji, ils avaient été enlevés dans la nuit du 17 mars par des agents de l’Agence nationale de sécurité (ANS) alors qu’ils se trouvaient au commissariat de Doba.
Ils étaient venus y porter plainte contre X après la circulation d’un tract dont ils démentaient être les auteurs. Le texte appelait la population de Doba à la révolte et à tuer « les autorités ». « Personne ne peut être enlevé ou séquestré. Si un citoyen commet une infraction, il passe devant le juge », avait déclaré à l’AFP le ministre de la Sécurité, Ahmat Mahamat Bachir, joint au téléphone depuis Libreville...