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Brèves de Mondial 2018 (2) : Le nationalisme s'invite, la Fifa enquête ; Arbitrage vidéo à la carte

par SLT 24 Juin 2018, 12:24 Mondial 2018 Shaqiri Xhaka Nationalisme Fifa Arbitrage vidéo Allemagne-Suède Serbie-Suisse Articles de Sam La Touch

Brèves de Mondial 2018 du 17 au 23.06.18

Brèves de Mondial 2018 (2) : Le nationalisme s'invite, la Fifa enquête ; Arbitrage vidéo à la carte
  • Le nationalisme s'est invité dans le match Serbie-Suisse, la Fifa ouvre une procédure disciplinaire
  • L'arbitrage vidéo à la carte. Exemple du match Allemagne-Suède

A lire également : Brèves de Mondial n°1

Le nationalisme s'est invité dans le match Serbie-Suisse, la Fifa ouvre une procédure disciplinaire

Lors de la rencontre Serbie Suisse (1-2), vendredi dernier, on a assisté à un match dans le match. Les supporters serbes étaient remontés à bloc et présents en nombre dans le stade russe. Ils ont sifflé copieusement les joueurs suisses et éminemment les joueurs originaires du Kosovo. Le Kosovo est une ancienne province serbe qui a déclaré son indépendance en 2008. La Serbie ne reconnaît pas l'indépendance du Kosovo et les relations entre les deux pays restent tendues. Pour rappel, après la fin de la guerre du Kosovo en 1999, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 1244 afin de placer le Kosovo sous administration provisoire de l’ONU. l'intervention des Etats-Unis et de leurs alliés dans le cadre de l'OTAN a entériné la partition de ce territoire appartenant auparavant à la Serbie et avant à la Yougoslavie. Autant dire que les esprits des supporters étaient gonflés à bloc, certains visiblement n'arrivent toujours pas à faire la différence entre les enjeux sportifs et géopolitiques voire militaires. Le football est-il une métaphore appauvrie de la guerre dans l'esprit de certains ? Cette ambiance malsaine a contaminé deux joueurs suisses originaires du Kosovo.

Brèves de Mondial 2018 (2) : Le nationalisme s'invite, la Fifa enquête ; Arbitrage vidéo à la carte

Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri n'ont pu s'empêcher de faire avec leurs mains le geste de l'aigle à deux têtes semblable à celui du drapeau albanais ( (le Kosovo est majoritaire albanais) dans une attitude de défiance ouverte à l'égard du public serbe qui les sifflait mais aussi de l'équipe serbe. Selon Sputniknews, la presse serbe a dénoncé samedi, au lendemain du match, une «provocation honteuse» dans les démonstrations de joie des buteurs suisses Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri. Rappelons que les provocations nationalistes lors des matchs de foot peuvent aisément dégénérer. En 2014, un match Serbie-Albanie, comptant pour les éliminatoires de l'Euro 2016, a été stoppé après de violents affrontements entre joueurs et supporters sur le terrain. Les incidents ont été déclenchés après que la pelouse ait été survolé par un drone portant le drapeau albanais. Stefan Mitrovic, le défenseur serbe, a alors déchiré le drapeau, déclenchant les hostilités et l'invasion du terrain par les supporters.

Brèves de Mondial 2018 (2) : Le nationalisme s'invite, la Fifa enquête ; Arbitrage vidéo à la carte

 Comme tout geste politique est interdit durant les match de football professionnels, la Fifa a décidé d'ouvrir une procédure disciplinaire. Les deux joueurs risquent la suspension au prochain match. Selon The Guardian, "les règles de la Fifa n'envisagent pas directement de sanctionner la présentation d'un drapeau national mais, selon son code disciplinaire, des sanctions peuvent être infligées pour "provocation envers le public". S'ils sont reconnus coupables, les joueurs peuvent être bannis pour un maximum de deux match. Xhaka et Shaqiri ont laissé entendre que leurs actions n'étaient pas provocatrices".

Après avoir marqué son but, Shaqiri a légèrement baissé son short pour laisser entrevoir ses poils pubiens dans un geste semblant être une provocation virile ou une défiance d'ordre sexuelle. Certains nous diront qu'en plus d'être une métaphore appauvrie de la guerre, le football est aussi une métaphore d'un acte sexuel. Ce soir là, l'esprit pourtant brillant de Shaqiri s'est laissé emporté par les démons du nationalisme qui planaient dans le stade. Un pétage de plomb en règle.

Brèves de Mondial 2018 (2) : Le nationalisme s'invite, la Fifa enquête ; Arbitrage vidéo à la carte

Le père du milieu de terrain d'Arsenal, Granit Xhaqa a été emprisonné et battu dans l'ex-Yougoslavie pour avoir milité en faveur de l'indépendance du Kosovo et son frère Taulant joue pour l'équipe nationale albanaise (The Guardian). Quant à Xherdan Shaqiri, il est né le 10 octobre 1991 à Zhegër dans une localité de la commune de Gjilan, au Kosovo, dans la République socialiste de Yougoslavie. En 1992, alors qu'il n'a qu'un an, ses parents ont du quitter le pays pour la Suisse. Cela justifie-t-il un tel emportement sur le terrain de jeu ?

L'arbitrage vidéo à la carte

Si à la quasi unanimité l'arbitrage vidéo est une grande avancée pour l'objectivité de l'arbitrage des match de football, ses modalités d'utilisation restent encore floues. Pour preuve, lors du match Allemagne-Suède (2-1), la Suède aurait mérité un penalty en début de première mi-temps selon le ralenti vidéo diffusé lors du match. Selon Le Soir.be, l'action filmée au ralenti ne laisse peu de doutes  :
" À la 14e minute, Berg s’en allait seul vers le gardien allemand Manuel Neuer lorsqu’il était arrêté fautivement dans le rectangle par Jérôme Boateng, qui ne touchait pas le ballon. Malgré l’effarement de l’attaquant suédois, au tapis, ni l’arbitre de la rencontre ni le VAR ne revenaient sur cette phase pourtant claire...".

Brèves de Mondial 2018 (2) : Le nationalisme s'invite, la Fifa enquête ; Arbitrage vidéo à la carte
Brèves de Mondial 2018 (2) : Le nationalisme s'invite, la Fifa enquête ; Arbitrage vidéo à la carte

Malgré la contestation des joueurs suédois, l'arbitre n'a pas fait appel à l'arbitrage vidéo pas plus que le préposé à la surveillance vidéo. Comme nous le disions dans "Brèves de Mondial 2018" n°1, il serait nécessaire de fixer des règles et un cadre clair à l'utilisation de l'arbitrage vidéo car les allégations de favoritisme de l'arbitre aux grosses équipes sont loin d'être dissipés. Cet arbitrage vidéo à la carte semble favoriser les grandes équipes tandis que les petites ne sont pas logées à la même enseigne, à voir le sort réservé à la Suède.

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