Alexandre Benalla, ancien chargé de mission à l'Elysée impliqué dans des violences lors d'une manifestation du 1er mai 2018, doit être entendu ce jour à partir de 8h30 par la Commission du Sénat. Les sénateurs tenteront de comprendre quelles étaient précisément les fonctions de l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Ce matin, le Canard enchaîné (cité par Public Sénat) allègue que Benalla a été vu avec une personne fichée S à Londres il y a quelques temps.
Après Benalla, ce devrait être au tour de Vincent Crase impliqué également dans les violences de la manifestation du 1er mai 2018 à Paris. Le gendarme de réserve a demandé le huis clos de son audition, selon Le Figaro.
Commentaires dans les médias :
- Le Figaro RÉACTION - Le sénateur Rachid Témal dénonce "au moins deux mensonges" d'Alexandre Benalla
- Le FIgaro Crase participait au projet de structure de réserve au sein de l'Élysée
- Le Monde Face aux sénateurs, Alexandre Benalla se montre finalement prolixe et « précis
Concernant ses passeports diplomatiques, Alexandre Benalla explique qu'il ne bénéficiait pas d'«avantages», mais d'«usages de la présidence de la République [...], la délivrance de passeports diplomatiques pour l'ensemble des personnels qui se déplacent avec le président de la République est automatique. Ça ne confère aucun avantage ou immunité. Ces passeports sont au bureau que j'occupais à l'Elysée.»
Il poursuit : «En ce qui concerne le logement [...] il n'y avait pas de logement libre lorsque je suis arrivé [...] je n'avais pas non plus fait de demande préalable. [...] Je rentrais tard et ne voyais pas ma femme, ni mon fils. [...] (qui n'était pas encore né) J'ai fait la demande, mais je ne l'ai jamais occupé.»
A propos de son véhicule estampillé police : «Ces véhicules sont des véhicules de service et pas de fonction, équipés d'avertisseurs [...] et l'ensemble des véhicules administratifs [...] le sont aussi.»
Philippe Bas invite les sénateurs à regrouper leurs questions pour des raisons de concision. Ils interrogent tour à tour :
«En quoi vos fonctions justifiaient-elles de bénéficier de deux passeports diplomatiques ? Les avez-vous restitués ?»
«Pourquoi a-t-il fallu attendre quatorze mois pour que vous ayez droit à un appartement Quai Branly ?»
«Après votre sanction, avez-vous continué à conduire une voiture estampillée police ? Et à porter une arme ?»
«Pourquoi ces attributs [gyrophares] sur votre voiture ? Dans votre salaire de 6 000 euros, les primes de cabinet et les avantages en nature étaient-ils compris ?»
Concernant les candidatures qu'il aurait pu appuyer pour le GSPR, Alexandre Benalla mentionne son compère du 1er mai, le gendarme réserviste Vincent Crase, auditionné après lui par la commission d'enquête : «C'était mon tuteur au sein de la réserve opérationnelle lorsque j'avais 17 ans et demi.»
Esther Benbassa interroge Alexandre Benalla sur son port d'arme et sur la publication de L'Obs dans laquelle on le voyait figurer sur une photographie en avril 2016 avec une arme, avant qu'il n'ait obtenu le port d'arme.
Elle demande également si Alexandre Benalla «terrorisait» les policiers, comme les syndicats de police ont pu le faire savoir auprès de la commission d'enquête du Sénat.
Alexandre Benalla ironise : si le GSPR le craignait, il se dit «inquiet» pour la sécurité du chef de l'Etat. «Il n'y a eu aucun incident avec eux, ce sont des camarades avec lesquels on s'entend bien. Je mangeais avec eux, j'allais m'entraîner avec eux à la salle de tir...», assure Alexandre Benalla.
Concernant la question de la photographie parue dans L'Obs, Alexandre Benalla répond qu'il travaillait à l'époque pour l'office européen des brevets à Munich en Allemagne. Selon lui, les règles en vigueur outre-Rhin lui permettaient de porter une arme.
Patrick Kaner président du groupe PS au Sénat, demande à Alexandre Benalla de revenir sur ses propos concernant ses fonctions : était-il «l'épaule» d'Emmanuel Macron.
Alexandre Benalla estime qu'on aurait aussi bien pu dire la même chose de François-Xavier Lauch, suivant l'éclairage et la grille de lecture médiatique apportée. Il reconnaît tout de même des crispations avec le GSPR à propos de son rôle auprès du président de la République.
«J'ai pu accéder de mémoire cinq fois à la Préfecture de police. Les deux premières, c'était pendant la campagne présidentielle. Les trois autres fois où j'y suis allé à deux reprises, c'était pour la préparation du One planet summit. La dernière fois, c'était pour les faits dont on ne peut parler aujourd'hui [les événements du 1er-Mai] et j'étais avec un policier», précise Alexandre Benalla.
Répondant à la question d'un sénateur, Alexandre Benalla revient sur la séquence de deux semaines qu cours desquelles il aurait été sanctionné après les événements du 1er mai : «J'ai été convoqué par Patrick Strozda une première fois, il m'a dit qu'il me tiendrait au courant des suites. C'est lui qui m'a annoncé la sanction. J'ai été suspendu pendant 15 jours. [...] La rétrogradation est intervenue à mon retour de manière verbale. On m'a dit que je n'allais plus participer aux déplacements du président, j'ai vécu ça comme une humiliation.»
Ce 19 septembre, la commission d'enquête du Sénat auditionne Alexandre Benalla, ancien chargé de mission au cabinet de l'Elysée et proche collaborateur d'Emmanuel Macron. Après avoir annoncé le 11 septembre par la voix de son avocat qu'il ne se soumettrait pas aux questions des parlementaires, l'ex-collaborateur du président de la république avait ensuite fait savoir le 12 septembre qu'il était «contraint» de se rendre au Sénat pour l'audition.
Alexandre Benalla avait à cette occasion eu des mots durs pour l'institution : il a notamment qualifié le président Les Républicains de cette commission, Philippe Bas, de «petit marquis» et les sénateurs de «petites gens».
Boycott des sénateurs macronistes
Selon les informations de L'Obs, Emmanuel Macron aurait appelé le président du Sénat, Gérard Larcher, pour se plaindre de ce qu'il estime être un «déséquilibre institutionnel» Le garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a également publié une tribune dans le journal Le Monde le 15 septembre pour rappeler «qu’au nom de la séparation des pouvoirs, une commission d’enquête parlementaire ne [pouvait] pas viser ce qui touche le président ni concerner une enquête judiciaire en cours.»
Les sénateurs macronistes ont eux décidé de boycotter la commission d'enquête ce 19 septembre. François Patriat, patron des sénateurs LREM, a notamment exprimé sa colère face à ce qu'il juge être une «mascarade».
Vincent Crase, le chef d'escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie mis en examen et filmé aux côtés d'Alexandre Benalla lors des incidents du 1er-Mai, doit être entendu à 10h30. La commission d'enquête du Sénat a refusé sa demande d'audition à huis clos. Yann Drouet, ancien chef de cabinet du préfet de police de Paris, sera lui auditionné à 12h30.
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