La guerre d'indépendance algérienne ne finit pas de livrer ses secrets. C’est le cas de ces huit Algériennes condamnées à mort pour terrorisme par des tribunaux militaires français. Un travail de mémoire conjoint entre les deux pays serait nécessaire pour soigner les blessures de ce passé douloureux.
L'adoption, le 12 mars 1956, du projet de loi sur les pouvoirs spéciaux en Algérie par le parlement français, avec 455 voix contre 76, dans le but de faire face à la rébellion et au terrorisme, a ouvert la porte à une terrible répression, qui s'est surtout singularisée par la multiplication des cas de condamnation à mort. Les femmes y passaient aussi.

Dans son intervention, la résistante a retracé son parcours, depuis son adhésion à l'Armée de libération nationale (ALN) jusqu'à ses premiers pas dans la guérilla urbaine.
«C'est ma cousine déjà membre de l'ALN qui m'a proposé de rejoindre le maquis. Quelque temps plus tard, on m'a chargée moi et quatre autres femmes du maquis de déposer des bombes en ville», a-t-elle affirmé, citée par le journal Le Soir d'Algérie dans son édition du 20 juin.

Dans sa conférence lors du Forum, Salah Chorfi, lui-même résistant et condamné à mort, a rappelé que 213 détenus avaient été exécutés par la France durant la guerre d'indépendance dont, précise-t-il, «141 à la guillotine, 43 par balles, quatre par empoisonnement et quatre autres brûlés vifs».
Les confessions du général Paul Aussaresses en 2001 sur la torture en Algérie ont brusquement fait resurgir ce passé douloureux entre les deux peuples. Un passé qui pèse encore négativement sur les relations entre les deux pays et que les jeunes générations, comme le défendent des historiens à l'instar de Benjamin Stora et de Mohammed Harbi, devraient solder avec un travail d'apaisement afin qu'un nouvel horizon puisse s'ouvrir en matière de paix et coopération entre les deux États.