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Le drame Khashoggi - Un accord n'est plus possible - Erdogan exige que MbS s'en aille (Moon of Alabama)

par Moon of Alabama 22 Octobre 2018, 17:54 Khashoggi Assassinat Bin Salman Coupable Allégations Arabie Saoudite EAU Bin Zayed Erdogan Révélations Yemen Turquie Articles de Sam La Touch

Le drame Khashoggi - Un accord n'est plus possible - Erdogan exige que MbS s'en aille
Article originel : Khashoggi Drama - A Deal Is No Longer Possible - Erdogan Demands That MbS Goes
Moon of Alabama

La saga Khashoggi continue d'influencer les politiques au Moyen-Orient.

Vendredi, le régime saoudien a admis que Khashoggi avait été tué dans son consulat à Istanbul. Depuis, ils ont changé deux fois d'histoire :

    Après avoir nié pendant des semaines son implication dans la disparition de Khashoggi, l'Arabie saoudite a déclaré qu'il avait été tué dans le consulat d'Istanbul, affirmant que sa mort était le résultat d'une "rixe". Une source saoudienne proche du palais royal a déclaré plus tard à CNN que le journaliste du Washington Post était mort suite à un étouffement. Dimanche, son ministre des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, est allé plus loin en décrivant la mort de Khashoggi à Fox News comme un "meurtre" et une "énorme erreur".

 

Mohammad bin Salman, le prince clown (NdT : MoA joue sur le jeu de mot crown : héritier et clown : bouffon) saoudien et souverain effectif, ne semble pas avoir de bons conseillers médias. Si l'on ne s'en tient pas à une histoire, tous les autres récits saoudiens seront immédiatement remis en question.


Les Saoudiens prétendaient à l'origine que Khashoggi avait quitté le consulat. Nous savons maintenant pourquoi ils se sont sentis en sécurité pour faire cette allégation. CNN a diffusé une nouvelle information turque d'un homme envoyé pour faire croire que Khashoggi était parti. CNN a  fourni des photos pour le prouver :

    Un membre de l'équipe de 15 hommes soupçonnée du meurtre de Jamal Khashoggi s'est déguisé et a été capturé par des caméras de surveillance autour d'Istanbul le jour où le journaliste a été tué, a déclaré un haut responsable turc à CNN.

    CNN a obtenu des images exclusives de surveillance policière, dans le cadre de l'enquête du gouvernement turc, qui semblent montrer l'homme quittant le consulat par la porte arrière, portant les vêtements de Khashoggi, une fausse barbe, et des lunettes.

 

Alors que Khashoggi était à moitié chauve, le leurre dans le tissu de Khashoggi semble avoir les cheveux pleins.

Le drame Khashoggi - Un accord n'est plus possible - Erdogan exige que MbS s'en aille (Moon of Alabama)

Petit à petit, le gouvernement turc divulgue de plus en plus cette triste histoire. Cela aide à maintenir la question à l'ordre du jour politique.

YeniSafak, un grand journal aligné sur Erdogan, affirme (turc, traduction automatique) que Khashoggi a été mis au téléphone avec MbS pendant son séjour au consulat. On lui aurait dit de retourner en Arabie saoudite. Après avoir refusé de le faire, il a été tué.

Un rapport ultérieur de YeniSafak (turc, traduction automatique) indique que le chef d'équipe saoudien du consulat, Maher Abdulaziz Mutreb, a fait un total de quatre appels au directeur du bureau de bin Salman, Badr bin Mohammed Al Asaker à Riyadh. Al Asaker est la tête de la fondation du prince héritier et sa "main invisible". Mutreb aurait utilisé le téléphone portable du consul. Un autre appel a été fait aux États-Unis, probablement à Khalid bin Salman, le frère de MbS qui est l'ambassadeur saoudien à Washington DC. Khalid est depuis retourné à Riyad. Al Jazeerah Arabic avait déjà fait état de tels appels et de 19 autres appels WhatsUp à MbS lui-même.


Si la nouvelle de ces appels s'avère exacte, le meurtre de Khashoggi était sans aucun doute un meurtre prémédité sur l'ordre direct du prince clown.

Le drame Khashoggi - Un accord n'est plus possible - Erdogan exige que MbS s'en aille (Moon of Alabama)

La police turque a également trouvé une voiture abandonnée qui appartient au consulat saoudien. On peut la voir sur les images de vidéosurveillance du consulat le jour où Khashoggi a été tué.

Tout cela prouve que l'espionnage de l'équipe d'assassinat saoudienne était abyssal. Tous les réseaux de téléphonie cellulaire conservent les dossiers de chaque appel. Tout téléphone d'un fonctionnaire étranger en Turquie est surveillé par les services de renseignement du pays. Seul un téléphone jetable avec une carte prépayée anonyme aurait pu offrir une certaine protection.


Il semble que l'équipe saoudienne s'en fichait. Elle a tenté d'occulter l'incident en enlevant le corps, mais n'a pas fait grand-chose pour cacher l'opération. Ils s'attendaient probablement à s'en tirer comme ça. Leur patron, MbS, l'a certainement fait :

    La disparition de M. Khashoggi ayant dégénéré en crise diplomatique, le Prince Mohammed a été choqué par cette réaction. Il n'a pas compris pas pourquoi la disparition de M. Khashoggi était si importante, selon les personnes qui ont récemment eu des contacts avec le prince.
    ...
    Le 10 octobre, huit jours après la disparition de M. Khashoggi, le prince Mohammed a appelé Jared Kushner, le conseiller et gendre du président Trump, d'après les personnes informées lors de cette conversation téléphonique.

    Pourquoi cette indignation, a demandé le prince Mohammed en anglais.
    ...
    La confusion du prince s'est vite transformée en rage. "Il était vraiment choqué qu'il y ait eu une telle réaction", a déclaré un proche de la cour royale. "Il se sent trahi par l'Occident. Il a déclaré qu'il regarderait ailleurs et qu'il n'oublierait jamais comment les gens se sont retournés contre lui avant que les preuves ne soient produites."


Personne ne semble se soucier du nombre de meurtres quotidiens de Mohammad bin Salman au Yémen. Il n'y a pas eu de réaction brutale lorsque MbS a enlevé le Premier ministre libanais Hariri, ni lorsqu'il a incarcéré près de 400 princes et les a torturés pour voler leur argent. Pourquoi quelqu'un se soucierait-il de Khashoggi ?


Parce que c'est ainsi que fonctionne la psychologie humaine :

La mort d'un homme est une tragédie. La mort de millions de personnes est une statistique.
Josef Staline

Nous, les humains, nous nous soucions beaucoup plus d'une seule personne que nous connaissons que d'une masse de personnes avec lesquelles nous n'avons aucune relation.

Khashoggi était un ami personnel d'Erdogan. Il était chroniqueur au Washington Post, le journal d'information le plus apprécié de la CIA. Mohammad bin Salman est un ennemi des deux. Ni le rédacteur en chef néoconservateur du Post, Fred Hiatt, ni Erdogan n'ont d'amour pour le prince clown saoudien. Bien sûr, ils feraient du grabuge si on leur en donnait l'occasion.

Ils vont s'affairer et diffuser le linge sale de l'Arabie saoudite jusqu'à ce que MbS ne soit plus là. Hier, le New York Times a dénoncé les brigades twitter que les Saoudiens avaient engagées pour manipuler le public. Aujourd'hui, le Washington Post a un rapport détaillé sur le trafic d'influence saoudien à travers les putains de Think tanks étatsuniens. L'Institut du Moyen-Orient, le SCRS et Brookings ont été désignés. Les lobbyistes des Saoudiens annulent leurs contrats. D'autres rapports de ce genre seront publiés. Des années de lobbying et des dizaines de millions de dollars pour faire de la propagande en faveur des Saoudiens sont maintenant gaspillés.

L'affaire est préjudiciable à Trump. Il a construit sa politique au Moyen-Orient sur ses relations avec l'Arabie saoudite. Mais il ne peut pas éviter le problème et doit faire appel à MbS pour clarifier le meurtre. Son propre parti fait pression en ce sens. Hier, le sénateur républicain Bob Corker, président de la commission des affaires étrangères, a rejeté la version saoudienne de l'article sur CNN et a appelé (vidéo) à des conséquences :

    "C'est mon sentiment, je ne sais pas encore, mais d'après les renseignements que j'ai lus, d'après les autres extraits que j'ai lus, je pense que MbS a été impliqué là-dedans, qu'il l'a dirigé et que cette personne a été intentionnellement assassinée.
    ...
    Il doit y avoir une punition et un prix à payer pour cela.
    ...
    Est-ce que je pense qu'il l'a fait ? Oui, je pense qu'il l'a fait. (...) De toute évidence, il y a eu des interceptions dans le passé qui ont donné lieu à une participation à un niveau très élevé, alors clarifions les choses.

Dimanche, Erdogan était au téléphone avec Trump. La lecture turque de l'appel fait allusion aux négociations sur la Syrie, à la levée des sanctions contre la Turquie et à d'autres questions. Mais l'affaire Khashoggi est maintenant allée trop loin pour permettre la conclusion d'un accord à ce sujet.


Le porte-parole d'Erdogan, le chroniqueur lunatique, Ibrahim Karagül, donne un aperçu de la pensée d'Erdogan et expose ses objectifs :

    Le véritable piège était tendu contre l'Arabie saoudite. Bien qu'un rapport Arabie Saoudite - Etats-Unis - Israël ait été établi et qu'il ait été question de protéger l'administration de Riyad de l'Iran, l'objectif était de détruire l'Arabie Saoudite au travers de Salman et de Zayed. Le prochain front après la guerre de Syrie était le golfe Persique, l'Arabie Saoudite. Ils n'ont jamais compris cela, ils ne pouvaient pas le comprendre. La Turquie l'a compris, mais l'esprit politique arabe était aveuglé.

    Aujourd'hui, l'Arabie saoudite se trouve dans une situation très difficile. Le monde s'est effondré sur eux. Le prince héritier Salman traverse une épreuve difficile via Zayed, qui a le contrôle sur lui. Si la gravité de la situation après les faits révélés avec l'assassinat de Khashoggi n'est pas comprise, nous assisterons à un "front en Arabie saoudite" dans moins de quelques années.
    ...
    L'administration de Riyad doit détrôner immédiatement le prince héritier Mohammed bin Salman. Elle n'a pas d'autre choix. Sinon, elle va payer des prix très élevés. S'ils ne parviennent pas à briser le piège tendu contre l'Arabie saoudite par l'intermédiaire de bin Zayed, ils seront victimes de la déclaration de Trump "Vous ne tiendrez pas deux semaines", et le processus va commencer à fonctionner dans cette direction.
    ...
    Ce duo doit être retiré de toute la région et neutralisé. Sinon, ils vont mettre à feu la région.


Le Prince héritier d'Abu Dhabi Mohammed bin Zayed est le mentor et partenaire de Mohammad bin Salman au Yémen. MbZ est plus intelligent que MbS - et sera plus difficile à déloger.

Erdogan a annoncé qu'il décrira plus en détail l'affaire mardi dans un discours prononcé devant le groupe parlementaire de son parti. Il n'écoutera probablement pas encore la cassette du consulat que les services de renseignements turcs prétendent avoir. Mais il pourrait bien confirmer les appels téléphoniques révélés et menacer de diffuser leur contenu.

L'objectif d'Erdogan semble clair. La chance de faire un deal est partie. MbS doit partir. Il essaiera de faire valoir son point de vue jusqu'à ce que cela soit fait.

Traduction SLT avec DeepL.com

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