Pyramides inversées
Par Sarah Cabarry et Cécile Marin,
Monde diplomatique
À l’instar des pays du nord-ouest de l’Europe, la France enregistre plus de naissances que de morts (solde naturel positif) et accueille plus d’individus qu’elle n’en perd (solde migratoire positif). Sa pyramide des âges est devenue une tour, avec des générations désormais sensiblement de la même importance jusque vers 70 ans, avec l’arrivée à l’âge de la retraite des premiers bataillons du baby-boom.
La pyramide allemande, elle, voit sa base rétrécir sévèrement, les moins de 10 ans étant presque deux fois moins nombreux que les quinquagénaires. Son déficit de naissances s’est approfondi au cours des années 2000, mais il est plus que compensé par une forte immigration, qui culmine en 2015.
Elle aussi en forme de losange, la pyramide bulgare enregistre un fort déficit de naissances à partir de 1990, soit un solde naturel négatif, qui se double d’une forte émigration, probablement mal évaluée par les statistiques officielles.
Le solde migratoire de la Croatie traduit les importants mouvements de population liés à la guerre : fuite lors des premiers combats en 1991 ; retour après leur fin ; départ des minorités serbes lors de l’opération « Tempête » de reconquête de la Krajina en 1995. Depuis l’adhésion à l’Union européenne, en 2013, le déficit de naissances et l’émigration s’aggravent.