La Syrie d'Assad s'apprête à récupérer la frontière du Golan, comme convenu dans l'accord de reddition (Daily Star)

La Syrie d'Assad s'apprête à récupérer la frontière du Golan, comme convenu dans l'accord de reddition : sources
Article originel : Syria's Assad set to recover Golan frontier as surrender deal agreed: sources
Daily Star

Golan Syrie Israël (c) © AP Photo Ariel Schali

BEYROUTH/AMMAN : Le président Bachar Assad est prêt à reprendre le contrôle de la frontière syrienne avec les hauteurs du Golan occupés par Israël dans une victoire majeure sur les rebelles qui ont accepté de se rendre, ont déclaré jeudi des sources des deux côtés.

Soutenu par la puissance aérienne russe et sans opposition des adversaires étrangers d'Assad, les forces gouvernementales ont balayé le sud-ouest de la Syrie au cours du dernier mois dans l'une des campagnes les plus rapides de la guerre, forçant les rebelles massivement désarmés à se rendre.

La campagne, qui a déjà rétabli le contrôle d'Assad sur une partie critique de la frontière avec la Jordanie, marque une autre étape importante dans ses efforts pour reprendre le contrôle du pays fracturé par plus de sept années de conflit.

Le gouvernement n'a pas confirmé l'accord de Quneitra. Les médias d'État ont cité des "rapports" selon lesquels un accord avait été conclu. Il n'était pas clair quand la mise en œuvre commencerait.

Une copie de l'accord envoyé à Reuters par une source rebelle a déclaré que les insurgés avaient négocié l'accord avec la Russie.

Faisant écho aux conditions de reddition imposées aux rebelles ailleurs, les combattants de l'opposition ont accepté de renoncer aux armes lourdes et de taille moyenne. Ceux qui souhaitent rester dans la région vont "régler" leur statut avec l'Etat, c'est-à-dire accepter un retour de sa règle.

Ceux qui rejettent l'accord se verront accorder un passage sûr vers la province d'Idlib dans le nord-ouest, une province d'opposition, selon des termes qui ont également été rapportés par le centre des médias de guerre du Hezbollah. Le Hezbollah soutenu par l'Iran se bat en Syrie pour soutenir Assad.

Une fois la campagne du sud-ouest terminée, Assad se concentrera probablement sur les deux zones qui lui échappent encore.

Il s'agit du nord-ouest tenu par les rebelles, où la présence des forces turques compliquera toute campagne militaire, et des pans du nord-est et de l'est qui sont détenus par des milices dirigées par des Kurdes, soutenues par quelque 2 000 soldats étatsuniens sur le terrain.

Alors que Damas et ses alliés poursuivent la victoire militaire, il semble y avoir peu de chances d'obtenir le genre de paix négociée qui, selon les adversaires d'Assad, est nécessaire pour stabiliser le pays et encourager le retour de millions de réfugiés.

On estime que la guerre a tué des centaines de milliers de personnes, en déplaçant 11 millions de personnes et en poussant quelque six millions de réfugiés à l'étranger.

Un témoin de Reuters du côté israélien de la frontière du Golan a déclaré que les combats se poursuivaient dans la région de Tel al-Haara, une colline stratégiquement vitale saisie par les forces gouvernementales cette semaine. Le bruit des avions se faisait entendre au fur et à mesure que les bombardements se poursuivaient.

La campagne près de la frontière du Golan a été particulièrement sensible en raison des préoccupations israéliennes. Israël a signalé qu'il n'a aucun problème à ce qu'Assad récupère la zone tant que ses alliés iraniens et soutenus par l'Iran ont été tenus à l'écart de la frontière.

Israël a également déclaré qu'il exigerait le strict respect de l'accord de désengagement de 1974 avec l'armée syrienne sur le Golan, menaçant d'une "réaction dure" à toute tentative des forces syriennes se déployant dans cette zone. L'accord, conclu après la guerre du Moyen-Orient de 1973, a créé une zone tampon gardée par la Force de désengagement et d'observation de l'ONU.

Le rapport du centre des médias de guerre du Hezbollah indique que l'accord de reddition stipulait " le retour de l'armée syrienne, représentée par les 90e et 61e brigades, aux positions qu'elle occupait avant 2011 ".

Les détails de l'accord envoyé par la source rebelle comprenaient une disposition selon laquelle la police militaire russe accompagnerait les deux mêmes brigades de l'armée syrienne "jusqu'à la ligne de cessez-le-feu et la zone démilitarisée, conformément à l'accord de 1974".

Les dispositions ne précisent pas les incidences du déploiement d'unités militaires sur l'accord de 1974.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors d'une visite en Russie pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine ce mois-ci, a indiqué que son pays ne s'opposait pas au retour d'Assad au Golan tant que la force iranienne et le Hezbollah restaient à l'écart.

Dans un briefing avec des journalistes israéliens, il a déclaré qu'Israël n'avait pas eu de problème "avec le régime d'Assad depuis 40 ans", notant qu'"aucune balle n'a été tirée sur le plateau du Golan" à cette époque.

Les médias israéliens relatant la rencontre avec Poutine l'ont également cité en disant que les Russes avaient réussi à amener les forces iraniennes et du Hezbollah à s'éloigner de dizaines de kilomètres de la frontière du Golan.

Le président étatsunien Donald Trump a déclaré lundi à Helsinki, lors d'une conférence de presse avec le président russe Vladimir Poutine, que les deux parties avaient convenu de travailler ensemble pour aider à assurer la sécurité d'Israël.

Poutine, l'allié le plus puissant d'Assad, a cité la nécessité de rétablir la situation le long des frontières du Golan à l'État qui prévalait avant l'éclatement de la crise syrienne en 2011.

Israël a fait pression sur la Russie pour faire partir les forces iraniennes et celles soutenues par l'Iran qui se battent pour soutenir Assad. Israël a intensifié les attaques contre ce qu'il décrit comme des cibles iraniennes et des cibles soutenues par l'Iran en Syrie cette année.

Traduction SLT
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